C'est un de ces industriels qui achètent aux laveurs de vaisselle des restaurants
les débris de viande cuite jugés indignes d'être offerts à la clientèle, et
qui vendent ces débris,; connus sous le nom d'arlequins, aux pauvres gens des
quartiers populeux.
Ce qui s'appelle arlequin sur les marchés excentriques, se nomme bijouterie
dans les sous-sols du boulevard.
Or, depuis quelque temps, les étalages des bijoutiers du marché des Gobelins
étaient mieux fournis que d'habitude on y voyait de grands morceaux de lard,
des quartiers de jambon, de belles pièces de pâtisserie. Ces arlequins superbes
ne restaient pas longtemps au marché les acheteurs et les acheteuses se précipitaient
sur ces marchandises de choix et, pour être mieux servis, attendaient impatiemment
l'arrivée des petites voitures à bras qui les apportaient dans Mouffetard-street.
Dès quatre heures du matin, G… et C… quittaient la Butte-aux-Cailles avec
leurs véhicules, se rendaient à l'angle du boulevard et-du faubourg Montmartre,
et là se séparaient, se dirigeant, l'un vers la Madeleine, l'autre vers la Bastille.
Ils s'arrêtaient aux portes des restaurants, recevaient la bijouterie des mains
des laveurs de vaisselle, puis entraient avec leurs fournisseurs chez les marchands
de vin.
Mais ces mœurs étranges n'étaient pas communes à tous les laveurs de vaisselles.
Un brave garçon, exerçant ce sacerdoce chez un restaurateur de la place du Château-d'Eau
résista aux prières d'un bijoutier qui voulait emporter un jambon entier.
— Mais c'est un vol s'écria-t-il.
— Tu es bête ! Laisse donc faire, comme ton prédécesseur, et à la fin
du mois tu seras content.
L'honnête laveur de vaisselle n'écoutant que sa conscience, dit tout à son
patron, qui confia la chose aux autorités, qui chargèrent M. Macé
(*), commissaire aux délégations judiciaires, de
procéder à une information.
Des agents suivirent avant-hier les voitures, et, au moment où elles allaient
arriver au marché, les détournèrent de cette destination pour les faire entrer
dans la cour du poste des Gobelins. On y trouva beaucoup de bœuf bouilli, —
les garçons de restaurant ne voulant pas se contenter de cette nourriture, —
des merlans crus, des boudins entiers, plusieurs douzaines d'œufs frais, un
énorme ragoût de mouton avec le plat, et d'autres comestibles qui, bien certainement,
n'étaient pas de rebut.
On arrêta les deux négociants et deux laveurs de vaisselle dont la culpabilité
est certaine, et ces gens vont avoir à répondre devant la justice du grave délit
de vol par un salarié au préjudice de son patron et de complicité par recel.
Cet exemple était nécessaire, et il sera profitable sans doute. Le marché
des Gobelins n'aura plus d'aussi belle bijouterie ; mais les restaurateurs du
boulevard ne s'en plaindront pas.
A. Duplessis.
* - Gustave Macé (1835-1904),
alors commissaire aux délégations judiciaires, allait devenir chef de la sûreté
de la préfecture de police en février 1879 et le restera jusqu'à sa retraite
en 1884. Il publia ensuite un grand nombre d'ouvrages de mémoires qui permettent
d'avoir, encore aujourd'hui, un regard concret sur la vie et les moeurs de Paris
durant le second empire et les premières années de la Troisième République.
Ces ouvrages sont accessibles sur Gallica. (NdE)
Le boulevard Saint-Marcel prend naissance au boulevard, de l'Hôpital, vis-à-vis la Salpêtrière, et va aboutir en ligne directe à l'avenue des Gobelins, où il se rencontre avec les boulevards Arago et Port-Royal pour former un spacieux rond-point. (1882)
Ce n'est jamais sans un sentiment de gêne, pour ne pas dire de honte, qu'en arrivait aux portes de la grande, cité parisienne, on franchit cet espace de 250 mètres de largeur qui longe encore en une ceinture presque continue les fortifications et qu'on appelle la Zone. (1932)
Les jardins des Gobelins forment dans un quartier populeux une oasis de fraîcheur et de verdure. Ils couvrent près de trois hectares et constituaient naguère une île entre deux bras de la Bièvre. (1933)
Une large tranchée est actuellement creusée, pour l'établissement d'une conduite cimentée, sur le trottoir, à l'extrémité du boulevard St-Marcel, près de l'avenue des Gobelins. (1913)
On sait que la reconstitution partielle des Gobelins fut entreprise, il y a près de deux ans, sous l'habile direction de MM. Formigé et Jossely. La façade du nouveau, bâtiment est déjà en partie débarrassée, de ses échafaudages. (1913)
Tout un coin du quartier de la Maison-Blanche est en fête : dans quelques jours on inaugurera solennellement la nouvelle et légère passerelle métallique qui, passant au-dessus des voies du chemin de fer de Ceinture, à la Glacière, relie maintenant entre eux deux points jusqu'à présent fort éloignés l'un de l'autre. (1907)
À deux pas de la porte d'Italie, dans un grand espace situé rue Bobillot, se trouve une succession de masures misérables qui furent habitées, il y a une vingtaine d'années, par des nomades africains, prompts à jouer du couteau. (1910)
Les quartiers pauvres et populeux de Paris sont négligés ou dédaignés par l'administration, tandis que les quartiers élégants sont « embellis » à grands frais. Cette iniquité, à laquelle personne ne songe, et dont beaucoup de citoyens ont malheureusement à souffrir, a fini par provoquer les plaintes légitimes des habitants du 13e arrondissement, c'est-à-dire du coin abandonné qui comprend la route d'Italie, les Gobelins, la Bièvre et la Butte-aux Cailles. (1869)
La cité Doré, entre le boulevard de l'Hôpital et la rue Jeanne-d'Arc, refuge misérable des biffins les plus pauvres, était jusqu'à présent un coin pittoresque de reportage. C'est maintenant le lieu d’une catastrophe douloureuse qui compte cinq morts, qui aurait pu tuer plus de personnes encore, si, par un malheureux hasard elle s'était produite, une heure plus tôt. (1925)
II y a un an, les Kroumirs étalent absolument inconnus en France ; aujourd’hui, comme les Cosaques et les Bédouins, ils ont pris place dans le vocabulaire populaire. Kroumir est passé expression de mépris. La cité des Kroumirs n’est donc pas bien vielle, et son aspect n’a rien qui puisse exciter l’envie. (1882)
Les « écoles laïques » ont fait une armée de ratés, qui fatalement deviendra une armée de révolutionnaires. Les écoles professionnelles forment des ouvriers distingués, des artistes spéciaux qui sont placés avant d'avoir terminé leur apprentissage et qu'attend un avenir non moins heureux que paisible. C'est donc avec joie que nous avons vu hier le chef de l'État honorer de sa présence l'inauguration de l'école Estienne. (1896)
Deux frères. Charles et Victor Deschamps, âgés de vingt et vingt-deux ans, rêvaient depuis longtemps d'installer dans le quartier de la Gare un magasin de bicyclettes.
L'Office public des habitations de la Ville de Paris a entrepris, il y a quelques années, la construction de plusieurs groupes d'habitations à bon marché dans divers quartiers populeux de la capitale. L'un de ces groupés, sis dans le XIIIè arrondissement et dont la construction a été commencée en 1930, vient d'être terminé. (1933)
Cet après-midi, à 15 heures, a eu lieu, boulevard Kellermann, près de la porte d'Italie, l'inauguration du monument érigé à la gloire des mères françaises. La cérémonie s'est déroulée en présence du président de la République et de Mme Albert Lebrun, et de hautes personnalités. (1938)
L'avenue de Choisy sert de quartier général à des bandes de rôdeurs c'est, le pays par excellence des attaques nocturnes, des rixes, des vols, bref, des exploits variés des escarpes et des chourineurs de la rive gauche.
Plusieurs individus étaient attablés, avant- hier soir, dans un débit de vin, tenu, rue de la Maison-Blanche, par un nommé Louis P. Une querelle s'éleva entre les consommateurs.
La Société de la Croix-Rouge française a inauguré, hier après-midi, l'hôpital-école qu'elle a fait édifier, rue des Peupliers, dans le treizième arrondissement. (1908)