Un jour dans le 13e

 Inauguration de la ligne de Métro N° 10 (1930)

Inauguration de la ligne de Métro N° 10

L'Intransigeant — 16 février 1930

M. Pernot, ministre des Travaux publics, inaugure ce tantôt, à 15 heures, une nouvelle ligne de métro, ou plutôt un nouveau tronçon : « Carrefour de l’Odéon-Place d’Italie », rattaché provisoirement à la ligne n° 10. Ainsi le métro traversant enfin le Quartier Latin va desservir deux arrondissements, le 13e et le 15e, qui étaient jusqu’à ce jour fort peu favorisés sous le rapport des transports en commun.

Plan du métropolitain 1930

Autour de M. Pernot, qu’un train de sept voitures, attend à la station de Cluny, M. Renard, préfet de la Seine, M. d’Andigné, président du Conseil municipal ; MM. Fleurot, Deslandes, Postel-Vinay, président du conseil d'administration du Métro ; Ulrich, vice- président ; Paul Martin, directeur général ; Ginot, secrétaire général ; Fauconnier, directeur des travaux neufs ; Porrin et Tissier, doivent prendre place... et d’autres nombreuses personnalités.

De l’Odéon à Italie, cinq stations. « Cluny », « Maubert-Mutualité », « Place Monge » (Jardin des Plantes, Arènes de Lutèce), « Censier-Daubenton » (Halle aux Vins), « Les Gobelins ». Oh voit par ces noms quels carrefours Importants dessert la nouvelle ligue, dont voici quelques particularités.

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Dans les nouvelles stations, on est frappé par le nombre des débouchés, aussi bien sur les quais que sur la voie publique. Alors que dans la plupart des lignes actuellement en exploitation, pour une station de type normal, il n’a été en général établi qu’un seul escalier d’accès à l’air libre, dans la nouvelle ligne, au contraire, aucune station n’offre moins de deux débouchés d’accès sur la voie publique, et pour un total de onze stations, de « Cluny » à « Porte d’Ivry », il y aura vingt-neuf escaliers d'accès à l’air libre.

Les salles de distribution des billets sont plus spacieuses : avec la disposition des bureaux de billets en « îlot », elles permettent une séparation des voyageurs entrants et sortants qui facilite la circulation en évitant des croisements ; un plus grand nombre de guichets est mis à la disposition du public. Les couloirs et escaliers d’accès sont également plus larges.

À « Monge » et à « Italie », des escaliers mécaniques d’un modèle récent faciliteront encore les sorties. Enfin, la ventilation du souterrain et des stations a été l’objet d’un soin particulier : pour une longueur, de ligne de 5 kilomètres environ entre le carrefour de l’Odéon et la porte d’Ivry, il n’a pas été établi moins de dix ouvrages d’aération judicieusement répartis. Sur l’un d’eux, l’ouvrage Censier, il a été aménagé un dispositif spécial dont, on fait l’essai et qui a pour but de faire contribuer les trains eux-mêmes, par leur passage devant l'ouvrage, a l’amélioration de l’aération -du tunnel.

Il faut ajouter que dans quinze jours un nouveau tronçon de ligne, faisant suite à celui-ci, sera inauguré avec quatre stations ; « Tolbiac », la « Maison- Blanche », « Porte d’Italie » et « Porte de Choisy ». En desservant trois portes à la barrière sud-est de Paris, cette nouvelle ligne intéresse au plus haut point toute la banlieue correspondante et plus particulièrement les communes d’Ivry, Vitry, Choisy, Kremlin-Bicêtre et Gentilly.

Aussitôt après la visite du ministre, la ligne, sur un parcours de trois kilomètres, sera livrée au public.



Saviez-vous que... ?

Ce n'est qu'en 1867, que la route de Fontainebleau devint officiellement l'avenue d'Italie.

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Le 23 août 1886, un violent orage provoquait une crue de la Bièvre de près d'un mètre rue Pascal inondant un grand nombre de caves et causait des dégâts considérables dans les parages. Ce même orage fit des dégâts importants dans d'autres points du 13ème notamment rue Richemont et rue Clisson.

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C'est en 1897 que fut achevé le percement de la dernière partie de la rue Bobillot entre la place d'Italie et la rue de la Butte-aux-Cailles.

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C'est le 14 juillet 1863 que le premier coup de pioche, — car les premieres dizaines de mètres ont été creusés à la pioche par des puisatiers et non par un forage — du puits artésien de la Butte-aux-Cailles a été donné.

L'image du jour

La Zone à la porte de Bicêtre

Talus et fossés des fortifications étaient occupés par des jardins plus ou moins sauvages, la zone non aedificandi était peuplée par une population vivant dans des baraquements, des cahuttes ou encore des roulottes. La porte de Bicêtre était une des plus petites de Paris. Elle communiquait, comme la poterne des Peupliers, avec Gentilly, la commune du Kremlin-Bicêtre n'ayant été constituée qu'en 1896 par le détachement de territoires de Gentilly.
C'est en 1912 que fut achevé, l'immeuble destiné aux familles nombreuses construit juste en vis-à-vis de la porte de Bicêtre. Il était alors situé entre des usines dont une manufacture de chaussures. ♦