On visitait ces temps-ci, dans la salle des Fêtes de la mairie du 13e,
une agréable exposition de toiles, aquarelles, dessins, organisé par le
Cercle des Gobelins. Certes, le boulevard Raspail nous proposait
d'identiques émotions, mais ce qui nous inclinait vers la place d'Italie,
c'étaient quelques images de la Bièvre.
Le Cercle avait eu l'heureuse idée d'ajouter une petite section de
paysages rétrospectifs. On y découvrait des
peintres de la Bièvre. Des noms : Delatousche, Coupigny, Millard, Leblanc,
Couturier, Polez, d'excellents paysages de neige sur la Butte-aux-Cailles,
d'Andrey-Prévost, Colzy, Courotte, Raoul Carré, qui aborde largement le
sujet, Bonneton surtout qui peignit autrefois la Bièvre, rue de Valence, et
la rue Pataud, avec ses réverbères à poulie. On y voyait même trois
admirables sculptures du grand artiste qu'est Chauvel.
Tous avaient posé
leurs chevalets de la ruelle des Reculettes à la rue Bobillot où l'on voit
surgir les tours byzantines de Sainte-Anne. Mais tous avaient peint ce vieux
quartier comme un autre vieux quartier, cette rivière comme une autre
rivière.
Des choses méritoires, belles, documentaires ! Ce n'était pas cependant
la Bièvre littéraire. C'était, au vrai, plus réaliste. A ce compte, Lepère
manquait, encore qu'il ait fait une Bièvre un peu romantique. M. Le Sidaner
eût pu exposer ici un Huysmans à la manière de M. Rodenbach. Il est curieux
de voir que ce sera plutôt par la photographie que par la peinture que les
aspects de la Bièvre nous seront conservés.
Les lecteurs de Huysmans ont
photographié, ou bien ils ont gravé ; les coins de la Bièvre en peinture
n'ont que ce pittoresque inhérent à toutes les rivières de vieilles villes.
Ce serait même une désillusion et c'est une illusion si l'on peut ajouter
que le style huysmansien l'a marquée d'une certaine façon qui ne nous permet
plus de la voir en couleurs.
On dirait que la Bièvre n'est elle-même que lorsqu'elle illustre un
texte. Il reste un mérite à ces toiles, c'est de conserver l'aspect linéaire
de ce que fut ce coin de Paris qui s'efface peu à peu. Le fameux passage
Moret n'est plus qu'un monceau de moellons et, depuis la crise du logement,
ceux qui hantent ces vétustes masures de pierres, feraient encore figure de
seigneurs à côté des locataires du boulevard Jourdan. Donc, même fréquentée
par les plus habiles pinceaux, la Bièvre, dans son esprit, reste traduite
par le burin, qui se rapproche mieux de l'écriture.
D'ailleurs, il semble bien qu'elle ait trouvé son dernier grand peintre
avec Huysmans et ses Teintures vives et inquiètes, et pour ce qui est des
couleurs et des fards, cela ne lui sied que dans les campagnes fraîches et
vertes d'Antony.
En vérité, la Bièvre des Gobelins n'était pas destinée aux églogues, ni
aux beaux effets. Elle existait pour certains « touristes », Elle s'est
consacrée à la littérature.
Gabriel-Ursin LANGE.
La Bièvre, rue de Valence
Germain Eugène Bonneton CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet
L'orage remarquable par sa longue durée plus encore que par sa violence, qui éclata le lundi 23 juillet 1906 au soir sur Paris, causa beaucoup de dégâts. Dans le treizième arrondissement, la Bièvre, très grossie, sortit de son lit et inonda le passage Moret, dont les maisons ont dû durent être évacuées. Rue de la Glacière, 25, les ateliers de MM. Dufresne et Rommutel furent envahis par les eaux.
Quand on visite les Gobelins, on ne peut s'éviter de remarquer l'état singulièrement délabré du célèbre établissement. C'est qu'en effet il saute aux yeux, et je ne sais pas de spectacle plus affligeant que l'apparente ruine de ce qui demeure, après plus de trois siècles, une des vraies gloires de la France. (1894)
Depuis les démolitions et les nouvelles percées faites à travers le 13e arrondissement, le quartier des Gobelins, autrefois si populeux comprend de vastes parties désertes. Une des causes de ce dépeuplement, est l'éloignement du marché aux chevaux, provisoirement transféré à la Halle aux fourrages du boulevard Montparnasse. (1870)
Après avoir passé en revue les travaux en cours d'exécution sur la ligne du chemin de fer de ceinture, entre la grande rue d'Auteuil et la route de Châtillon, il nous reste à parler de ce qui s'effectue entre la route de Châtillon et le pont sur la Seine en amont, pour avoir exploré tout le parcours de la section à ajouter à notre chemin circulaire pour le compléter. (1865)
Parlons donc un peu de la rive gauche, qui a paru, jusqu'ici, plutôt délaissée dans l’établissement des premières lignes du réseau métropolitain... (1903)
Les importants travaux effectués pour établir, le tronçon de la ligne métropolitaine circulaire Sud, allant de la place d'Italie au pont d'Austerlitz, sont sur le point d'être définitivement achevés... (1905)
Nous avons, il y a quelques mois, annoncé que la ligne de ceinture devait être complétée par son prolongement sur la rive gauche ; depuis lors, les études topographiques en ont été faites et plusieurs projets en ont été soumis ; mais en voici enfin l'exposé définitif... (1861)
Avenue d'Italie, près des fortifications, rue Gandon, 25, dans un terrain vague sur lequel on entre par une petite porte ouverte sur un mur de peu d'élévation. (1899)
Avant-hier et hier, les habitants de la partie méridionale du nouveau Paris ont assisté avec une vive curiosité à un spectacle assez rare dans les villes... (1867)
On sait que dans un an sera mise en circulation la ligne métropolitaine n° 7, actuellement en construction, de la place d'Italie à la porte d'Ivry... (1928)
M. Pernod, ministre des Travaux publics, inaugure ce tantôt, à 15 heures, une nouvelle ligne de métro, ou plutôt un nouveau tronçon : « Carrefour de l’Odéon-Place d’Italie », rattaché provisoirement à la ligne n° 10... (1930)
Savez-vous ce que c'est qu'un Bijoutier ?... C'est un de ces industriels qui achètent aux laveurs de vaisselle des restaurants les débris de viande cuite jugés indignes d'être offerts à la clientèle, et qui vendent ces débris, connus sous le nom d'arlequins, aux pauvres gens des quartiers populeux. Or, depuis quelque temps, les étalages des bijoutiers du marché des Gobelins étaient mieux fournis que d'habitude... (1872)
On a eu beau abattre des maisons, renverser des quartiers, percer des boulevards, faire apparaître le soleil et la lumière dans des parties de Paris que jamais ils n'avaient visitées, on n'a pu détruire absolument le dernier asile vers lequel se réfugie, le soir venu, une population douteuse.
Rue du Moulin-des-Prés, non loin de la Bièvre, à l'angle du chemin qui conduit à la Glacière, habitait depuis longtemps un ménage qui était devenu la terreur des environs.
C'est derrière la mairie du treizième arrondissement, dans le vieux marché des Gobelins, que la jeunesse des Beaux-arts avait organisé hier soir le bal annuel des Quat'z'Arts. (1914)
Une dame Jacquinot, demeurant rue de Pantin à Aubervilliers, était venue hier soir, vers cinq heures et demie, voir sa mère, la dame Roux, qui habite rue Vandrezanne, 33.
Une rumeur étonnante et capable d’alimenter toutes les conversations circulait, hier après-midi vers 5 heures, dans le quartier de la Maison-Blanche. Des terrassiers, en creusant pour faire une cour, avaient découvert des ossements... (1923)
Des agents de service avenue d'Italie arrêtaient, hier soir, à la tombée de la nuit, au moment où ils dérobaient des haricots à la porte d'un épicier, un homme et une femme.