L'image du jour
La ligne Gobelins - Notre-Dame de Lorette, équipée d'autobus Brillié-Schneider P2, fut mise en exploitation à compter du 1er juin 1910. Il en coutait 0,25 fr en première classe pour effectuer les trois sections du parcours.
UNE ÉVOCATION DU
13e ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30
Faits divers
Mettant à profit les loisirs d'un dimanche ensoleillé, près de vingt mille Parisiens ont défilé hier, sous la poterne des Peupliers, pour se rendre compte des dégâts causés par l'accident de samedi soir. La circulation, qui est toujours interdite aux voitures, avait été partiellement rétablie vers onze heures pour les piétons. Une porte donnant accès à l'allée qui s'engage sous l'aile droite de la poterne était restée fermée. C'est de ce côté, comme nous l'avons dit- que le fléau a exercé ses ravages.
On pouvait redouter que la voûte, lézardée sur divers points, ne vint à s'écrouler.
Le spectacle était sinistre. Sur la route gisaient encore les énormes blocs de pierre arrachés au parapet du boulevard Kellermann ou au mur des fortifications. En arrière-plan c'était le talus éventré sur près de cent mètres, et l'on voyait, par l'énorme brèche, dans l'enchevêtrement des moellons et des arbres fracassés, les deux conduites rompues. L'eau qui emplissait le fossé faisait, en avant, un petit lac boueux.
Les ingénieurs du service des eaux et de la Ville de Paris sont revenus dans la matinée pour essayer d'établir nettement les causer de l'accident. La version que nous donnions reste admise. La rupture de la première conduite serait due au brusque changement de température qui s'est produit il y a deux jours.
Nous vous avons signalé que quatre conduites traversaient la chaulée du boulevard Kellermann. Quelques fissures ayant été observées hier dans une de celles qui n'ont pas éclaté, ― elle amène l'eau du Lunain et mesure 1 m,50 de diamètre, ― les vannes qui en règlent le débit ont été fermées.
La fréquence des accidents analogues à celui d'hier, à la poterne des Peupliers, ayant surpris les habitants du quartier, qui ne sont plus, maintenant, sans appréhensions, certains avaient parlé de sabotage ou de malfaçon, à l'origine des travaux d'installation. Un ingénieur nous a assuré que ces suppositions n'étaient pas fondées et que l'accident de samedi n'avait rien d'anormal.
― C'est un véritable fleuve, nous a-t-il expliqué, qui passe sons le boulevard Kellermann, à la poterne des Peupliers : il suit la courbe de la vallée de la Bièvre. La pente qu'il emprunte donne naturellement à son tour, une vitesse, donc une force exceptionnelle. Il suffit dès lors qu'une petite fissure se fasse à cet endroit de faible résistance ou qu'une jointure se relâche, ― phénomènes fréquents, mais sans grande importance ailleurs, ― pour que l'accident se produise avec la gravité que vous savez. Le seul remède, ce serait l'installation des conduites en galeries souterraines. Mais la réalisation de ce projet coûterait une vingtaine de millions à la Ville. Peut-être va-t-on l'envisager. Cependant!...
D'après une estimation approximative, et dans l'hypothèse de la reconstruction de tout le revers droit de la poterne, les dégâts causés s'élèveraient à près de trois cent mille francs.
Les grandes eaux du boulevard Kellermann
Les premières conduites maitresses de distribution d'eau dans Paris furent posées boulevard
Kellermann à partir de 1882. Jusqu'à la construction du tramway T3 qui impliquait d'écarter tout risque à leur égard,
ces conduites firent régulièrement parler d'elles dans la presse. Les accidents furent innombrables. Le premier accident
d'importance repéré eut lieu le 12 octobre 1886 à proximité de la rue du Moulin-de-la-Pointe. Il fut suivi d'un
autre fin mai de l'année suivante à la porte de Gentilly.
Des exemples significatifs de ces accidents sont réunis
ici.
À lire également...
Quartier de la Gare
La police devra-t-elle assiéger dans la cité Jeanne-d'Arc Henri Odoux qui blessa sa voisine ?
1935
La cité Jeanne-d'Arc, dont on connaît les titres à une triste célébrité, a été encore, hier soir, le théâtre d'un drame sanglant. Une mère de famille, une jeune femme, a été sauvagement égorgée par un alcoolique sans que les voisins, terrorisés, aient osé intervenir.
...
Quartier de la Gare
1907
Après avoir joué au Diabolo un forcené fait deux victimes.
...
Rue Abel Hovelacque
1904
Le drame qui s'est déroulé hier matin dans le quartier des Gobelins doit être classé dans la catégorie des crimes passionnels. Et pourtant le héros de cette aventure sanglante, Paul Perrotel, compte près de soixante printemps.
...
Quartier de la Gare
1907
Interrogé, hier, à l'hôpital Cochin, par M. Roty, juge d'instruction, l'armurier Lamet, dont l'état est toujours très grave, a fourni une nouvelle version du drame.
Un meurtrier désespéré.
...
Saviez-vous que... ?
La rue Duméril s'appela rue du Gros-Caillou au XVIIè siècle, puis fit partie de la rue du Marché-aux-Chevaux. Son nom actuel lui fut donné en 1865 en l'honneur de Constant Duméril, naturaliste (1774-1860). La rue ne communique avec le boulevard que par un escalier.
*
* *
Le 23 juillet 1892, un ouvrier tourneur en bronze, nommé Dubru, se suicidait en se jetant dans la Bièvre, boulevard d’Italie. Son corps fut transporté à la Morgue.
*
* *
Le 21 juillet 1874, il faisait 35° dans le Treizième arrondissement. Des feux de broussailles se déclarèrent rue du Château des Rentiers et avenue d'Ivry, obligeant les habitants du quartier à intervenir à grands renforts de seaux d'eau.
*
* *
En 1937, 13 cinémas se disputaient la clientèle du 13e arrondissement :
- Cinéma des Bosquet, 60 rue de Domrémy
- Cinéma des Familles, 141 rue de Tolbiac
- Cinéma Familial, 159 rue Bobillot
- Cinéma-Théâtre des Gobelins, 73 avenue des Gobelins
- Ermitage Glacière, 106 rue de la Glacière
- Escurial, 11 boulevard de Port-Royal
- Excelsior, 7 rue Fagon
- Jeanne d’Arc, 45 boulevard Saint-Marcel
- Kursall, 57 avenue des Gobelins
- Palace Italie, 190 avenue des Choisy
- Palace des Gobelins, 66 bis avenue des Gobelins
- Palace du Moulin, 102 avenue d’Italie
- Saint-Marcel, 67 boulevard Saint-Marcel.
La ligne Gobelins - Notre-Dame de Lorette, équipée d'autobus Brillié-Schneider P2, fut mise en exploitation à compter du 1er juin 1910. Il en coutait 0,25 fr en première classe pour effectuer les trois sections du parcours.