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 La démission de M. Rousselle - 1890

La démission de M. Rousselle

Le Temps — 26 février 1890

Nos lecteurs, ou plutôt Paris, la France, le monde connaissent l’incident tragi-comique dont Son Excellence le cocher de M. Rousselle, président du conseil municipal, a été le héros ou la victime le mardi gras.

La police avait l’ordre d'empêcher la circulation des voitures sur le boulevard; précaution toute naturelle, car elle avait pour but de protéger les promeneurs contre les écrasements possibles ; mais le très haut et très puissant président du conseil municipal n’admet pas qu’on accorde de tels privilèges à la vile multitude ; il entre dans les droits, peut-être même dans les devoirs de sa charge de faire passer les roues de son char à travers la canaille : on est XVIIIe siècle ou on ne l’est pas.

Le cocher auquel on a inspiré un juste sentiment de sa situation en le logeant à l’Hôtel de Ville, où le préfet de la Seine n’a pu encore s’installer, le cocher a cru répondre aux secrètes préoccupations de son maître en protestant contre l’observation de l’agent assez téméraire pour l'inviter à stationner dans la rue voisine, comme les camarades. L’agent insistant, il est même allé jusqu’à lui dire qu'il le ferait « sauter ». L’officier de paix n’en approuva pas moins la conduite de son subordonné. Sur quoi, M. le président du conseil municipal a demandé la révocation de l’officier de paix, pour crime de lèse-majesté municipale.

Profondément surpris du refus qui lui a été opposé à ce sujet, M. Rousselle a tâché hier d’associer le conseil tout entier à sa querelle et il ne doutait évidemment pas que l’incident allait déchaîner une fois de plus les fureurs autonomistes contre le préfet et la préfecture de police. Quelle a été sa surprise attristée et indignée en constatant que son réquisitoire ne déterminait sur tous les bancs qu’un silence visiblement désapprobateur.

Quelques officieux ont essayé, en solidarisant cet incident avec celui de Mme Céline Montaland (*), de provoquer un vote de blâme ; mais ils n’ont réussi qu’à soulever des murmures et l’affaire s’est piteuse ment terminée par un vote de clôture qui aurait été tout sec si un conseiller municipal, d’habitude mieux inspiré, n’avait jugé à propos d’y attacher pour ses amis et lui une signification peu sympathique au personnel de la préfecture de police.

Chose curieuse, pendant qu’un gouvernemental ou radical de gouvernement se livrait, on ne sait pourquoi, à cette fausse manœuvre, un radical avéré indiquait en ces termes le vrai point de vue de la question : « Nous ne voulons pas entrer dans toutes ces considérations. Nous demandons purement et simplement la clôture de l’incident, afin de terminer cette ridicule affaire. »

C’était là le langage de l’esprit et du bon sens, et c’est là aussi le sens de la décision prise par le conseil : nous avons trop souvent l’occasion de le combattre pour ne pas lui adresser nos sincères félicitations, que nous étendrons même à M. Rousselle, car, lui aussi, a fait preuve d’esprit et de bon sens... en donnant sa démission.

(*) Mme Montaland avait été victime d'une arrestation arbitraire et l'on demandait de sanctionner l'auteur des faits.
Le titre et des sauts de ligne ont été ajoutés - NdE



Sur Ernest et Henri Rousselle

Ernest Rousselle (1836-1896)

Ernest Rousselle est élu pour la première fois conseiller municipal du 13e arrondissement représentant le quartier Maison-Blanche à l'élection du 16 janvier 1881. Il sera constamment réélu jusqu'à son décès intervenu quelques jours après les élections de 1896.

En 1889, Ernest Rousselle est élu Président du conseil municipal. En février 1890, le jour du Mardi-Gras, il prenait une absinthe avec des amis dans un café des Grands boulevards. Dans le même temps, son cochet l'attendait avec sa voiture attelé de deux chevaux sur le boulevard des Italiens alors que cela était interdit. Le Figaro et le Gaulois racontent la suite... L'histoire se termina parla démission de M. Rousselle.

Ernest Rousselle fut réélu président du Conseil municipal en 1895. Il mourut le 15 mai 1896.

Henri Rousselle (1866-1925)

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Quand le président du conseil municipal de Paris abusait de ses fonctions

Nos lecteurs, ou plutôt Paris, la France, le monde connaissent l’incident tragi-comique dont Son Excellence le cocher de M. Rousselle, président du conseil municipal, a été le héros ou la victime le mardi gras.... (1890)


99, boulevard Masséna où les zoniers apprennent la vie bourgeoise

Ce sont, à deux pas de la porte de Choisy, trois étages de pierres que le plan de Paris et les gens du quartier appellent le bastion 89. (1942)


Éclairez S.V.P.

Depuis longtemps les habitants des quartiers Croulebarbe et de la Maison-Blanche réclamaient l’achèvement de la rue Auguste Lançon, pour pouvoir se rendre sans un long détour à la gare du Parc-Montsouris. Enfin, c’est fait ! (1900)


L'état des projets pour le XIIIe arrondissement

Les travaux commencés l'année dernière pour le raccordement des boulevards d'Italie et des Gobelins sont sur le point d'être terminés. On achève le macadam et les trottoirs de la dernière fraction du parcours. (1864)


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Saviez-vous que... ?

À la séance du 30 octobre 1879 du Conseil Général de la Seine présidée par M. Réty, M. Georges Martin déposait une pétition d'industriels du 13e arrondissement demandant la création d'une gare de marchandises à la jonction de la rue Baudricourt et de la rue Nationale prolongée. Cette pétition, reprise par M. Georges Martin sous forme de projet de vœu fut renvoyée à la commission desdits vœux.
Ce sera la « gare des Gobelins », finalement issue d’autres projets, qui sera ouverte le 15 mai 1903 seulement et restera en fonctionnement jusqu’en 1991.

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Le Rassemblement National Populaire, parti fasciste créé par Marcel Déat en 1941 avait son siège dans une boutique du 14 boulevard Auguste Blanqui. Ce local servait aussi de siège à la Légion des Volontaires contre le communisme.

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Le 2 décembre 1923, le quotidien Paris-Soir rapportait qu'avenue des Gobelins, en face du 51, des agents avaient surpris Marcel Popinel, demeurant en hôtel, rue Lebrun, qui avait percé un fut de vin. Le pipeur a été conduit au commissariat de police du quartier.

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Une jeune fille du village d’Ivry avait coutume de faire brouter ses chèvres sur le boulevard de la Glacière, auprès de la rivière des Gobelins. Hier soir, à sept heures, au moment où elle se disposait à regagner son domicile, elle a été accostée par un individu qui, après une assez courte conversation, l’a frappée de quatre coups de couteau. La jeune bergère est morte sur la place, et son assassin a été presque aussitôt arrêté. À neuf heures, le cadavre gisait encore dans un champ, au coin de la rue Croulebarbe, où M. Roger, commissaire de police du quartier, dressait son procès-verbal.
C’est ainsi que les lecteurs de la Gazette de France apprirent la mort d’Aimée Millot, le bergère d’Ivry. La vérité impose de dire que le véritable auteur des faits n’avait pas été immédiatement arrêté.

L'image du jour

La place Pinel vue de la rue Esquirol avec un aperçu de la rue Nationale de l'autre côté du métro.

L'entrée de la cité Doré sur la place Pinel était situé à gauche.