Dans un des coins les moins connus de Paris, dans une rues les moins
fréquentées, du quartier de la Maison-Blanche, la rue de la Colonie, habite,
au n°20, un nommé Pierre Verlhiac, âgé de soixante-six ans, qui, il y a
quelques mois; a marié sa fille, Louise avec un camelot nommé Théophile
Henrion, dix-neuf ans. Peu après ce mariage, Verlhiac et son gendre se
prirent de querelle et depuis ce moment ils vécurent en complète
mésintelligence. Entre eux les scènes étaient fréquentes, souvent violentes
et plusieurs fois ils faillirent en venir aux mains.
La rue de la Colonie depuis la rue Barrault vers la rue Bobillot
Hier soir, vers huit heures, Pierre Verlhiac était chez lui, lorsque son
gendre, qui s'était fait accompagner d'un ami, un ouvrier moulurier, nommé
Léon Scheffer, âgé de vingt-deux ans, frappa à la porte et se fit ouvrir.
Aussitôt une dispute très violente éclata dans le logis du beau-père. Les
voisins entendirent les injures qu'échangèrent les trois hommes, puis, tout
à coup, plusieurs coups de revolver.
On accourut voir ce qui se passait. Théophile Henrion, la tête
ensanglantée, vint tomber dans les bras des nouveaux arrivants, qui
aperçurent en même temps Léon Scheffer, courbé en deux, se tenant le flanc
droit. Le premier venait d'être blessé d'une balle au front, son ami avait
reçu une autre balle dans le côté.
Tandis que Verlhiac continuait â brandir son revolver, les deux blessés
furent conduits dans une pharmacie, rue de l'Espérance, et un voisin courut
avertir M. Pelatan, commissaire de police.
Le commissaire accourut en toute hâte. Il procéda, d'abord, à
l'arrestation du meurtrier, qui n'avait pas quitté son domicile. Il ordonna
ensuite le transport des blessés à l'hôpital Cochin, où leur état n'a pas
été jugé très grave.
Les premières déclarations faites par Verlhiac font croire que le drame a
été causé par les provocations de Henrion. Dans ces conditions, M. Pelatan a
remis à aujourd'hui l'envoi du meurtrier au dépôt, car Verlhiac soutient
qu'il se trouvait dans le cas de légitime défense, à son domicile, quand il
a tiré.
Maisons de la rue de la Colonie
Saviez-vous que ...
Les travaux d'aménagement de la Place d'Italie furent terminés en 1879 et celle-ci fut considérée comme l'une des plus belles de Paris.
L'image du jour
L'entrée de la manufacture des Gobelins avant sa reconstruction vers 1910
Depuis la mise en service, pour les messageries de Paris-Austerlitz, des vastes hangars, d'aspect solide, modernes, édifiés en bordure de la rue du Chevaleret, et dont l'entrée se trouve, ainsi que, nous l'avons dit, boulevard de la Gare, à Paris, une armée de travailleurs fait disparaître les anciens quais couverts de la rue Sauvage, ce qui aura pour, avantage de donner à ce coin plus d'air et, avec de petits bâtiments coquets, un cachet plus artistique. (1929)
Au n°27 de la rue Jenner habitent Mme veuve Guilbert et sa fille Julia, âgée de vingt-deux ans. Un cocher, Baptiste Morand, était le commensal ordinaire de !a maison.
La ligne de fer se relève aux environs de la MAISON BLANCHE, nom charmant qui s'applique à une contrée peu connue et d'un aspect étrange. C'est assurément le coin de Paris le moins fréquenté Ces solitudes attendent un historien et un géographe, et nous espérons les explorer un jour avec nos lecteurs (1873)
Des cris déchirants, partant d'un logement du deuxième étage, mettaient eu émoi, hier, vers deux heures de, l'après-midi, les locataires de la maison portant le numéro 6 de la rue Jenner.
Le train à voyageurs dont le terminus est la station Maison-Blanche, qu'il atteint un peu avant 23 heures, sera le dernier à rouler sur ces voies, dimanche soir. Saluons-le, nous ne le reverrons plus ! (1934)
Les badauds sont rares dans le quartier de la Gare et lorsqu'une inauguration y amène des officiels et dû « beau monde », l'assistance est aussi clairsemée que pittoresque : c'est devant une dizaine de marmots, quelques garçons bouchers et deux ou trois ménagères que la fontaine, offerte par la S.P.A. à la Ville de Paris pour étancher la soif des chevaux et des chiens, a été remise à M. Morain, préfet de police. (1926)
Il y a trois ans, les époux Vey louaient un appartement d'un loyer annuel de 185 francs, au rez-de-chaussée d'un immeuble sis 28, rue des Cordelières, dans le quartier des Gobelins.
Signalons, en plein Paris, un foyer d'infection « qui défie toute concurrence : 15, avenue de Choisy, entre le boulevard Masséna et la rue Gandon, existe un dépôt d'ordures ménagères. Les chats et les chiens crevés y achèvent paisiblement leur transformation dernière sous les chauds rayons du soleil de juillet. (1906)