Vous ne connaissez pas le passage Moret, cela n'est pas surprenant, car,
sauf ses malheureux habitants, leur conseiller municipal qui se débat comme
un diable pour les secourir, chacun à l'envi les oublie. Chaque fois que les
représentants de l'administration se souviennent de ce restant de l'Ile des
Singes, c'est pour lui causer un dommage nouveau.
Le passage Moret est une petite voie privée du quartier des Gobelins.
Le passage a 230 mètres de longueur, et, en certains endroits, 3 mètres de
largeur ; il y a des cours, des placettes, des masures en torchis et en lattis,
des appentis croulants, des auvents mal assurés protégeant des escaliers aux
marches caduques et mal jointes, aussi mal jointes que les ouvertures fenêtres
et portes : un tableau de Cour des Miracles, aussi pittoresque que peint par
un décorateur moyenâgeux.
Le malheur est que, dans ce pittoresque affreusement misérable, vivent une
centaine de personnes.
Le Conseil municipal avait, il y a longtemps condamné cet îlot comme trop
insalubre ; mais, l'argent manquant, la démolition n'a pu être encore effectuée
et les immeubles condamnés continuent à être habités.
Ces maisons étant destinées à être démolies ne sont plus entretenues. Elles
étaient dans un état lamentable, on est arrivé à en exagérer la cruauté.
Ces maisons sans toit ont des locataires soulignait Paris-Soir
L'une d'elles, le numéro 11, possession de la Ville, n'avait plus de toiture.
On a remplacé le zinc par du carton bitumé qui ne résista pas aux derniers orages.
Les chambres s'emplirent d'eau par le haut, comme autrefois elles s'emplissaient
de l'eau de la Bièvre par le bas. Et ces pauvres gens sont plus malheureux et
plus maltraités dans leurs réduits que lorsqu'ils n'étaient pas sous la protection
tutélaire de l'Assainissement et de l'Hygiène publique.
On imagine facilement la vie de ces malheureux dont les meubles, les lits
sont inondés à chaque averse et sur qui souffle chaque nuit l'orage ou la tempête.
Pourtant ces locataires paient un loyer ! La Ville touche ses termes
avec exactitude : soi disant, elle les loge ! On voit comment cette
clause du contrat est suivie dans la pratique passage Moret.
Et comme chaque fois que l’on approche de près ou de loin l'administration,
nous trouvons dans cette sinistre aventure un côté burlesque.
Un des locataires, en règle pour son terme, en attendant l'opération principale
de la réfection du toit, avait demandé que son logement, qui en avait besoin,
fut peint à neuf. On accéda à cette demande légitime.
Les cataractes du ciel, bouleversant la plaque de carton bitumé ont eu vivement
raison de cette mise en couleur fraîche.
On a fait repeindre des murs croulants, mais où ne couvre pas la maison !
Pourquoi ces malheureux locataires du passage Moret restent-ils en ces taudis ?
demandera-t-on.
C'est que, si mal logés qu'ils soient, ils le sont. Donc, ils partiraient
volontiers, à la condition qu'un nouveau logement, habitable, leur soit attribué.
Quand pourrait-il l'être ?
On a mis récemment à l'enquête un projet d'agrandissement de la Gare du chemin de fer d'Orléans, à Paris, qui consiste à étendre les dépendances de cette gare jusqu'au quai d'Austerlitz, par l'annexion de tout l'emplacement compris entre ce quai, la rue Papin et le boulevard de l'Hôpital. (1862)
Le treizième a toujours été la cité des pauvres. Il sue encore la misère avec ses îlots de maisons délabrées… avec la rue du Château-des-Rentiers, ô ironie, avec la Butte-aux-Cailles chère à Louis-Philippe. Et comme la misère va de pair avec la douleur, beaucoup d'hôpitaux, la Salpêtrière, la Pitié, Broca, Péan, des asiles, des refuges. Sur 33.500 électeurs, 28.000 paient de 500 à 1.200 francs de loyer par an. Au prix actuel du gîte, ces chiffres ont une triste éloquence ! On ne s'étonnera pas si le treizième est politiquement très à gauche… et même à l'extrême gauche. (1927)
Tandis que les chauffeurs ne pourront claironner ou trompeter par les rues de Paris, des escouades de bruiteurs autorisés continueront, embouchure aux lèvres, leur pas accéléré quotidien dans les rues du quartier de la Maison-Blanche en général, boulevard Kellermann en particulier. (1929)
Dans une semaine ou deux, on inaugurera la grande piscine de la Butte aux Cailles. C'est un établissement vraiment remarquable, de briques et de mortier, aux revêtements vernissés blancs, dominé d'une immense cheminée en ciment armé, de grande allure avec sa quadrature de colonne droite évidée aux angles, lesquels sont ainsi arrondis. (1924)
Dimanche, dans la nuit, un craquement sinistre a éveillé les locataires d'un des vieux immeubles de cette rue. une maison d'un étage, portant le numéro 10. D'un coup la maison s'était lézardée du haut en bas. menaçant de s'effondrer. (1929)
Le quartier de la Gare est en émoi. A la suite de perturbation du sol, peut-être aussi de fissures de conduites d'eau et d'infiltrations, la plupart des immeubles de la rue Charles-Bertheau, dont certains sont neufs, menacent ruine (1937)
Savez-vous ce que c'est qu'un Bijoutier ?... C'est un de ces industriels qui achètent aux laveurs de vaisselle des restaurants les débris de viande cuite jugés indignes d'être offerts à la clientèle, et qui vendent ces débris, connus sous le nom d'arlequins, aux pauvres gens des quartiers populeux. Or, depuis quelque temps, les étalages des bijoutiers du marché des Gobelins étaient mieux fournis que d'habitude... (1872)
C'est derrière la mairie du treizième arrondissement, dans le vieux marché des Gobelins, que la jeunesse des Beaux-arts avait organisé hier soir le bal annuel des Quat'z'Arts. (1914)
Une rumeur étonnante et capable d’alimenter toutes les conversations circulait, hier après-midi vers 5 heures, dans le quartier de la Maison-Blanche. Des terrassiers, en creusant pour faire une cour, avaient découvert des ossements... (1923)
En présence de M. et Mme Albert Lebrun a été inauguré hier, boulevard Kellermann, près de la porte d’Italie, le monument élevé à la gloire des mères françaises, œuvre des sculpteurs Bouchard et Dalcatone et des architectes Greber et Bigot. (1938)
Un drame sanglant s'est déroulé hier soir, vers huit heures et demie, au n°204 de la rue de Tolbiac. M. André Gastin, âgé de quarante-cinq ans, établi marchand de vins à cette adresse, avait cessé son commerce le mois dernier, mais il continuait d'habiter le rez-de-chaussée de l'immeuble.
Il semble que seule la neurasthénie ait poussé Paul Seguin, quarante-neuf ans, commis boucher, vouloir tuer sa femme pour se loger ensuite une balle dans la tête.
D'une architecture utilitaire, le bâtiment accolé aux bains-douches, place Paul-Verlaine, aura son entrée spéciale conduisant à trois étages de 50 cabines chacun. Chaque étage aura sa couleur particulière, à laquelle répondront les couleurs des caleçons. (1921)
Mercredi matin, vers dix heures, a eu lieu un accident qui aurait pu prendre les proportions d'une véritable catastrophe. Une maison à plusieurs étages, située place Pinel, près de la barrière d'Italie, et portant le numéro 3, a subi soudain un affaissement assez considérable, et une profonde excavation s'est produite. On sait que tout ce quartier est construit sur les catacombes... (1883)
Le cordonnier Auguste Seigneur, âgé de vingt-huit ans, est un homme d'une extrême violence. Il comparaissait, hier, devant la cour d'assises de la Seine sous la double accusation d'homicide volontaire et de coups et blessures.
L'on sait que l'Assistance Publique a racheté la cité Jeanne-d'Arc pour faire démolir les noires masures qui la composent et édifier à leur place, sur les cinq mille mètres carrés qui s'étendent là, au fond de ce populeux quartier de la Gare, entre les rue Jeanne-d'Arc et Nationale, des maisons ouvrières à bon marché, gaies, saines et claires. (1912)
Un drame passionnel s'est déroulé dans un hôtel meublé, 178, rue de Tolbiac. À cette adresse, les époux Beaucousin exploitent depuis plusieurs années un établissement de vins et logeur, fréquenté par une clientèle de maquignons.