Des agents trouvaient hier matin rue du Moulin-des-Prés, au-dessous du pont
de la rue de Tolbiac, le corps d'un homme âgé d'une vingtaine d'années qui gisait
sans connaissance au milieu d'une mare de sang. Ils le transportèrent aussitôt
au poste central du treizième arrondissement, où le malheureux expira peu de
temps après sans avoir repris connaissance.
Le pont de la rue de Tolbiac sur la rue du Moulin des Prés - gravure de
1878
D'après les papiers trouvés sur lui on put établir facilement son identité.
C'est un journalier, nommé Victor Penou, exactement âgé de vingt et un ans,
demeurant impasse Simon.
Informé du décès de son fils, son père, qui demeure également à cette adresse,
s'empressa de donner à M. Rocher, commissaire de police du quartier de la Gare,
des explications qui ne tardèrent pas à éclaircir le mystère dont semblait entourée
cette mort étrange.
Victor Penou était atteint d'épilepsie et, loin de se soigner comme l'exigeait
son état, il s'était adonné à la boisson.
Aussi, la maladie n'avait-elle fait que s'aggraver et, depuis quelques semaines,
ii me se passait pas de jour où il n'eût plusieurs crises, toutes plus douloureuses
les unes que les autres.
Samedi soir, Penou, en compagnie de plusieurs camarades de débauche, s'abattait
dans un bar de la rue de Tolbiac et il y restait jusqu'à une heure avancée de
la nuit, non sans absorber un nombre considérable de consommations variées et
de litres de vin.
À une heure du matin, complètement ivre, il sortait en titubant et se dirigeait
du côté de la gare d'Orléans.
— J'en ai assez, de la vie, criait-t-il, je veux en finir une fois pour toutes,
puisque l'alcool ne parvient même pas me soulager !
Le corps du désespéré a été transporté à la morgue pour y être autopsié.
Saviez-vous que ...
Les travaux d'aménagement de la Place d'Italie furent terminés en 1879 et celle-ci fut considérée comme l'une des plus belles de Paris.
L'image du jour
L'entrée de la manufacture des Gobelins avant sa reconstruction vers 1910
Si, par hasard, vous vous aventurez tout là-bas, là-bas, près des fortifications, dans le quartier de la Gare, vous pourrez, si vous passez rue des Chamaillards, voir, paisible, fumant sa pipe au seuil d'une grande porte peinte en marron, un homme frisant la soixantaine... (1896)
Un inconnu abordait, hier soir, vers quatre heures trois quarts, dans la rue Nationale, le sous-brigadier des gardiens de la paix Honoré Mariton, du treizième arrondissement, et lui déclarait : Je viens de tuer un homme qui m'avait emmené dans sa chambre, 1, cité Jeanne-d'Arc. Conduisez-moi en prison.
Six heures et demie du matin. Le gardien de la paix Louis Roupillon, du treizième arrondissement, vient de prendre son service à la poterne des Peupliers, tout là-bas, là-bas, derrière la Butte-aux-Cailles, sous le boulevard Kellermann. (1905)
Il existe rue Cantagrel, au 86, presque à l'angle de la rue de Tolbiac, des ateliers de chromage et nickelage. Le bruit et les odeurs qui en émanent sont tels qu'il est pénible d'habiter dans les parages. (1932)
Le 7 avril dernier, dans l'après-midi, le sous-brigadier Mariton, de service rue Nationale, voyait venir à lui un individu en proie à une violente émotion et qui lui déclara : — Conduisez-moi au poste, car je viens de tuer un homme qui m'avait emmené dans sa chambre, 1, cité Jeanne-d'Arc.
Le ballon « Le Rêve » partait dans l'après-midi d'hier de l'usine à gaz de la Plaine-Saint-Denis, pour exécuter une ascension libre. Pris dans un courant circulaire, l'aérostat, plana longtemps sur Paris, sans pouvoir s'élever. Vers huit heures du soir il se trouvait à une faible hauteur au-dessus du quartier de la Maison-Blanche, dans le treizième arrondissement... (1901)
Un brave égoutier, M. Pierre S... demeurant 27, rue Harvey, dans le quartier de la Gare, donnait, ces jours derniers, asile à sa nièce, une gamine, de seize ans et demi, Pauline Ohlmann, qui avait épousé, quelques mois auparavant, un charretier nommé Patural et l'avait quitté pour se soustraire à ses brutalités.
En parlant, l'autre jour, du projet de prolongement de la ligne métropolitaine n° 10, actuellement arrêtée à la station Jussieu, vers la gare d'Orléans, terminus envisagé, nous notions que les organisations consultées n'avaient opposé aucune objection à l'administration préfectorale. Le Syndicat de défense des intérêts généraux du quartier de la Gare, cependant, nous prie de déclarer qu'il a protesté contre le parcours projeté dès qu'il en a eu connaissance. Le quartier de la Gare est le seul qui n'ait point le métro. (1932)
On sait peut-être que la cité Doré, près de l’ancienne barrière des Deux-Moulins, est un quartier composé de cahutes singulières, habitées par des chiffonniers. Quartier modèle s'il en fut... Sa population tient à ce que tout s'y passe pour le mieux, à ce que rien ne vienne entacher la réputation d'esprit pacifique...