Paris nous réserve toutes les surprises, et ses historiens, malgré leurs
patientes recherches, n'arrivent que difficilement à nous signaler les faits
bizarres, les trouvailles imprévues que les faits-divers nous révèlent
chaque jour et par hasard.
On vient de découvrir qu'en plein cœur de la capitale il existe une
maison habitée par une cinquantaine de locataires depuis plus de vingt ans
et que cet immeuble n'a ni propriétaire ni concierge.
La place est au premier occupant ; les jours de terme y sont inconnus et
les huissiers n'ont jamais eu à y exercer leur désagréable ministère.
La maison, sans doute oubliée à l'inventaire d'un propriétaire décédé il
y a longtemps, était gérée par les habitants, qui s'entendaient parfaitement
entre eux, et cet état de choses aurait pu durer encore longtemps si le
service de la voirie ayant prescrit des réparations urgentes n'avait
découvert que l'immeuble était devenu res nullius, comme on dit en
droit romain.
* * *
Qu'ils devaient être heureux ces locataires et quelle envie ils vont
susciter, quand on apprendra les privilèges dont ils ont joui depuis si
longtemps !
On sait combien les propriétaires sont peu sympathiques en général,
surtout lorsqu'ils se montrent exigeants aux échéances du terme pour le
paiement de la quittance.
On connaît la haine professée à l'en droit des concierges par un si grand
nombre de locataires parisiens.
Le concierge, qui parait appartenir à un monde à part, constitue une
véritable plaie pour nos immeubles. Son existence est à peine soupçonnée à
Londres et nul doute que les Anglais, gens pratiques, ont reconnu tous les
inconvénients qu'il y avait à la présence dans une maison de ce cerbère
soupçonneux, souvent malintentionné, toujours grincheux, à qui l'on confie
la garde de nos portes et de nos escaliers.
Quel paradis ce devait être que cette maison où tous les habitants;
vivaient dans la paix et l'harmonie les plus par faites, M. Pipelet n'étant
pas là pour sus citer la discorde !
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Il est à craindre pour les occupants du 24, passage d'Ivry, qui avaient
résolu de la façon la plus simple la question des logements à bon marché,
laquelle a coûté tant de souci à certains philanthropes, que leur situation
privilégiée ne dure plus bien longtemps.
On va faire des recherches aux bureaux des hypothèques, retrouver
probablement des héritiers qui deviendront des propriétaires d'autant plus
farouches qu'ils auront le regret des termes perdus depuis si longtemps, à
moins que la maison, déclarée en déshérence, ne revienne à l'État. Dans ce
cas, ses habitants redeviendront de simples locataires, gémissant sur la
cherté des loyers.
L'orage remarquable par sa longue durée plus encore que par sa violence, qui éclata le lundi 23 juillet 1906 au soir sur Paris, causa beaucoup de dégâts. Dans le treizième arrondissement, la Bièvre, très grossie, sortit de son lit et inonda le passage Moret, dont les maisons ont dû durent être évacuées. Rue de la Glacière, 25, les ateliers de MM. Dufresne et Rommutel furent envahis par les eaux.
Un plan ayant pour but l'assainissement général du quartier de la Glacière et de la Bièvre et le dessèchement des marais qui rendent cette région à peu près inhabitable... (1881)
Les quartiers de la Gare, de la Maison-Blanche et de Croulebarbe ont été, hier, eu liesse à l'occasion de la visite du Président de la République. M. Félix Faure a présidé à la double inauguration du nouveau pont de Tolbiac et de la Crèche-Dispensaire de la Maison-Blanche. (1895)
Quand on visite les Gobelins, on ne peut s'éviter de remarquer l'état singulièrement délabré du célèbre établissement. C'est qu'en effet il saute aux yeux, et je ne sais pas de spectacle plus affligeant que l'apparente ruine de ce qui demeure, après plus de trois siècles, une des vraies gloires de la France. (1894)
Depuis les démolitions et les nouvelles percées faites à travers le 13e arrondissement, le quartier des Gobelins, autrefois si populeux comprend de vastes parties désertes. Une des causes de ce dépeuplement, est l'éloignement du marché aux chevaux, provisoirement transféré à la Halle aux fourrages du boulevard Montparnasse. (1870)
Après avoir passé en revue les travaux en cours d'exécution sur la ligne du chemin de fer de ceinture, entre la grande rue d'Auteuil et la route de Châtillon, il nous reste à parler de ce qui s'effectue entre la route de Châtillon et le pont sur la Seine en amont, pour avoir exploré tout le parcours de la section à ajouter à notre chemin circulaire pour le compléter. (1865)
Parlons donc un peu de la rive gauche, qui a paru, jusqu'ici, plutôt délaissée dans l’établissement des premières lignes du réseau métropolitain... (1903)
Les importants travaux effectués pour établir, le tronçon de la ligne métropolitaine circulaire Sud, allant de la place d'Italie au pont d'Austerlitz, sont sur le point d'être définitivement achevés... (1905)
Nous avons, il y a quelques mois, annoncé que la ligne de ceinture devait être complétée par son prolongement sur la rive gauche ; depuis lors, les études topographiques en ont été faites et plusieurs projets en ont été soumis ; mais en voici enfin l'exposé définitif... (1861)
Avenue d'Italie, près des fortifications, rue Gandon, 25, dans un terrain vague sur lequel on entre par une petite porte ouverte sur un mur de peu d'élévation. (1899)
Avant-hier et hier, les habitants de la partie méridionale du nouveau Paris ont assisté avec une vive curiosité à un spectacle assez rare dans les villes... (1867)
Tout un coin de Paris est en train de se modifier singulièrement. Huysmans ne reconnaîtrait plus sa Bièvre. Non seulement le ruisseau nauséabond est maintenant couvert depuis bien des années, mais le sinistre passage Moret a presque complètement disparu de la topographie parisienne et, au milieu de cette année, les fameux jardins dont la jouissance était réservée aux tisseurs et dessinateurs de la Manufacture des Gobelins, vergers en friche qui, quelquefois, servaient de dépôt d'ordures aux gens du quartier, auront perdu leur aspect de Paradou abandonné. (1937)
Hier soir, à dix heures quarante-cinq, un incendie s'est déclaré dans le grenier à fourrages de M. Brancourt, grainetier, boulevard de la Gare, 187. La cause de ce sinistre n'est pas encore connue.
Paris aura la semaine prochaine un nouveau jardin public, un très beau jardin. Il n’en possédera jamais trop ! Le fait est d’autant plus intéressant que ce nouveau jardin se trouve dans un arrondissement, au reste fort peuplé, le 13e, qui, il y a encore un an, ne possédait pas le moindre square. (1938)
Les habitants de la rue du Dessous-des-Berges, dans le quartier de la Gare, ont été fortement impressionnés hier soir par un drame présentant un côté mystérieux, qui s'est déroulé dans l'immeuble situé au numéro 78. Une mère, Marie Pouquet, âgée de trente-deux ans, est venue s'abattre vers minuit sur le pavé de la cour, elle portait, attaché autour du corps, son enfant âgé de vingt mois.
Hier matin, était inauguré, dans le quartier Croulebarbe, un nouveau jardin public. II s'étend sur 22.500 mètres carrés, derrière la Manufacture des Gobelins et le Garde-Meubles National. C'est à Émile Deslandres que l'on doit cette initiative. Ayant représenté pendant plus de vingt-cinq années ce quartier, au nom du Socialisme, il s’était penché sur les misères et les besoins de la classe ouvrière dont il était lui-même. (1938)
Les transformations de la rue d'AIésia se font, avec une rapidité vertigineuse, dans le prolongement de cette voie, au-delà de rue de la Glacière. Dans cette partie, la nouvelle rue prendra le nom de rue Tolbiac, et sera poussée jusqu'à l'avenue d'Italie. (1877)
L'enquête ouverte par M. Bolot, commissaire de police, sur la tentative d'assassinat dont le maraîcher Duchefdelaville, se prétendait victime s'est poursuivie hier.
La Butte-aux-Cailles, ce n'est plus Paris; ce n'est pas, non plus, la banlieue, encore moins la province : c'est la Butte-aux-Cailles, et voilà tout. (1885)
La place Jeanne-d'Arc a été hier soir le théâtre d'une bagarre qui un instant a mis la police sur les dents. Un nommé Louis Klamber, d'origine alsacienne, âgé de cinquante et un ans, a été assommé par la foule. L’infortuné n'a dû la vie qu'à l'intervention de la police, qui pourtant a craint un instant ne pouvoir l'arracher à ceux qui s'acharnaient sur lui.