Faits divers

 paris-treizieme.fr — La chasse aux loups (1896)

La chasse aux loups

Gil-Blas — 19 octobre 1896

Hier, vers cinq heures du matin, tandis que le soleil, qui a le réveil mauvais en ce moment, risquait sa première grimace à travers la brume du ciel, les gens qui passaient boulevard de l'Hôpital, ouvriers se rendant à leur travail ou chiffonniers occupés à éplucher les boîtes à ordure, furent soudain surpris d'entendre une fusillade qui crépitait à côté d'eux.

Au même moment surgissait, les cheveux au vent et l'œil hagard, un individu armé d'une carabine dont il canardait de droite et de gauche en criant :

Boulevard de l'Hotipal à l'angle de la rue Esquirol

— Hurrah ! encore un d'abattu ! à mort les sales bêtes ! Bonne chasse, petit père !

Épouvantés, les passants se garèrent sous les portes entr'ouvertes : mais une pauvre vieille chiffonnière, la femme Florentine Malphes, ne fut pas assez agile, et une balle vint la frapper à la cuisse. Attirés par ses cris et par le bruit des coups de feu, des agents accoururent et s'emparèrent, non sans peine, du forcené, qui fut conduit au commissariat de M. Perruche.

Là, le malheureux se mit à divaguer : « Qu'est-ce qui m'a f... des gardes-chasse comme ça, dit-il en montrant le poing aux agents : vous savez que je ne suis pas un braconnier. Je suis chargé par le Tsar de tuer tous les loups que je rencontrerai. La preuve que je suis en règle, c'est que j'ai un ukase sur moi. » Et le pauvre fou montrait une image sur laquelle apparaissaient les armes de Russie.

Cette nouvelle victime de la « folie russe » qui a fait de grands ravages ces temps-ci, un nommé Juniau, ouvrier ferblantier, demeurant rue Pinel, a été envoyé à l'infirmerie du Dépôt.

Deux, trois jours auparavant le Petit-Pariien avait livré une version légèrement différente de ce fait-divers à ses lecteurs :
La « Folie russe »

À lire également...

Mauvaise surprise

1875

Une dame Jacquinot, demeurant rue de Pantin à Aubervilliers, était venue hier soir, vers cinq heures et demie, voir sa mère, la dame Roux, qui habite rue Vandrezanne, 33.

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Quartier de la Gare

La pègre

1907

Un cocher, M. Louis Bodard, demeurant 5, rue Nationale, attendait, près de sa voiture, hier après-midi, rue du Château-des-Rentiers, à la hauteur du numéro 108, la sortie d'un client.

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Boulevard de la Gare

La veuve Rigolot a malgré tout de la chance

1873

La dame veuve Rigolot est une bonne vieille qui tient, boulevard de la Gare, 6, une baraque pour la vente des journaux.

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Sur les bords de la Bièvre

Attaqué par quatre chevaux

1873

Un vieillard de soixante-dix-sept ans, le sieur D..., rentier, demeurant rue de la Colonie, suivait hier, vers trois heures de l'après-midi, le bord de la petite rivière de Bièvre, près de la rue du Pot-au-Lait

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Saviez-vous que... ?

En 1863, un marché aux chiens se tenait tous les dimanches sur l'emplacement du marché aux chevaux du boulevard de l'hôpital. Il y avait peu de choix.

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Le XIIIème arrondissement avait une superficie de 625 hectares à sa création.

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Le 7 juillet 1909, à la suite d'un orage subit qui éclatait vers 10 heures, un tuyau de cheminée en tôle tombait sur une marquise en verre dans la cour des écoles de la rue Fagon. Des éclats de verre blessaient légèrement cinq élèves qui étaient en récréation.

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La rue Baudricourt honore Robert de Baudicourt, capitaine de Vaucouleurs, compagnon de Jeanne d'Arc.

L'image du jour

La Bièvre, à proximité du boulevard Arago, vers 1904

La rivière n'est plus qu'un égout à ciel ouvert. La pression pour une couverture s'amplifie. La Bièvre disparaitra bientôt.