À la Butte-aux-Cailles
Le Siècle — 13 septembre 1851
M. Veau, employé à l'octroi de Montrouge, regagnait avant hier, vers onze heures du soir, son domicile situé près du lieu-dit la Butte aux Cailles, commune de Gentilly.

Comme il traversait la plaine, trois individus qui s'étaient tenus cachés derrière des arbres s'élancèrent sur lui et le frappèrent à la tête avec des bâtons dont ils étaient-armés.
M. Veau étant tombé sous leurs coups, ils lui enlevèrent sa montre et se mirent à le fouiller. N'ayant trouvé dans ses poches que deux pièces de cinq francs, ils parurent irrités de ce que le butin était aussi peu important, et ils se vengèrent de leur déconvenue en maltraitant de nouveau leur victime.
À ce moment, M., Cerise, propriétaire d'une carrière des environs, arrivait dans la direction du boulevard. Entendant des cris de détresse, il accourut ; mais, à son approche, les malfaiteurs prirent la fuite, après que l'un d'eux eut dit assez haut en parlant de celui qu'ils venaient de dépouiller : « Laissons-le, il a son affaire. »
Après avoir aidé M. Veau à gagner une maison où des secours, lui furent donnés, M. Cerise se rendit chez le commissaire de police de la commune, auquel il remit une casquette qu'il avait ramassée sur le lieu de l'attaque. Cette casquette a été reconnue par plusieurs personnes pour celle dont était coiffé un individu de mauvaise mine qu'on avait vu rôder dans la journée avec plusieurs autres vagabonds, accompagnés d'une femme et d'un enfant.
Des recherches sont faites pour découvrir la retraite de ces malfaiteurs, qui ne peuvent tarder à être arrêtés.