La rue du Moulin-des-Prés non loin de l'angle de la rue Gérard
La théorie anarchiste ne semble pas avoir de bien fervents adeptes en les
habitants des rues Gérard et du Moulin-des-Prés, dans le treizième
arrondissement. La preuve en est que quelques-uns d'entre eux, qui réunis
discouraient sur l'explosion du boulevard Haussmann, ont fait passer un fort
mauvais quart d'heure à un énergumène qui par conviction ou en manière de
paradoxe, faisait une apologie ampoulée de la propagande par le fait.
Quelqu'un de bon sens voulut faire observer à l'orateur qu'une bombe
n'était pas un argument et frappait généralement des gens qui n'étaient pour
rien dans notre organisation sociale.
« — Vous êtes tous des lâches et des imbéciles, s'écriait alors
l'inconnu ; vous mériteriez bien d'être réduits en miettes.
» Vive l'anarchie ! Mort aux bourgeois ! continuait l'énergumène. Vous
sauterez tous ! Je m'en charge. »
Un rassemblement considérable s'était formé ; les dernières menaces de
l'anarchiste avaient surtout soulevé la colère de la foule.
« —A mort ! à mort ! » criait-on de toutes parts.
Et la foule, se surexcitant en criant, se mit en mesure, tout comme en la
libre Amérique, de lyncher l'anarchiste.
Cette décision impromptue avait déjà reçu un commencement d'exécution
quand M. Lilmann, sténographe à la Chambre, qui passait à ce moment,
s'interposa et proposa de livrer le condamné à la justice régulière.
En conséquence, l'anarchiste dont le visage était inondé de sang et qui
avait reçu de graves contusions, a été conduit au poste où M. Rocher,
Commissaire de police, a procédé à son interrogatoire.
Cet individu a déclaré se nommer Alphonse Bargot, âgé de trente-huit ans,
demeurant rue Traversière ; mais il a refusé de donner des explications.
— J'ai dit ce que je pense, a-t-il répondu au magistrat ; je refuse de
répondre aux questions des policiers.
En présence de l'attitude du prisonnier, le commissaire l'a fait écrouer
au Dépôt.
Entre Belleville et la Seine, c'est la zone des sifflets désespérés. Si les « Circulaires » qui vont leur petit bonhomme de route ne s’inquiètent guère du parcours à horaires fixes, les autres trains, messageries, rapides et autres, ont sans cesse besoin de demander leur route aux distributeurs de voie libre. Cris brefs qui courent tout au long de cette frontière illusoire de Paris, cris impatients de ceux qui ne peuvent attendre ou qui s’étonnent des disques et des feux rouges. (1930)
Non loin de l'emplacement où s'ouvrira bientôt le nouvel hôpital de la Pitié, dans le treizième arrondissement de Paris, se trouve une petite cité ouvrière, le passage Doré, qui forme le prolongement de la rue Louis-Français et qui vient aboutir rue Jenner.
La nouvelle-section du Métropolitain, allant de Passy à la place d'Italie (ligne Circulaire-Sud), dont nous avons donné, il y a quelques jours, une description détaillée, a été ouverte, hier après-midi, au service public. Pendant toute la durée de l'après-midi, les voyageurs et les curieux se sont, pressés dans les diverses gares du parcours... (1906)
Entre la rue Nationale et la rue Jeanne-d'Arc, dans le quartier de la Gare, serpente un passage qui coupe la cité Jeanne-d'Arc. De chaque côté sont de hautes maisons, aux étages bas, aux fenêtres étroites, où grouille une population de chiffonniers, de mendiants, de gens sans aveu.
Le 13e arrondissement a déjà été l’objet de travaux importants qui ont commencé à assainir le quartier de la Butte aux Cailles. Pour compléter, il faut faire disparaître l'ancien marais de la Glacière, couvrir la Bièvre et ouvrir une communication entre la place d’Italie et la nouvelle gare de marchandises de Gentilly sur le chemin de fer de Ceinture, (1885)
Dans un des coins les moins connus de Paris, dans une rues les moins fréquentées, du quartier de la Maison-Blanche, la rue de la Colonie, habite, au n°20, un nommé Pierre V...
En 1913, un groupe de gardiens de la paix du commissariat de la rue Rubens protestait, par voie de presse contre l'organisation de leur service. (1913)
« Les œufs, les beaux œufs de Pâques », criait, hier, vers onze heures et demie, d'une voix tonitruante et qui remplissait l'avenue d'Italie, un marchand ambulant. Il poussait devant lui une petite voiture, où reposaient sur un lit de mousse des œufs de Pâques de toutes les dimensions, les uns, en sucre, tout blancs, les autres, en chocolat, d'un brun foncé le plus appétissant du monde.
Quelle humiliation pour cette pauvre Bièvre ! Une rivière aux eaux pures et claires vient de jaillir des profondeurs de l'écorce terrestre, dans le quartier même par lequel l'antique cours d'eau qui jadis arrêta les légions de Labiénus et qui n'est plus qu'un noir égout, pénètre dans Paris. (1898)
Jean Rousseau, dit « Guibollard », dix-neuf ans, et Lucien Fraisier, dit le « Petit-Rat », seize ans, avaient résolu d'offrir à leurs amis de la poterne des Peupliers un repas à l'instar de ceux que s'offrent les bourgeois.