UNE ÉVOCATION DU 13e ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30
Une évocation du 13e arrondissement de 1860 aux années 30
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Les travaux de la nouvelle place d’Italie sont à peu près terminés.Cette place est à présent un des plus grandes et une des plus belles de Paris.Un immense bassin, d’une profondeur de 60 centimètres environ et entouré d’une élégante bordure en pierre blanche, en occupe le centre... (1878)
Les Américains se sont acquis, depuis quelques années, une véritable renommée en matière de grands travaux publics leur initiative, leur audace, leur fougue, méritent d'être admirées et surtout imitées. Ce n'est pas la science qui manque à nos ingénieurs pour les égaler.Nous signalons, avec beaucoup de plaisir, dans cet ordre d'idées, le beau pont « américain » dans la meilleure acception du terme, dont Paris vient d'être doté. (1895)
Pour aller au théâtre des Gobelins, situé là-bas, là-bas, au Diable-Vauvert, au haut de la côte Mouffetard, il faut être acteur, chiffonnier... ou chroniqueur.Tandis que je m’y rendais hier, les zigzags laborieux de mon automédon, qui n’eût pas été plus embarrassé en plein Sahara, me faisaient regretter ce tapis enchanté des Mille et une Nuits, sur lequel n’avait qu’à s’étendre son heureux propriétaire pour être instantanément transporté au gré de sa pensée vagabonde. (1870)
Nos lecteurs, ou plutôt Paris, la France, le monde connaissent l’incident tragi-comique dont Son Excellence le cocher de M. Rousselle, président du conseil municipal, a été le héros ou la victime le mardi gras.... (1890)
Le 13e dans la presse...
Sous la ligne aérienne du métro dont la longue perspective s'étend à l'infini, le boulevard de la Gare monte doucement vers la place d'Italie. À droite et à gauche, des maisons basses s'alignent, coupées par de petites rues pavées, à l'angle desquelles sont nichés de ridicules et ternes jardinets. Çà et là un immeuble neuf qui usurpe des allures de building, un magasin dont l'étalage déborde le trottoir, des bars, des hôtels, des restaurants, puis encore, sur la gauche, le cube uniforme et sans fantaisie de la raffinerie Say.
En parlant, l'autre jour, du projet de prolongement de la ligne métropolitaine n° 10, actuellement arrêtée à la station Jussieu, vers la gare d'Orléans, terminus envisagé, nous notions que les organisations consultées n'avaient opposé aucune objection à l'administration préfectorale.Le Syndicat de défense des intérêts généraux du quartier de la Gare, cependant, nous prie de déclarer qu'il a protesté contre le parcours projeté dès qu'il en a eu connaissance. Le quartier de la Gare est le seul qui n'ait point le métro.
Dans le quartier de la Butte-aux-Cailles s'est installé un impresario qui cultive une spécialité plus que bizarre. Il a centralisé là toutes les monstruosités capables d'attendrir le passant.
Décidément, la ville de Paris n'aura pas de treizième arrondissement.Hélas ! ce treizième arrondissement, il est partout, et on n'en veut nulle part.
Le ballon « Le Rêve » partait dans l'après-midi d'hier de l'usine à gaz de la Plaine-Saint-Denis, pour exécuter une ascension libre. Pris dans un courant circulaire, l'aérostat, plana longtemps sur Paris, sans pouvoir s'élever. Vers huit heures du soir il se trouvait à une faible hauteur au-dessus du quartier de la Maison-Blanche, dans le treizième arrondissement...
Si, par hasard, vous vous aventurez tout là-bas, là-bas, près des fortifications, dans le quartier de la Gare, vous pourrez, si vous passez rue des Chamaillards, voir, paisible, fumant sa pipe au seuil d'une grande porte peinte en marron, un homme frisant la soixantaine...
Il existe rue Cantagrel, au 86, presque à l'angle de la rue de Tolbiac, des ateliers de chromage et nickelage. Le bruit et les odeurs qui en émanent sont tels qu'il est pénible d'habiter dans les parages.
Six heures et demie du matin. Le gardien de la paix Louis Roupillon, du treizième arrondissement, vient de prendre son service à la poterne des Peupliers, tout là-bas, là-bas, derrière la Butte-aux-Cailles, sous le boulevard Kellermann.
La cité Doré est située au cœur même du treizième arrondissement, que les statisticiens nous donnent comme le plus misérable de Paris, entre la rue Jenner et la place Pinel. Figurez-vous, entre deux murailles nues, un long boyau s’ouvrant ...
Comme si ce n'était pas assez, pour rendre le treizième arrondissement insalubre, des marécages de la Bièvre et des fabriques de la plaine d'Ivry, on y a laissé s’installer toutes sortes d'industries infectantes.
Malgré les larges et bienfaisantes percées opérées à travers les quartiers du vieux Paris, les monuments d’un autre âge sont loin d’être rares sur le sol de la cité. C’est ainsi qu’on trouve encore dans le 13e arrondissement, au n° 8 de la rue Saint-Hippolyte, des restes curieux d’un édifice qu’on croit généralement disparu depuis longtemps.
Le bruit court que la compagnie d'Orléans est en instance pour obtenir du ministère des travaux publics un décret d'utilité publique qui lui permette d'exproprier certains terrains qu'elle désire annexer à la gare des marchandises intra-muros.
Au sortir du pont de Bercy, sur la rive gauche de la Seine, s'ouvre le boulevard de la Gare qui va de ce pont à l'ancienne barrière d'Italie, au bout de la rue Mouffetard.
Les travaux commencés l'année dernière pour le raccordement des boulevards d'Italie et des Gobelins sont sur le point d'être terminés. On achève le macadam et les trottoirs de la dernière fraction du parcours.
La Bièvre est l'une des causes les plus actives de l'empoisonnement parisien. Ce ruisseau, chanté par les poètes, sur les bords duquel Rabelais aimait à se promener et qui a inspiré des idylles à Benserade, n'est en réalité qu'un égout à ciel ouvert.
Avant de commencer mon article sur le treizième arrondissement, je crois utile de parler spécialement de sa ligne frontière, du boulevard Saint-Marcel, qui en constitue la limite septentrionale.Cette grande voie, qui a coupé le marché aux chevaux, écorné l'ancien cimetière de Clamart et absorbé la petite place de la Collégiale, a été enfin tracé onze ans après avoir été décrété d'utilité publique (17 août 1857). Mais a-t-elle été exécutée de manière à donner satisfaction aux intérêts des quartiers qu'elle traverse, aux intérêts des propriétaires et des habitants qui se trouvent dans son voisinage ?
Depuis longtemps les habitants des quartiers Croulebarbe et de la Maison-Blanche réclamaient l’achèvement de la rue Auguste Lançon, pour pouvoir se rendre sans un long détour à la gare du Parc-Montsouris. Enfin, c’est fait !
Dans quelques jours, le 123-124, dernier spécimen des multiples tramways qui, il y a peu de temps encore, occupaient les rues de Paris, va disparaître. Il fera son dernier voyage, le 15 mars et sera remplacé, le lendemain, par un autobus.
Ce sont, à deux pas de la porte de Choisy, trois étages de pierres que le plan de Paris et les gens du quartier appellent le bastion 89.
La rive gauche réclamait son Métro : on va le lui accorder. Ainsi disparaîtra bientôt toute cause de jalousie entre les deux rives de la Seine. Il était grand temps qu'un peu d'équité intervint dans la répartition des lignes !