Six heures et demie du matin. Le gardien de la paix Louis Roupillon, du treizième
arrondissement, vient de prendre son service à la poterne des Peupliers, tout
là-bas, là-bas, derrière la Butte-aux-Cailles, sous le boulevard Kellermann.
L'air est frais, mais les premiers rayons du soleil réchauffent quelque peu
le gardien Roupillon. Et celui-ci ne se sent pas trop malheureux de se trouver
à pareille heure en cet endroit solitaire, rendez-vous habituel des pires escarpes
du quartier.
L'octroi à la poterne des Peupliers
Quelques ouvriers venant d'Arcueil passent se rendant à leur travail. Les
gabelous font leur ménage, nettoyant, époussetant l'intérieur de la petite maisonnette
en bois qui leur sert de bureau. Un grand calme règne, à peine troublé, de temps
à autre, par le sifflet des locomotives des trains de Ceinture. La journée s'annonce
belle, ce que Louis Roupillon ne peut s'empêcher de constater. Il dit à ses
amis les « gabelous » :
— Encore une belle journée qui se prépare !
À peine a-t-il fermé la bouche, qu'un fracas épouvantable se fait entendre,
la chaussée de la rue des Peupliers se soulève, éclate et donne passage à une
formidable trombe d'eau qui s'élève à plus de trente mètres de hauteur.
En quelques secondes, le gardien de la paix a de l'eau jusqu'au cou, cependant
que les « gabelous » et les rares passants s'enfuient toutes jambes
devant l'inondation. Mais, retrouvant son sang-froid, Louis Roupillon parvient,
après de nombreuses difficultés, à sortir du lac d'eau et de limon dans lequel
il faillit se noyer.
C'est la rupture de la conduite d'un mètre soixante-quinze de diamètre reliant
les réservoirs de Villejuif ceux de Montsouris qui causa cette petite catastrophe.
Il n'a pas fallu moins de cinq heures de travail pour réparer les premiers dégâts.
Quant à la masse énorme de boue et de sable déposée par l'eau, on ne pourra
l'enlever qu'aujourd'hui seulement.
Le Bulletin Municipal a enregistré l'expropriation, pour cause d'utilité publique, d'un certain nombre de maisons du 13° arrondissement, situées rue Jenner, boulevard de l'Hôpital, rue Esquirol, passage Crouin, place Pinel, cité Doré, avenue Constance, avenue Constant-Philippe et boulevard de la Gare. (1914)
Ce serait un petit concours à ouvrir : « Quel est le quartier de Paris, qui a le plus changé depuis quinze ans ? » Et il y a gros à parier que le quartier de la Glacière, alias de la Butte-aux-Cailles, se rangerait dans le peloton de tête. (1923)
Rue Xaintrailles, derrière l'église Jeanne d'Arc, demeure une pauvre vieille grand'maman qui nourrit sa fille et ses petites-filles de crottes de chiens cueillies à l'aube sur les avenues qui rayonnent de la place d'Italie. (1893)
Près de la place d'Italie, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, la cité Jeanne-d'Arc forme une sorte de boyau gluant, sombre, bordé de mornes bâtisses de cinq ou six étages aux murs zébrés de longues moisissures. Dès la tombée de la nuit, le coin n'est pas sûr... (1931)
La Cité Jeanne-d'Arc, cet îlot lépreux et insalubre qui, dans le 13e arrondissement, groupe autour de quelques ruelles ses immeubles sordides, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, a vécu aujourd'hui un véritable état de siège. (1935)
La municipalité parisienne a inauguré, ce matin dans le 13e arrondissement, le prolongement de la rue Jeanne-d'Arc qui relie ainsi le quartier des Gobelins à celui de la Gare. (1936)
La Bièvre, pendant l'orage de mercredi, s'est mise en colère ; terrible colère, dont nous avons déjà signalé hier les principaux effets, et dont je suis allé voir les traces avant qu'elles ne fussent effacées. (1901)
Mais je vous jure que je n'ai jamais mis les pieds aux Gobelins, Comme tout vrai Parisien, je connais mal Paris. Je serais aussi dépaysé aux Gobelins que dans l'Arkansas. (1904)
Cinq cents personnes environ assistaient, hier soir, à l'Eden des Gobelins, à l'élection de la reine de l'Association Artistique du treizième arrondissement. (1911)
Nous avons visité les Gobelins à onze heures. C'est le moment le plus propice pour recueillir une impression personnelle. À cette heure matinale, en effet, la foule des touristes n'a pas accès dans la manufacture ; le travail bat son plein dans la cité, et le chantier et l'atelier présentent leur physionomie réelle que n'a pas encore altérée la fatigue d'une demi-journée de labeur. (1900)
Les « écoles laïques » ont fait une armée de ratés, qui fatalement deviendra une armée de révolutionnaires. Les écoles professionnelles forment des ouvriers distingués, des artistes spéciaux qui sont placés avant d'avoir terminé leur apprentissage et qu'attend un avenir non moins heureux que paisible. C'est donc avec joie que nous avons vu hier le chef de l'État honorer de sa présence l'inauguration de l'école Estienne. (1896)
Deux frères. Charles et Victor Deschamps, âgés de vingt et vingt-deux ans, rêvaient depuis longtemps d'installer dans le quartier de la Gare un magasin de bicyclettes.
L'Office public des habitations de la Ville de Paris a entrepris, il y a quelques années, la construction de plusieurs groupes d'habitations à bon marché dans divers quartiers populeux de la capitale. L'un de ces groupés, sis dans le XIIIè arrondissement et dont la construction a été commencée en 1930, vient d'être terminé. (1933)
Cet après-midi, à 15 heures, a eu lieu, boulevard Kellermann, près de la porte d'Italie, l'inauguration du monument érigé à la gloire des mères françaises. La cérémonie s'est déroulée en présence du président de la République et de Mme Albert Lebrun, et de hautes personnalités. (1938)
L'avenue de Choisy sert de quartier général à des bandes de rôdeurs c'est, le pays par excellence des attaques nocturnes, des rixes, des vols, bref, des exploits variés des escarpes et des chourineurs de la rive gauche.
Plusieurs individus étaient attablés, avant- hier soir, dans un débit de vin, tenu, rue de la Maison-Blanche, par un nommé Louis P. Une querelle s'éleva entre les consommateurs.
La Société de la Croix-Rouge française a inauguré, hier après-midi, l'hôpital-école qu'elle a fait édifier, rue des Peupliers, dans le treizième arrondissement. (1908)