L'image du jour
... et face à la Raffinerie Say, le tout avant la construction de la ligne 6 du métro.
Les rails que l'on devine au premier plan, en bas à droite, sont ceux du tramway venant de la rue Jeanne-d'Arc.
UNE ÉVOCATION DU
13e ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30
Littérature
Les mémoires de Rossignol
En 1877, je commençais, comme l'on dit, à me faire la main. Je devenais débrouillard et les chefs de la police m'avaient remarqué.
Je comptais toujours parmi les agents désignés pour une expédition difficile. On me choisissait surtout pour les tournées de nuit, dans les quartiers excentriques, mais le récit de ces tournées ne viendrait pas en son temps aujourd'hui, car — il ne faut pas l'oublier — je n'étais qu'un simple agent, à cette époque, et je ne pouvais avoir d'initiative que dans un tout petit cadre. Plus tard, je fus à la tête de nombreuses affaires et je raconterai certainement plusieurs visites aux bouges de la capitale. On appréciait mon agilité. Je ne suis pas grand et, je crois l'avoir déjà dit, je suis assez bien, découplé, assez habile aux exercices du corps. Je n'avais point mon pareil, disait-on, pour annihiler les forces d’un individu récalcitrant : je l'enlevais de terre, le faisais basculer sur mon dos, la tête en basset, comme un fort de la halle porte un sac de blé, je menais au poste mon délinquant très étonné.
On préfère avec raison à la Sûreté, les hommes petits aux hommes grands. Ils se dissimulent beaucoup plus facilement et leur taille les fait pour ainsi dire oublier. Je me rappellerai toujours un agent de mon service nommé Saindo. Ah ! qu'il était petit ! 1 mètre 52, tout au plus. Et dégourdi ! Un jour, comme il se trouvait dans le quartier des Halles, deux individus lui offrirent d'acheter une montre à un prix dérisoire.
Mon Saindo, examinant la montre, réfléchissait au moyen de pincer les deux gaillards. Ils étaient deux, ils étaient grands ; il était seul, il était tout petit.
Il imagina de fourrer la montré dans sa poche et de se sauver à toutes Jambes dans la direction de la rue des Prouvaires, où se trouvait un poste. Ce qu'il pensa arriva. Les deux voleurs volés cherchèrent à le rattraper mais, près du poste, à. proximité du gardien de planton, l'agent de la Sûreté s'arrêta court, entama une lutte, fut bientôt rejoint et défendu, ses « clients » furent mis au violon.
Comme dans toutes les administrations, à la Sûreté se trouvent des jaloux. Mes premières affaires inquiétèrent les camarades. On me qualifia d'ambitieux. Comme si l'ambition était un crime ! Certes, je n'avais guère l'envie de moisir dans les bas emplois et de gagner cent francs par mois durant toute ma vie. Un jour, en tournée, près du pont d'Austerlitz avec un inspecteur principal et un brigadier, j'entrai au bal Émile, dont, il y a deux ou trois ans, l'existence fut rappelée avec scandale. Serait-il convenable que je donnasse des renseignements détaillés sur le tenancier de ce bal, que j'ai beaucoup connu, sur sa femme, la célèbre mère Émile, sur sa fille, que souvent je vis jouer, l'après-midi, sur le plancher où, le soir, gambadaient les filles ?
Inutile, je pense, car tout au long l'histoire fut dite, par les journaux, et il est inutile de raviver de tristes propos. À ce bal, pour amuser mes deux chefs, je me mis à faire le clodoche, et j'obtins un vrai succès. On en parla dans les bureaux.
— Emmenons-le à l'Opéra, proposa le chef.
Et, depuis, je fus-toujours parmi les agents désignés pour la surveillance des bals de l'Opéra. Le public pourrait se figurer que, dans cette cohue de travestis, au milieu de cette atmosphère surchauffée, en ce lieu de plaisir à outrance, où chacun ne pense qu'à s'amuser, qu'à se frôler, qu’à se prendre par la taille, les vols sont fréquents.
Ce serait une erreur. Les pickpockets n'opèrent que très rarement au bal de l'Opéra. Voilà une déclaration qui vaut son prix et qui me fera, j'espère, avoir, mes entrées, bien que je ne pense guère à quitter ma rivière et mon bateau pour aller me mêler à la foule des galants habits hoirs, des toilettes claires, des pierrots, des bergères...
II est donc très rare qu'une plainte en vol soit déposée chez le commissaire de service. Cependant, il n'y a pas très longtemps, une jeune dame, Mme S.N., fit demander un agent de la sûreté. On lui avait volé, disait-elle, au bal de l'Opéra, une broche d'une valeur de quarante-cinq mille francs.
Quelle était donc cette dame ? Quelle était son influence auprès des pouvoirs publics ? Je ne sais, mais ce fut un grand remue-ménage dans nos bureaux. Au lieu d'un simple agent, on désigna le brigadier Rossignol.
On me donna l'adresse. Je partis près de l'avenue de Villiers et sonnai bientôt a la porte du petit hôtel, luxueux et confortable, qu'habitait la plaignante.
Je trouvai Mme N... en compagnie d'un financier, célèbre alors par ses relations politiques, et, aujourd'hui, par l'extrême habileté avec laquelle, à travers l'Europe, il dépiste mes anciens collègues. Je fus bien vite fixé. II fallait se « dégrouiller », car je me trouvais au milieu d'importants personnages. Le financier voulut, pour mes recherches, me signer un chèque de deux cents francs. Je n'acceptai point. Je fis bien de refuser, car, depuis, on n'aurait pas manqué de m'accuser d'avoir touché au Panama.
Je n'eus pas à me donner beaucoup de peine, car le lendemain même un commissaire de police avertissait la Sûreté qu'un jeune homme arrêté en flagrant délit de vol à l'étalage était porteur d'un superbe bijou. J'allai chercher cet individu, qui raconta, qu'il avait trouvé la broche en ramassant des confettis à la sortie du bal de l'Opéra.
Mme N…, immédiatement prévenue enchantée de rentrer eu possession de son bijou, remit cinquante francs au voleur, que, nous gardâmes naturellement.
Le 13e en littérature
Le quartier Croulebarbe
par
Henri-Jacques Proumen
Il pouvait avoir cinq ans, ce petit Riquet de la rue Croulebarbe. On lui en eût donné quatre tout au plus, tant il était fluet Son pauvre petit corps se dandinait sur deux longues pattes de faucheux qui prenaient assise dans deux godasses démesurées...
(1932)
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L'octroi de la porte d'Italie
par
Eveling Rambaud et E. Piron
Grâce à l'or du faux baron de Roncières, Paul apporta l'abondance dans la maison de la rue du Moulinet.
On y fit une noce qui dura huit jours.
Perrine avait déserté son atelier de blanchisseuse. Elle tenait tête aux deux hommes, le verre en main.
(1894)
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De la ruelle des Reculettes au passage Moret via la ruelle des Gobelins
par
Georges Spitzmuller et Armand Le Gay
Il était arrivé à l'angle pointu formé par la manufacture des Gobelins où la voie bifurquait ; à droite la rue Croulebarbe continuait, à gauche c'était la ruelle des Gobelins.
(1912)
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La Butte-aux-Cailles
par
Charles de Vitis
— Voyons d’abord du côté de la Butte-aux-Cailles, pour tâcher de trouver un logement.
Jacques connaissait l’endroit pour y être venu avec Fifine, une fois ou deux, du temps qu’il vivait chez ses parents.
C’était un quartier misérable situé à proximité de la place et du boulevard d’Italie ; on y arrivait par la rue du Moulin-des-Prés.
(1899)
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L'entrée de la Bièvre dans Paris en 1859
par
Adolphe Favre
Effectivement, le lendemain de la mort du marguiller, la police retirait un cadavre de la Bièvre, au point où elle entre à Paris ; ce cadavre, c’était celui d’Armand Lambert...
(1859)
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La rue du Banquier
par
Paul Féval
Le fiacre tournait court l'angle de la rue du Banquier.
Cela s'appelle une rue, mais c'est en réalité une manière de chemin pratiqué entre des murs de jardins. Il n'y a pas une âme en plein jour.
(1856)
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La Barrière des Deux-Moulins
par
Turpin de Sansay
En suivant les rues Saint-Victor, du Marché-aux-Chevaux et de Campo-Formio, on arrivait à la barrière des Deux-Moulins, située de l'autre côté du boulevard extérieur.
(1861)
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Saviez-vous que... ?
En 1920, on pouvait trouver un avertisseur public d''incendie à l'angle des rues Watt et du Chevaleret ainsi qu'au 31 quai de la Gare.
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En mars 1911, à la suite de nombreuses plaintes déposées par des commerçants de l'avenue des Gobelins et du boulevard Saint-Marcel. M. Yendt, commissaire de la Salpêtrière, arrêtait et envoyait au dépôt, sous l'inculpation de vol, les nommés Auguste Doré dit Godard, vingt-quatre ans, demeurant en garni rue Grange-aux-Belles, et Pierre Debosse, vingt-six ans, sans domicile.
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En aout 1939, l'effondrement provoqué des derniers immeubles de la Cité Jeanne d'Arc servit à tester la résistance des abris souterrains conçus par la défense passive.
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Le 7 juillet 1878, vers onze heures et demie, le sieur L..., charretier, route de Châtillon, altéré par la chaleur, était entré pour prendre un verre de vin, dans un cabaret, rue de l’Espérance, près la rue de la Butte-aux-Cailles (13e arrondissement). Quand il en sortit, après s’être rafraîchi, il ne retrouva plus son tombereau attelé de deux forts chevaux percherons.
Un audacieux roulotter l’avait emmené se permettait de conclure le quotidien Le Droit.
... et face à la Raffinerie Say, le tout avant la construction de la ligne 6 du métro.
Les rails que l'on devine au premier plan, en bas à droite, sont ceux du tramway venant de la rue Jeanne-d'Arc.