M. Louis Roumel, habitant la banlieue de Paris, ayant hérité d'une couple
de 1000 francs, résolut de s'établir marchand ambulant.
Il acheta dans ce but une petite voiture, puis il vint à Paris avant-hier
pour faire l'acquisition d'une bête de trait au marché aux chevaux.
Comme il faisait le tour du parcage, un individu vint lui proposer un cheval
brun, pas trop grand, ayant assez belle apparence. Le marché ne tarda pas à
être conclu pour la somme de 350 francs.
M. Roumel, enchanté de son emplette, bien qu'il ne se connût pas en chevaux,
alla remiser celui qu'il avait acheté, chez un nourrisseur de la rue Nationale;
ayant diverses courses à faire, il comptait venir le chercher vers le soir.
Pendant son absence, le garçon d'écurie s'étant mis à bouchonner le cheval,
quelle ne fut pas sa surprise en constatant qu'à chaque coup de brosse de larges
plaques dénudées apparaissaient sous le ventre de l'animal. Un examen attentif
lui démontra que le cheval était atteint d'eczéma. Le vendeur, pour cacher cette
maladie, avait habilement collé du poil sur les parties chauves.
On juge de la colère de l'acheteur, quand il apprit la supercherie dont il
avait été victime.
Il alla porter plainte aussitôt au bureau de M. Yendt, commissaire de police.
Hier après-midi, le magistrat a découvert, dans un bouge du quartier, le
vendeur. C'est un nommé Léopold Schummer, âgé de trente-quatre ans, sujet suisse.
Mis en état d'arrestation, il avoua avoir volé le cheval, le mois dernier, chez
un vétérinaire où la bête était en traitement.
Le conseiller municipal Paul Bernard, au cours de la dernière session, a réclamé la suppression des murs de la Salpêtrière. Toute la gauche du boulevard de l'Hôpital est occupée, comme on sait, par des établissements municipaux ou privés qui couvrent une surface très étendue. Il y a l'hospice de la Salpêtrière, le magasin central de l'Assistance publique, deux ou trois maisons, puis les chantiers du charbon de Paris et les abattoirs de Villejuif. (1896)
Depuis quelque temps les employés de l'octroi, préposés à la porte d'Ivry, remarquaient qu'un homme d'une forte corpulence, et une femme paraissant en état de grossesse avancé, entraient très souvent dans Paris sans jamais en sortir par cette même porte.
Les travaux en cours d'exécution pour l'achèvement du chemin de fer de Ceinture peuvent se diviser en quatre sections dont la quatrième commence au bas de l'ancien hameau du Bel-Air et vient se souder avec la fraction déjà existante au pont Napoléon en amont de Paris. C'est de cette dernière section que nous allons nous occuper aujourd'hui. (1865)
L'ouverture des travaux fut, pour tous les chenapans du quartier, une royale aubaine. Sur l'emplacement des anciennes fortifications, à proximité de la porte d'Ivry, le terrain se hérissa de barrières de planches et de piles de madriers offrant, pour les parties de cache-cache, mille coins et recoins.
Les deux mille quatre cents ouvriers de la raffinerie Say, 123, boulevard de la Gare, étaient en plein travail, hier matin, vers huit heures et demie, lorsqu'une explosion formidable se produisit dans l'atelier central, d'une superficie de quatre cents mètres carrés ; il y a là sept étages superposés au-dessus du sol et trois galeries souterraines où des hommes, des femmes, des jeunes filles sont occupés au cassage ou à l'empaquetage du sucre, de six heures du matin à six heures du soir… (1908)
En franchissant les fortifications par la porte d'Ivry, le boulevard de la Zone se trouve à deux cents mètres environ du poste de l'octroi, mais pour y parvenir il convient de faire un assez long détour, abandonnant la rue de Paris pour s'engager dans la rue Barbès, une voie large et régulière regagnant extra muros l'avenue de Choisy...
Lundi prochain, 14 octobre, l'Ecole des Arts et Métiers ouvrira ses portes. C'est là une victoire due, pour une large part, à la sollicitude agissante de M. Fernand David. Le ministre du commerce eut la chance de pouvoir triompher des derniers obstacles et de précipiter la réalisation. Visitant lui-même les travaux, boulevard de l'Hôpital, activant les formalités innombrables, il a pu — aidé, d'ailleurs, dans sa tâche ingrate par l'administration départementale et municipale — mettre l'Ecole en état de recevoir, dans quelques jours, la première année des jeunes élèves de la région de Paris. (1912)
Si le promeneur, en haut de l'avenue d'Italie, avait l'idée de prendre à droite le passage Raymond, il aurait bientôt une vision étrange ! En plein Paris, à cinquante mètres d'une large voie, sillonnée de tramways, il se trouverait en face d'innombrables cahutes, d'aspect sordide où vivent pêle-mêle près de deux mille chiffonniers. (1901)
Dans un accès de jalousie, un ouvrier cimentier a tenté de tuer sa femme en lui logeant une balle de revolver dans la tête, la nuit dernière, un peu avant minuit, avenue des Gobelins.