Un drame sanglant s'est déroulé hier, vers cinq heures, au numéro 13, de
la rue Coypel. A cette adresse habite un ex-brigadier de gardiens de la paix
nommé Alexandre Tellier, âgé de soixante-quatre ans, qui maria sa fille, il
y a quelques années, à un marchand ambulant du nom de Félix Roth.
Pendant quelques mois, le ménage fut des plus unis ; mais Roth, qui
s'adonnait à la boisson, rendit bientôt la vie impossible à sa femme.
La rue Coypel vue de l'avenue des Gobelins vers 1910
Celle-ci, ne pouvant supporter la vie commune, prit le parti de quitter son
mari et revint habiter chez son père, après avoir introduit une instance en
divorce devant les tribunaux.
À plusieurs reprises, Félix Roth essaya diverses tentatives de rapprochement
qui furent toujours repoussées.
Hier, à cinq heures, il se présentait au domicile de son beau-père dans un
état d'ébriété des plus complets et demandait à grands cris à voir sa femme.
Mme Roth était absente, ce fut le beau-père qui le reçut.
Le voyant dans cet état, Tellier lui adressa de vifs reproches. Roth répondit
par des grossièretés, et une discussion des plus violentes s'éleva entre les
deux hommes.
Tout à coup Tellier, exaspéré par les injures que lui adressait son gendre,
saisit un revolver et en déchargea quatre coups sur le malheureux Roth.
Atteint à la tête et à la poitrine, ce dernier s'affaissa sur le plancher
et, relevé ensanglanté par des voisins, fut tout d'abord porté dans une pharmacie.
Son état fut jugé si grave qu'on le transporta immédiatement à l'hôpital
de la Pitié.
Pendant ce temps, Tellier se rendait au commissariat de M. Perruche
où il se constituait prisonnier.
Le meurtrier est dans un état d'abattement complet ; il a répondu au
magistrat qui l'interrogeait :
— Qu'est-ce que vous voulez, monsieur le commissaire ; je n'ai pas été maître
de ma colère, il nous a rendus si malheureux !
Quant à Roth, son état est des plus alarmants. Depuis son transport à l'hôpital,
il n'a-pu prononcer un seul mot.
Les médecins conservent peu d'espoir de le sauver.
La rue Coypel vue depuis
le boulevard de l'Hôpital - A gauche, les restes du marché des Gobelins
II y a un an, les Kroumirs étalent absolument inconnus en France ; aujourd’hui, comme les Cosaques et les Bédouins, ils ont pris place dans le vocabulaire populaire. Kroumir est passé expression de mépris. La cité des Kroumirs n’est donc pas bien vielle, et son aspect n’a rien qui puisse exciter l’envie. (1882)
Hier, vers une heure de l'après-midi, la concierge de l'immeuble, 198, rue de Tolbiac, voyait descendre, échevelée, un revolver à la main, une de ses locataires...
La jalousie et la colère n'ont pas seules le triste privilège de pouvoir être évoquées comme les seuls mobiles de drames sanglants. L'avarice conduit parfois au crime ceux qu'elle hante.
Hier matin, à deux heures, il soufflait un vent violent. Dans sa chambre du premier étage, donnant sur la rue de l'Amiral-Mouchez, numéro 18, Mme Baugrand entendait ses enfants se plaindre du froid qui entrait par de trou d'un carreau brisé...
Le Bulletin Municipal a enregistré l'expropriation, pour cause d'utilité publique, d'un certain nombre de maisons du 13° arrondissement, situées rue Jenner, boulevard de l'Hôpital, rue Esquirol, passage Crouin, place Pinel, cité Doré, avenue Constance, avenue Constant-Philippe et boulevard de la Gare. (1914)
Avenue de la Porte-d'Italie, sur la zone récemment annexée, une conduite d'eau s'est rompue hier matin, vers 9 heures. (Cet accident en répétait un autre, identique, qui se produisit là, il y a dix-huit mois.)
Ce serait un petit concours à ouvrir : « Quel est le quartier de Paris, qui a le plus changé depuis quinze ans ? » Et il y a gros à parier que le quartier de la Glacière, alias de la Butte-aux-Cailles, se rangerait dans le peloton de tête. (1923)
Le feu éclatait, la nuit dernière vers quatre heures, dans une usine de dégraissage de chiffons appartenant à M. Figueros, située tout au fond du treizième arrondissement, 14, rue Brillat-Savarin.