Le retour des « Étrangleurs des Gobelins »
Journal des débats politiques et littéraires — 4 juin 1894
La fameuse bande des « étrangleurs des Gobelins » qui jeta la terreur, il y a cinq ans, dans le 13e arrondissement, semble vouloir recommencer la série de ses exploits.
M. Pierre Roy, corroyeur, demeurant 41, rue du Moulin-de-la-Pointe, rentrait chez lui dans la nuit d'hier, lorsque, rue Bourgon, il fut assailli par deux individus qui lui passèrent un lacet autour du cou, cherchant à l'étrangler.
Par bonheur, il avait pu appeler au secours avant de perdre connaissance. Et des agents étaient accourus. M, Roy fut transporté au poste et rappelé à la vie. On l'avait complètement dévalisé.
Aussitôt on se mit à la recherche des agresseurs. Une femme avait été vue sur le lieu de l'attentat, cherchant dans le ruisseau si quelque pièce d'argent ne, s'y trouvait pas. Une demi-heure plus tard on l'arrêtait dans un hôtel garni. Elle a avoué que les coupables, dont elle était la complice, avaient fait partie de l'ancienne bande des étrangleurs et que, sortis de prison, ils allaient recommencer à « travailler. ».
Or, le même soir, au sortir d'un débit de boissons, rue Coypel, un individu se mettait à injurier et à frapper d'une chaise, dont il s'était emparé, deux agents qui passaient là. Au poste, il déclara sortir de Mazas, être un ancien « étrangleur » et il ajouta : « Vous allez en voir du fameux ! »
Une fille Lenoir, faisant également partie de la bande des étrangleurs, a été arrêtée hier par M. Perruche. Elle sort aussi de prison. Elle tentait de vendre, à vil prix, des bijoux volés.
Le titre a été ajouté (NdE)