Depuis quelque temps déjà, la préfecture de police avait reçu un grand nombre
de plaintes émanant de boutiquiers et commerçants du quartier Croulebarbe, victimes
de vols nombreux à l’étalage.
Un service de surveillance fut établi et, hier soir, les inspecteurs du service
de sûreté arrêtaient, boulevard de la Gare, deux gamins d’une quinzaine d’années
qu’ils venaient de surprendre en train d’enlever des marchandises à la devanture
d'un épicier.
Conduits chez le commissaire de police, M. Perruche, ils déclarèrent faire
partit d’une bande de jeunes gens à peu près de leur âge et que dirigeait un
nommé Édouard Froger, âgé de quarante-cinq ans, demeurant 112, boulevard de
la Gare.
Le boulevard de la Gare (Vincent Auriol) entre l'emplacement de la future
rue Jeanne d'Arc et la rue Jenner. Le 112 actuel est à l'angle de la rue
Jeanne d'Arc. Derrière ces bâtiments, se cache la cité
Doré.
Des recherches furent aussitôt faites et amenèrent l’arrestation du nommé
Froger, de sa femme et de ses deux filles, âgées l’une de vingt-trois, l’autre
de dix-sept ans.
Ces individus avaient dressé au vol toute une bande de jeunes gens, ou plutôt
d'enfants, qui ont été arrêtés également dans la soirée.
Ce sont les nommés Georges Mongendre, âgé de quatorze ans ; Eugène Ragot,
âgé de seize ans ; Gabriel Schmitt, âgé de quatorze ans ; Henri Gaudron,
âgé de quinze ans, et Louis Leroile, âgé de treize ans.
Ces précoces malfaiteurs ont avoué plus de trois cents vols commis au préjudice
de commerçants ou de particuliers.
Ils ont ajouté qu’ils ne faisaient qu’obéir aux ordres du nommé Froger, lequel
a été reconnu pour un repris de justice, récemment sorti d’une maison centrale.
Toute la bande a été écrouée au Dépôt.
Saviez-vous que ...
Les travaux d'aménagement de la Place d'Italie furent terminés en 1879 et celle-ci fut considérée comme l'une des plus belles de Paris.
L'image du jour
Le boulevard de la Gare (Vincent Auriol) vers la rue Jenner
Ce serait un petit concours à ouvrir : « Quel est le quartier de Paris, qui a le plus changé depuis quinze ans ? » Et il y a gros à parier que le quartier de la Glacière, alias de la Butte-aux-Cailles, se rangerait dans le peloton de tête. (1923)
Le feu éclatait, la nuit dernière vers quatre heures, dans une usine de dégraissage de chiffons appartenant à M. Figueros, située tout au fond du treizième arrondissement, 14, rue Brillat-Savarin.
M. Auguste Bazin, marchand de vins, établi avenue des Gobelins, voyait entrer, hier soir, Vers onze heures, dans son débit, un individu, qui ne lui parut pas être dans son état normal.
Rue Xaintrailles, derrière l'église Jeanne d'Arc, demeure une pauvre vieille grand'maman qui nourrit sa fille et ses petites-filles de crottes de chiens cueillies à l'aube sur les avenues qui rayonnent de la place d'Italie. (1893)
Au numéro 21 de la rue Croulebarbe habillait, avec son amant, Georges Deschamps, ouvrier fumiste, âgé de vingt-cinq ans, une femme Céline Pasquet, d'un au plus jeune, journalière.
Près de la place d'Italie, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, la cité Jeanne-d'Arc forme une sorte de boyau gluant, sombre, bordé de mornes bâtisses de cinq ou six étages aux murs zébrés de longues moisissures. Dès la tombée de la nuit, le coin n'est pas sûr... (1931)
La cité Jeanne-d'Arc, dont on connaît les titres à une triste célébrité, a été encore, hier soir, le théâtre d'un drame sanglant. Une mère de famille, une jeune femme, a été sauvagement égorgée par un alcoolique sans que les voisins, terrorisés, aient osé intervenir.
La Cité Jeanne-d'Arc, cet îlot lépreux et insalubre qui, dans le 13e arrondissement, groupe autour de quelques ruelles ses immeubles sordides, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, a vécu aujourd'hui un véritable état de siège. (1935)
Après une nuit d'anxiété, les locataires de la cité Jeanne-d'Arc ont appris avec soulagement l'arrestation d'Henri O..., qui avait blessé sa voisine d'un coup de couteau à la gorge.