L'Œuvre des pauvres malades dans les faubourgs
La Presse — 31 mars 1874
De toutes les œuvres de bienfaisance qui font, à cette époque de l'année,
appel au concours de la charité publique, il en est peu d'aussi méritantes,
il n'en est pas qui soit plus digne d'attirer l'attention, que celle en
faveur de laquelle Mgr Perraud, évêque nommé d'Autun, doit prêcher demain,
mardi, à quatre heures de l'après-midi, en l'église Saint-Philippe du Roule.
L'Œuvre des pauvres malades dans les faubourgs commençait, en
décembre 1873, par la visite de douze malades à Belleville. Depuis lors,
elle s'est graduellement étendue aux quartiers de la Butte-aux-Cailles, de
la Tombe-Issoire, de la Glacière, de Montmartre, de Clignancourt et, en
dernier lieu, de Plaisance.
Cette simple énumération qui donne les parties les plus déshéritées de
Paris pour champ de bataille aux courageuses missionnaires de cette œuvre de
dévouement, est d'une éloquence qui dispense de tout commentaire. S'il en
fallait un, cependant, nous le trouverions à chaque page dans les rapports
mensuels de l'Association. Il nous suffira d'en détacher les lignes
suivantes :
On ignore trop, dans certaines classes de la société les abîmes de misère
qui entourent le luxe de Paris comme une ceinture et il faut que nous
signalions, parmi les faubourgs de l'ancienne banlieue, la Maison-Blanche
(Glacière et Butte-aux-Cailles), où le désordre matériel et moral dépasse
tout ce que l'imagination peut rêver de plus hideux. Lorsqu'on n'a pas vu
les passages de ce quartier, entr'autres le Passage des Anges, on
ne peut s'en faire une idée.
L'agglomération des familles dans ces allées longues et étroites,
divisées en cases, qui ressemblent assez à des toits à porcs, la saleté,
l'odeur infecte des chiffons, les physionomies étranges des habitants,
donnent à ce coin de la capitale un aspect inouï, et on se représente
facilement ces malheureux, descendant, un jour d'émeute, comme des hordes
barbares, avec la haine et la convoitise dans le cœur. Comment s'en étonner,
quand on voit les conditions de leur vie, quand on sait que les notions les
plus élémentaires de morale et de religion leur manquent, et que chez la
plupart d'entre eux il n'y a rien de développé sinon les appétits
matériels ?
Voilà le milieu ou n'ont pas craint de pénétrer des femmes du monde,
riches, belles, élégantes, habituées à tous les ménagements de la vie de
salon, pour apporter un peu de soulagement a ces foules déshéritées de tous
les biens. »
1,300 malades assistés, 5,000 personnes secourues, 10,000 visites faites,
28,000 fr. dépensés, — voilà le bilan de la première année de l'Œuvre
des pauvres malades dans les faubourgs.
La quête de demain a pour but d'en élargir le cercle.
Toute autre recommandation est superflue.
A lire également
Les quartiers pauvres (1869)
Vu dans la presse...
1926
Les badauds sont rares dans le quartier de la Gare et lorsqu'une inauguration y amène des officiels et dû « beau monde », l'assistance est aussi clairsemée que pittoresque : c'est devant une dizaine de marmots, quelques garçons bouchers et deux ou trois ménagères que la fontaine, offerte par la S.P.A. à la Ville de Paris pour étancher la soif des chevaux et des chiens, a été remise à M. Morain, préfet de police. (1926)
1906
Signalons, en plein Paris, un foyer d'infection « qui défie toute concurrence : 15, avenue de Choisy, entre le boulevard Masséna et la rue Gandon, existe un dépôt d'ordures ménagères. Les chats et les chiens crevés y achèvent paisiblement leur transformation dernière sous les chauds rayons du soleil de juillet. (1906)
1883
Hier matin, vers dix heures, la concierge de la maison du n° 3 de la place Pinel descendait à la cave, une bougie à la main. Arrivée à la dernière marche de l'escalier, le sol céda sous ses pieds, et elle disparut tout à coup dans une profonde excavation. (1883)
1877
Un nouveau pont vient d'être construit sur la route militaire qui entoure Paris, entre la porte de la Gare et celle de Vitry. Il est parallèle au boulevard Masséna, et franchit la ligne du chemin de fer d'Orléans. De cette façon, on peut parcourir la ligne stratégique sans rencontrer d'obstacles. (1877)
1911
C'est aujourd'hui qu'on inaugure la « fondation Singer-Polignac » devant un nombreux et élégant public d'invités.
À vrai dire, ce n'est pas « tout près d'ici ». C'est à l'autre bout de Paris, à la Glacière, tout près des « fortifs » dans un quartier essentiellement populaire, où l'on vient d'achever une nouvelle église, une nouvelle paroisse, Sainte-Anne, qui succède à la chapelle Bréa. Rue de la Colonie, entre les baraques en planches d'une population inconnue et une usine ; on y arrive par la place d'Italie et la rue Bobillot. (1911)
1906
Les obsèques de M. Curie ont été célébrées, hier, avec la plus grande simplicité et sans aucune cérémonie.
Dès trois heures arrivèrent à la maison mortuaire, 108, boulevard Kellermann, des professeurs de la Sorbonne et du Collège de France, ainsi que des membres de l'Institut. Tour à tour ils pénétraient dans la petite maison... (1906)
1867
L'administration vient de faire déposer à la mairie 13e arrondissement le plan parcellaire des propriétés dont la cession est nécessaire en tout ou en partie pour exécuter :
1° L'élargissement à 40 mètres de la rue Mouffetard, entre le boulevard Saint-Marcel et les boulevards d'Italie et de l'Hôpital ;
2° La transformation de la place d'Italie, entre la rue Mouffetard et les boulevards de la Gare et d'Italie ;
3° L'ouverture, entre cette place et la Gentilly, d'un boulevard de 34 mètres de largeur, donnant à l'ouest le pendant du boulevard de l'Hôpital.
(1867)
1896
Paris nous réserve toutes les surprises, et ses historiens, malgré leurs patientes recherches, n'arrivent que difficilement à nous signaler les faits bizarres, les trouvailles imprévues que les faits-divers nous révèlent chaque jour et par hasard.
On vient de découvrir qu'en plein cœur de la capitale il existe une maison habitée par une cinquantaine de locataires depuis plus de vingt ans et que cet immeuble n'a ni propriétaire ni concierge.
(1896)
1904
Tout au bout de l'avenue d'Ivry, près des fortifications, se trouve une impasse dont l'accès est si étroit, qu'aucun véhicule n'y peut pénétrer sans raser et détériorer les murailles des maisons qui la bordent ; c'est le passage d'Ivry.
Tout au fond de ce passage se dresse une maison branlante, dont l'histoire est bien extraordinaire. (1904)
1907
Par quoi le fait de n'avoir ni propriétaire, ni concierge, ni loyer à payer ne constitue pourtant pas le bonheur.
M. Navarre a entretenu hier le conseil municipal d'une maison de son quartier qui n'a ni propriétaire, ni concierge, mais qui n'est pas sans locataires, ou plutôt sans habitants. (1907)
1927
Elle pourrait bien être en passe de gagner le titre de nouvelle Butte sacrée, cette Butte-aux-Cailles, au nom plein de charme évocateur, qu'on songe à la splendeur cynégétique ou à la petite amie souriante, chantante et potelée. (1927)
1861
L'ex-commune de la Maison-Blanche, au-delà du boulevard d'Italie, est une des parties annexées qui offrent le plus de difficultés pour le nivellement, car d'un côté il s'agit de franchir les hauteurs de la Butte-aux-Cailles, et de l'autre il faut remblayer des fondrières, des carrières abandonnées... (1861)
Ailleurs sur Paris-Treizieme
Le boulevard Saint-Marcel prend naissance au boulevard, de l'Hôpital, vis-à-vis la Salpêtrière, et va aboutir en ligne directe à l'avenue des Gobelins, où il se rencontre avec les boulevards Arago et Port-Royal pour former un spacieux rond-point. (1882)
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Hier matin, la rue de la Glacière était mise en émoi. Quatre gardiens de la paix et deux inspecteurs de la Sûreté sortaient de la maison portant le numéro 37, en traînant, en portant plutôt un individu qui se défendait avec une énergie farouche.
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M. Cochefert, chef de la Sûreté, a, la nuit dernière, jeté un beau coup de filet dans quelques-uns des repaires où grouille la pègre de Paris.
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Nous sommes déjà près d'un millier dans le treizième arrondissement, déclare son fondateur, M. Chartrain de la rue Vaqndrezanne. (1927)
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Avant-hier soir, à dix heures et demie, un nommé Pierre Gustave, livreur dans un magasin du quai d'Orsay, traversait la place Jeanne d'Arc pour rentrer chez lui, lorsqu'il fut assailli par deux individus qui lui jetèrentune corde autour du cou.
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