Le nommé Désiré Caritey, journalier, âgé de quarante ans, demeurant rue Duméril, 17, marié et
père de trois enfants, avait avec sa femme, avant-hier soir, une vive discussion pour un motif bien
futile.
Caritey voulait aller au théâtre des Gobelins, mais il avait besoin de cinquante centimes pour
parfaire le prix de sa place. Il avait demandé les dix sous à sa femme qui les lui avait refusés
alléguant les dépenses du ménage.
Le Théâtre des Gobelins
Furieux, Caritey sortit et rencontrant des amis, s'en fut dans divers cabarets du quartier. Il
rentra chez lui vers minuit et demi fortement pris de boisson et commença à invectiver sa femme.
Puis s'emparant d'un revolver, il l'en menaça. Effrayée Mme Caritey se réfugia dans la chambre où
dormaient ses trois enfants. Au moment où elle disparaissait dans la pièce, Caritey tira un coup
de feu dans sa direction, mais le projectile se perdit dans le mur sans l'atteindre.
Quelques instants après, la pauvre femme n'entendant aucun bruit, se hasarda à rentrer dans sa
chambre à coucher. Le revolver gisait à terre. Elle le prit et alla le cacher dans la cuisine pendant
que l'ivrogne, affalé sur une chaise, balbutiait des paroles sans suite.
Caritey se releva cependant, et après quelques recherches, retrouva l'arme dans la cachette,
et avant que sa femme. ait pu l'en empêcher, Caritey se tirait une balle dans la bouche.
On a transporté le blessé à l'hôpital de la Pitié. La blessure, quoique grave, n'est pas mortelle.
On sait que la reconstitution partielle des Gobelins fut entreprise, il y a près de deux ans, sous l'habile direction de MM. Formigé et Jossely. La façade du nouveau, bâtiment est déjà en partie débarrassée, de ses échafaudages. (1913)
On pourrait croire qu'il existe dans le quartier des Gobelins une véritable bande de rôdeurs nocturnes, qui ont la spécialité d'étrangler leurs victimes.
Tout un coin du quartier de la Maison-Blanche est en fête : dans quelques jours on inaugurera solennellement la nouvelle et légère passerelle métallique qui, passant au-dessus des voies du chemin de fer de Ceinture, à la Glacière, relie maintenant entre eux deux points jusqu'à présent fort éloignés l'un de l'autre. (1907)
Dans la nuit de jeudi à vendredi, vers 1 heure, deux agents cyclistes effectuant une ronde, découvraient sur les fortifications, à l'angle de la rue Damesme et du boulevard Kellermann, un homme inanimé.
À deux pas de la porte d'Italie, dans un grand espace situé rue Bobillot, se trouve une succession de masures misérables qui furent habitées, il y a une vingtaine d'années, par des nomades africains, prompts à jouer du couteau. (1910)
Malgré cinq ans de vie commune, Émile Daucourt, polisseur, âgé de trente ans, et sa maîtresse, Marie Pécret, une forte femme de trente-cinq ans, ne formaient pas un couple parfait.
Les quartiers pauvres et populeux de Paris sont négligés ou dédaignés par l'administration, tandis que les quartiers élégants sont « embellis » à grands frais. Cette iniquité, à laquelle personne ne songe, et dont beaucoup de citoyens ont malheureusement à souffrir, a fini par provoquer les plaintes légitimes des habitants du 13e arrondissement, c'est-à-dire du coin abandonné qui comprend la route d'Italie, les Gobelins, la Bièvre et la Butte-aux Cailles. (1869)
La cité Doré, entre le boulevard de l'Hôpital et la rue Jeanne-d'Arc, refuge misérable des biffins les plus pauvres, était jusqu'à présent un coin pittoresque de reportage. C'est maintenant le lieu d’une catastrophe douloureuse qui compte cinq morts, qui aurait pu tuer plus de personnes encore, si, par un malheureux hasard elle s'était produite, une heure plus tôt. (1925)
A la hauteur du numéro 26 du boulevard Kellermann, entre la porte de Bicêtre et la poterne des Peupliers, se trouve l'accès d'une double rampeaboutissant d'une part à la rue du Moulin-de-la-Pointe et d'autre part à la rue Damesme.