Le crime de la rue de Tolbiac
La Lanterne ― 2 avril 1902
Hier soir, vers huit heures et demie, un drame de la jalousie s'est déroulé dans le treizième arrondissement.
Au numéro 204 de la rue de Tolbiac habite, depuis plusieurs années, un ancien marchand de vin, le nommé Garlin, âgé de quarante-six ans.
Très jaloux, M. Garlin avait à tout instant des scènes d'une violence extrême avec sa femme.
Hier soir, à la suite d'une vive querelle, il sortit tout à coup un revolver de sa poche et fit feu sur sa compagne. Celle-ci, atteinte en pleine poitrine, tomba sans pousser un cri.
Les voisins accoururent et donnèrent des soins empressés à la blessée, mais la malheureuse ne tarda pas à expirer.
Des agents s'emparèrent du meurtrier qui s'est laissé arrêter sans résistance. Il a été conduit au commissariat de police de M. Yendt, rue Rubens, où il a été interrogé. L'assassin est un alcoolique invétéré, atteint fréquemment d'accès de fureur qui ont souvent fait penser qu'il ne jouissait pas de toutes ses facultés.
Il a été envoyé au Dépôt dans la nuit.
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