Au numéro 23 de l'avenue d'Italie, dans une petite boutique, un vieillard
de soixante-trois ans avait installé, il y a quelque temps, un atelier de réparations
de bicyclettes. Une jeune fille de vingt-six ans, nommée Lucie Carronneille,
qu'il faisait passer pour sa fille, demeurait avec lui.
L'avenue d'Italie vers 1900
Hier après-midi, vers six heures et demie, le vieillard était passé dans
l'arrière-boutique pour allumer sa lampe. Un client entra dans l'atelier et
demanda à la jeune fille, restée seule, un objet qui se trouvait dans un casier
placé à gauche de la porte d'entrée, mais au moment où Lucie Carronneille allongeait
le bras pour servir le client, celui-ci la frappait de cinq coups de couteau
et prenait la fuite.
La jeune fille s'affaissa en criant : « On me tue ! A l'assassin ! »
Le vieillard sortit aussitôt de l'arrière-boutique et donna l'alarme aux
voisins, qui s'élancèrent à la poursuite du meurtrier.
Le docteur Auvergneau, aussitôt appelé, ne put que constater le décès ; la
mort avait été instantanée.
Le meurtrier put être rejoint, après maintes péripéties, au coin de la rue
de Tolbiac et de l'avenue de Choisy, et conduit devant M. Rocher, commissaire
de police du quartier de la Gare.
C'est un nommé Charles-Louis Leroy, âgé de 17 ans, demeurant avec sa mère,
23 bis, avenue d'Italie. Il s'était déguisé avec une fausse barbe pour ne pas
être reconnu par la jeune fille, dont il était le voisin.
On prétend dans le quartier que Leroy a donné à plusieurs reprises des signes
non équivoques de dérangement cérébral. Dans tous les cas, on ignore, jusqu'à
présent, les mobiles qui l'ont poussé à commettre ce meurtre.
À toutes les questions qu'on lui pose, l'assassin répond : « Ce n'est
pas moi qui ai commis ce crime ».
La mère de Leroy raconte que son fils est fou, que souvent il se déguisait
à l'aide d'oripeaux quelconques ; il passait des nuits entières à lire des romans.
Le corps de la malheureuse jeune fille sera transporté aujourd'hui à la Morgue
et le meurtrier sera envoyé au Dépôt.
Il y a cinq ans, le conseil municipal de Paris décidait la réunion par un pont des deux quais de la Gare et de Bercy, afin de partager en deux l'espace de 1200 mètres environ qui sépare le pont National du pont de Bercy. Ce grand travail vient d’être commencé, et déjà le béton coulé dans des batardeaux est arrivé à la hauteur désignée pour recevoir les fondations de pierre. (1879)
La place Pinel, voisine du boulevard de la Gare, dans le treizième arrondissement, a été le théâtre hier soir d'une tentative d'assassinat, encore entourée de mystère. Il était un peu plus de neuf heures et demie...
Hier, à deux heures et demie de l'après-midi, bien au-delà de la place d'Italie, dans le Paris inconnu de la vallée de la Bièvre, les rues étaient par hasard noires de monde. C'était grande fête pour les pauvres, les ouvriers du faubourg déshérité, qui faisaient joyeusement la haie, accueillant avec enthousiasme ceux qui venaient planter définitivement la croix rouge au milieu d'eux. (1908)
Depuis quelque temps, une bande de redoutables gredins qui se dénommaient eux-mêmes les « Terreurs d’Italie » et dont le quartier général était situé boulevard de la Gare, étaient en fort en fort mauvaises relations avec une bande de leurs semblables désignés sous le nom pittoresque des « Casse-cœurs » et résidant le plus souvent boulevard de l'Hôpital.
Conformément à un arrêté de M. le préfet de la Seine concernant les travaux de voirie à exécuter dans le 13e arrondissement, on va bientôt procéder à l'exécution de travaux d'agrandissement et de régularisation de la place d'Italie et de ses abords. (1867)
Dans la portion du 13e arrondissement comprise entre la rue du Pot-au-Lait et celle de l'Espérance, un peu plus bas que la Butte-aux-Cailles, à deux pas du futur parc de Montsouris s'étend une région inhabitée, encaissée entre la Bièvre et un autre bras de ce cours d'eau qu'on appelle la Rivière morte. Ce sont des prés où les blanchisseuses font sécher leur linge sur des piquets, où les vaches, paissent, comme dans les herbages de Normandie. (1867)
Tout au bout de Paris, là-bas, rue Nationale, dans le treizième arrondissement, il existe deux cités, qui renferment une population très turbulente de chiffonniers et de gens sans aveu. La première est la cité Jeanne-d'Arc, la seconde, la cité Doré. Or, les « gars de la Jeanne-d'Arc », nouveaux Capulets, vivaient en très mauvaise intelligence avec ceux de « la Doré » modernes Montaigus, et, de chaque côté, la coupe ces messieurs disent la malle était pleine. Il fallait peu de chose pour la faire déborder...
Deux petites filles ont été écrasées l'autre jour par des tramways l'une boulevard de la Gare, l'autre sur un passage clouté de l'avenue de Choisy, à la sortie d'une école, et dans des conditions si lamentables que M. Gélis, conseiller municipal, a cru devoir adresser à ce sujet une question au préfet de police. Hier encore, deux jeunes enfants ont été blessés sur la chaussée et il ne se passe presque pas de jour, hélas, qu'on n'ait à déplorer des accidents de la circulation dont sont victimes de jeunes enfants. (1933)
Une vingtaine d'habitants de la cité Jeanne-d'Arc, qui nourrissaient depuis quelque temps des projets de vengeance contre des locataires de la cité Doré, rencontraient quelques-uns de ceux-ci place Pinel et les provoquaient.