Rixe.
La Justice — 9 juillet 1899
Une vingtaine d'habitants de la cité Jeanne-d'Arc, qui nourrissaient depuis quelque temps des projets de vengeance contre des locataires de la cité Doré, rencontraient quelques-uns de ceux-ci place Pinel et les provoquaient.
Soudain accoururent des camarades de la cité Doré, qui, armés de revolver, liront feu sur leurs adversaires ; ceux-ci répondirent de la même façon et une vraie bataille s'engagea.
Les combattants, en ces sortes de rencontres, ont soin, de s'espacer, et, s'ils se manquent, il y a toujours des passants qui reçoivent des projectiles.
C'est ainsi que M. Léon Houtin, âgé de trente-trois ans, demeurant rué du Chevaleret, et M. Pascal Lelong, âgé de quarante ans, qui passaient à ce moment, furent blessés, le premier à la cuisse, le second à la tête ; ce dernier, atteint très légèrement, a pu regagner son domicile. Quant à M. Houtin, il a été transporté à l'hôpital de la Pitié.
Trois agents en civil accoururent au bruit de la bataille et se lancèrent à la poursuite d'un nommé Louis Thiriot, âgé de vingt ans, faisant partie du camp de la filé Doré ; ils purent l'arrêter, mais ils furent bientôt rejoints par les combattants de la cité Jeanne- d'Arc, qui se ruèrent sur Thiriot, le frappant à coups de tête, de poing et de pied. Les agents s’efforçaient vainement de protéger leur prisonnier.
Enfin, arrivèrent deux gardiens en tenue du poste-vigie du boulevard de la Gare.
À leur vue les agresseurs s'enfuirent,
Thiriot a été conduit chez M. Rocher, commissaire de police, qui a ouvert une enquête.
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