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UNE ÉVOCATION DU
13E ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30
Dimanche 2 avril 2023
Le 13e dans la littérature
Littérature
Zizine
par Alexandre ARNOUX
Dans le quartier des Gobelins, un gymnase. Des athlètes donnent une représentation suivie par une foule fervente. Dans cette foule un couple a attiré l’attention du narrateur. Elle, Zizine, femme superbe ; lui, petit, contrefait, douloureux. Milarot, champion du monde, est dans la salle.
Léonce s’assujettissait solidement à son adversaire de métal, assurait le contact et la domination. Ses bras verticaux, pareils à des bielles pendantes, l’angle d’appui de ses membres inférieurs, sa tête fauve au cou rose dessinaient un schéma de contraction, une épure, de forces agencés pour l’offensive. Une onde le parcourut, annonciatrice de la résolution ; mais aussitôt il mollit ; sa chair et sa carcasse trahirent une inquiétude ; sa musculature se relâcha ; son regard abandonna la prise et, trouble, gris-bleu, pareil à celui de l’enfant égaré, vagua de notre côté, me sembla-t-il, quêtant et fuyant à la fois celui de Zizine dont la bouche ne remuait plus. Puis, soudain, au milieu de la stupeur de l’assemblée, d’une vocifération qui n’aboutit pas et demeura larvée, presque muette, il s’effondra en sanglotant, en prononçant des syllabes sans suite où je distinguai ces mots terribles, qui me glaçaient l’âme : « Je peux pas, je peux pas... je pourrai jamais... » Pauvre panthère au ressort cassé, à l’échine de guimauve ! Le Breton, le bœuf gras, avait redressé le front ; la lumière d’un triomphe auquel il avait peine à croire envahissait l’eau morte de ses prunelles.
Je serais bien en peine de vous apprendre par le menu comment cela s’était fait ; Léonce se trouvait chez moi, en face de moi, dans ma chambre-studio, au sommet de la Butte-aux-Cailles, près de la piscine où nage le faubourg d’Italie, du bistrot où Verlaine, jadis, buvait son absinthe. Je n’ai gardé que le souvenir d’une bousculade. On se précipite autour de Léonce ; on le relève ; un médecin le tâte ; il se laisse tripoter comme une chiffe. Martinet retient Zizine qui veut voler à l’aide du copain écroulé : « Non, non, dit-il d’une voix sourde, profonde et blessée, il ne faut pas qu’il nous voie ; c’est à cause de nous... —- A cause de nous ! Tu dérailles, Martinet... — Non, non filons. » Il l’entraîne avec une violence qui étonne de la part de ce bossu timide ; la fille ne résiste pas, comme noyée par l’évènement, sans énergie dans le désastre. Je flairais un de ces drames ingénus et compliqués qui dévastent les âmes simples, qu’elles ne traduisent pas par des mots, dont le secret irrité si malignement ma curiosité. A la sortie, je guette Léonce qui s’éloigne solitaire, abandonné de tous, ainsi que le pestiféré. Habillé à la hâte, la tête nue, le chandail roulé, de travers, il porte sa petite valise d’athlète, à demi-fermée, d’où s’échappe un coin de serviette, de caleçon aux armes du club. La nuit tombe ; Zizine s’élance vers lui, suivie de Martinet. Une scène brève et confuse. Le boscot s’efforce d’arrêter Zizine ; Léonce la toise sans paraître là voir, lève le bras à la manière d’un fou et court vers l’avenue.
L’échange de quelques phrases incompréhensibles, qui défient la mémoire, qui ne sont que des bruits destinés à donner le change. Je cours après le pauvre Léonce Pillet ; je le rattrape ; je saisis son bras ; aucune réaction de sa part ; il irait n’importe où ; il suffit qu’il sente une volonté pour lui obéir. Ce beau levier de chair, d’os et de cordes musculeuses, longues et exactement attachées, mes doigts le pressent il ne reste plus en lui que l’inertie d’une matière dont l’âme s’est retirée, qui n’a plus de source de vie. Le voici devant moi, ce manieur d’haltères, affalé au fond d’un fauteuil, à la débandade, sa mallette à ses pieds, ahuri, gobelotant un verre de porto, chipotant un biscuit, suçotant une cigarette toujours éteinte, crachotant les brindilles.
Je me promène de long en large ; j’ai oublié en route le discours que je préparais. Mon hôte n’ouvre pas le bec ; la chatte rôde près de lui ; sa moustache sensible se heurte au malheur ; elle s’écarte, s’accroupit, ronronne. J’ouvre la bouche, une fois, deux fois. Mais Léonce se débride.
Pourquoi est-ce que vous m’avez amené chez vous ? Pourquoi est-ce que je vous ai suivi ? Qu’est-ce que vous me voulez ? Il a bien fallu que je vous suive. Où que je serais allé ? J’habite au diable, vers la porte de Vitry, rue de Patay, à deux pas des ateliers du chemin de fer. Oh ! c’est pas aussi bourgeois que chez -vous ; c’est ouvrier. J’habite en hôtel, mais j’ai la T.S.F. Ce que je dis... Et puis, qu’est-ce que ça peut vous faire ? Enfin... Votre chauffage central, c’est le système Ribor, à eau, circulation accélérée. Je m’y connais. J’ai été dans la tôlerie-plomberie, avant le cuir où je travaille maintenant. Je gagne ma croûte. Pour le sport, je suis un amateur, un pur... Martinet et Zizine étaient là ; alors je ne pouvais plus, ça n’était plus possible. Pourquoi ? Est-ce qu’on sait ? Si on savait, on serait pas des hommes. Je leur avais défendu pourtant. Zizine a une tête de cochon. Et le pauvre Martinet… Les femmes, monsieur, il faudrait que... On ne sait pas non plus ce qu’il faudrait... Je bafouille... Pourquoi vous faites pas marcher votre T.S.F. ? Ça empêche de penser, c’est une belle invention. Sept lampes ! Vous captez Moscou, hein ! en ondes courtes... L’antenne est au radiateur... ».
J’allumai les lampes ; je n’avais pas touché le bouton de l’aiguille qui nous donnait Prague et avec assez peu d’éclat pour que la harangue tchèque meublât la chambre sans en détruire l’intimité. Un moment s’écoula ; Léonce se leva brusquement du fauteuil.
« J’ai pas confiance en vous ; je pars. Qu’est-ce que vous faites dans le quartier ? C’est pas que vous ayez l’air riche ; mais vous n’avez pas l’air du patelin. Y a des Italiens, des sidis, des crouillats quoi ! qui sont d’ici ; pas vous. Je pars. »
Il ramassa son bagage. Je le maîtrisai d’un coup d’œil paternel et impératif ; il lâcha la mallette qui s’ouvrit et répandit une bouffée d’embrocation et de serviette humide. II se rassit ; ses paupières papillotaient, quoique l’éclairage fût doux. Le Tchèque jabotait toujours en sourdine.
« Drôle de langue, reprit Léonce. Ça berce. Des fois je voudrais me vider, comme qui dirait, me cracher jusqu’à qu’il y ait plus rien de moi en moi, me dégonfler de tout. Oui, Martinet, on se fréquente depuis l’école, d’avant le certificat. Des copains, des frères. Il a étudié, lui. Toujours dans les livres, et de l’encre aux doigts. Oh ! bien sûr, c’est pas un costaud, un malabar ; mais il a une bonne cervelle. Tout mon contraire. Il est bureaucrate, expéditionnaire à la mairie. Il écrit aussi des histoires il les porte aux journaux. Je l’accompagne ; sans moi il oserait pas. Jusqu’à maintenant, ça n’a guère réussi ; il faut le temps ; les vieux occupent toutes les places. Mais il sera célèbre. Vous verrez. Chacun a dans la peau quelque chose qu’il faut que ça sorte. Martinet, c’est des lignes, des narrations. Et sans manques d’orthographe, avec tous les participes, les pluriels règlementaires. Je le connais. Eh bien ! des fois, je jurerais que c’est un autre qui a écrit ; ça me bouleverse. Moi, mon fourbi, c’est la force. Tout môme je portais des chaises, je soulevais le sac à charbon. Et puis je suis entré à l’Union Sportive. Mon club ; ma famille... Il a fini le type de Prague... Heureusement-que la musique le remplace... Sans ça, je la bouclerais... Ça vaudrait peut-être mieux... Les femmes, je m’en occupe guère, à cause de l’entraînement. Ni alcool, ni tabac non plus. Martinet, il a pas le temps. Le bureau, le jour ; la nuit, les livres, les pattes de mouches. Les ambitieux, les recordmen, ça pense pas aux femmes, ou bien on est frit.
Tout de même, un soir, Martinet a rencontré Zizine, boulevard Saint-Marcel. Elle pleurait. Sa-mère l’avait, flanquée dehors. Parce que la rombière a un amant, et qui en pinçait pour la fille, qu’il paraît. Zizine a jamais cédé, qu’elle dit. Allez vérifier ! Bref, vacarme et trafalgar. Martinet a recueilli Zizine. C’est une de ces filles que les hommes se retournent. C’est pas sa faute ; elle fait des touches à chaque coup, sans s’en apercevoir. Sa nature. Entre Martinet et moi, ça s’est refroidi. Quand un copain, un frère, a une femme, il vous lâche ; sans trop avoir l’air d’en avoir l’air ; tout de même, il vous lâche. Bien sûr, on le voit toujours, mais de plus loin. Une espèce de nuage, de gaz entre lui et vous, un petit malentendu qu’on n’essaie même pas d’éclaircir, parce qu’on risquerait trop de bousculer les sentiments, de se dire les choses qu’on n’a pas le droit.
Comme la vieille, j’étais jaloux de Zizine. Et j’en voulais à Zizine ; je lui en voulais trop ; je pensais trop que je l’aimais pas ; je rêvais d’elle. Ces rêves-là, c’est méchant, ça finit mal. On n’est pas responsable de ses rêves, hein ! Heureusement. Autrement, ça serait à se foutre à l’eau. Et, peu à peu, j’ai soupçonné une chose qui me dégoûtait et qui me flattait en même temps. C’est pas de Zizine que j’étais jaloux par amitié pour Martinet. Au contraire. J’avais comme de la rancune contre. Martinet. Et Zizine... elle... Ah ! est-ce qu’on sait ?... Tenez, une fois, elle m’a dit qu’elle trouvait ridicule un homme à moustache. Le lendemain, sans savoir comme, j’avais rasé la mienne, une petite moustache à l’américaine. Quand j’ai vu ma face dans la glacé, j’ai eu peur ; il me semblait que je regardais une face de traître. Une autre fois, à la salle, à l’entraînement, à la minute de tirer la barre à disque... Ah ! ça, ça... »
Il s’interrompit, sans doute parce que la T.S.F. ne chantait plus. Je mis l’aiguille sur un jazz, un fox-blues, et réglai la sonorité au plus bas ; on percevait à peine la danse obstinée, onduleuse et mélancolique. Léonce poursuivit, dès que le silence eût cessé de l’intimider :
« Vous n’avez jamais travaillé les haltères, vous. On se figure que les poids,' c’est brutal, c’est inerte. Bien sûr, mais pas tant que ça. Quand vous avancez, ils se tassent, ils se défendent, ils se cramponnent au plancher, ils se font lourds. Que vous soyez mal luné, distrait, alors vous les battrez pas. Mais si vous vous concentrez comme un magnétiseur, que vous faites boule, alors vous lés arrangez. Vous gagnez du poids et ils en perdent. C’est comme si cet état, où vous êtes en dehors de vous... Oh ! c’est pas commode à expliquer... C’est comme si cet état où vous êtes les handicapait, leur ôtait quelque chose, les démoralisait. Voilà ce qu’on appelle la forme. Mais c’est fragile. Alors, votre effort de quatre-vingt-quinze kilos, il en arrache cent. Parce que vous les avez hypnotisés, vous les avez obligés à en céder cinq. Et vous enlevez le morceau... C’est correct et régulier. La Fédération, l’arbitre ont rien à opposer... Bref, pour en revenir à Zizine, une fois, à la salle, à l’entraînement, devant la barre à disques, j’ai pensé à elle, je l’ai vue. Pas comme je vous vois, bien sûr.
Elle était contre le mur, transparente, comme au cinéma, quand les gens se rappellent quelqu’un. Elle me regardait. Alors, monsieur, alors la barre a pesé mille tonnés. Elle avait repris confiance, je ne l’hypnotisais plus, parce que je m’occupais d’autre chose que d’elle. Elle se rattrapait ; elle se vengeait ; elle s’accrochait ; plus moyen de la déraciner. Il faut choisir. Je me suis guéri ; j’étais sûr d’avoir guéri. J’ai évité Martinet, Zizine et mes idées de l’autre monde, mon cafard. Mais, hier, Martinet m’a abordé, devant la Manufacture. Il avait l’air triste. Il m’a dit que Zizine se plaignait que je boude, que je fasse bande à part, qu’elle s’intéressait à moi et à l’haltérophilie, qu’elle lisait les journaux qui s’en occupent et même qu’elle avait acheté un petit livre là-dessus, qu’elle devenait une compétence, qu’ils viendraient tous les deux, le lendemain, à la séance du gymnase, à la réunion où je rencontrerais Faouët, que j’étais leur favori. J’ai défendu à Martinet d’assister à la compétition. Je voulais pas d’amis ; ça m’impressionne, ça me gêne.
« Pas même nous, qu’il m’a dit, si peiné, si chagrin que j’ai failli pas pouvoir répondre. — Pas même toi, que j’y ai répondu, la gorge malade, pas même toi, ni Zizine, ni personne. » Il a promis. On aurait voulu se dire des choses ; on trouvait pas le joint. On s’est quitté comme après un enterrement, quand on se défile comme si on avait peur de la mort. On s’est séparé, on a pas tourné la tête... Et aujourd’hui, vous avez vu, vous avez vu... Ça devait arriver... Pourtant j’avais bien dormi, j’avais écarté le souci, l’idée fixe, l’araignée... Rien à faire... Vous avez vu... Ah ! vous pouvez arrêter la T.S.F. maintenant. J’ai lâché mon paquet. »
Une grosse larme coulait sur sa joue. Spectacle pitoyable que ce garçon bâti à chaux et à sable qui se désunissait. Je l’invitai à partager mon repas froid des dimanches, tout préparé, qui m’attendait à la kitchenette. Il était avec moi par anxiété de la solitude, par crainte des grands boulevards ravagés de bise ; il accepta volontiers cette prolongation de ma compagnie. Il mangeait du bout des doigts, le gosier serré ; nous n’échangions que peu de mots, inutiles du reste. Vers onze heures, je lui pro posai d’aller boire un café. Au bar de la place d’Italie où nous entrâmes, il n’y avait que deux ou trois consommateurs qui jouaient au billard russe et Martinet. Les yeux mi-clos, oscillant et désarticulé, il sirotait un petit verre.
« Ah ! fit Léonce, qu’est-ce que tu fais là ? Et Zizine ?
— Partie, répondit l’autre sans lever la tête, partie.
— Où ça ?
— Va le lui demander.
— Partie, répéta mon ami.
— Oui. A la maison, après la scène du gymnase, elle a éclaté de chagrin. Et puis elle m’a agoni. C’était ma faute ; c’était la sienne ; c’était la tienne aussi. Elle ne pouvait plus vivre de cette manière. Il fallait qu’elle s’en aille. Elle pleurait, elle trépignait, elle emballait son linge. Elle m’a avoué, comme si elle me le reprochait, avoir couché avec l’homme de sa mère. Elle criait que je n’aurais jamais dû me mettre avec elle, ni elle avec-moi, que des hommes, ça ne manque pas, que justement un peintre de Montparnasse lui demandait de poser l’académie, qu’il lui procurerait un engagement de femme nue dans une boîte de nuit. Elle en avait assez de la mouise, du boscot sans le sou et de l’hercule à la noix. Des folies ! Et puis elle a eu du remords ; elle m’a demandé pardon, elle m’a embrassé. Ce n’est pas une mauvaise fille. Seulement pas faite pour nous. Ni pour moi ni pour toi, Léonce. Et alors...
— Alors, Martinet ?
— Alors, rien. Elle est partie.
— Et tu ne l’as pas retenue ?
— Non, à quoi bon ?
— Oui. À quoi bon ? »
Nous errions à l’aveuglette dans cette région déshéritée, montueuse qui surveille les plaines mornes où les zoniers reculent, laminés entre les immeubles neufs, les usines, les asiles de vieillards, les cimetières, où les derniers biffins étouffent, assassinés par l’hygiène et l’urbanisme. Nous poussions notre vagabondage à travers les espaces d’asphalte, les bâtisses de ciment armé, les larges éventrations, les voies ouvertes aux migrations de fourmis humaines. Nous longions des boulevards géants, sans voyageurs ; nous atteignîmes la poterne des Peupliers où la Bièvre coule en cage, la Bièvre des castors, des Gobelins, des tanneries, des lavandières romantiques, la rivière déchue au rang d’égout. J’évoquais assez stupidement les bisons, les aurochs disparus, l’hippopotame des siècles où l’homme croyait déjà soulever le monde et se cassait les reins à cause d’une femme. Et Zizine ? Née de Saint-Marcel comme ces reines du Paris galant de jadis, comme ces filles dont les appâts décorent tant de trumeaux et de tapisseries, Zizine, fruit impudique, velouté, irresponsable... Mes deux amis me précédaient. La rafale nous coupait le souffle. Martinet dit avec une sorte de joie amère et résignée : « Voilà, c’est fini et ça recommence. » Léonce répliqua du même ton : « Voilà, on redémarre, et du pied gauche. Voilà. » Je demeurai en arrière ; ils m’oubliaient ; la nuit et la bourrasque les enveloppèrent. Où se dirigeaient-ils ? Ils marchaient pour marcher, pour embrouiller le destin, pour revenir à leur point de départ.
Le 13e en littérature
Ruelle des Reculettes
par
Eugène Bonhoure
— Où demeure le pharmacien? demanda Furet.
— Au coin de la rue Corvisart et de la rue Croulebarbe.
— Est-ce qu'il y a deux chemins pour y aller ?
(1889)
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Tout le 13e
par
Séverine
À l'horizon, passé la plaine de la Glacière, vers la poterne des Peupliers, les « fortifs » verdoyaient comme une chaîne de collines.
(1909)
Lire
Quartier Croulebarbe
La vieillesse de Monsieur Lecoq
par
Fortuné du Boisgobey
Connaissez-vous la rue du champ de l’alouette ? Il y a bien des chances pour que vous n'en ayez jamais entendu parler, si vous habitez le quartier de la Madeleine. Mais les pauvres gens qui logent dans les parages l'Observatoire et de la Butte-aux Cailles savent parfaitement où elle est.
(1878)
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Ruelle des Reculettes
par
Paul Mahalin
Le noctambule par goût ou par nécessité — comme Paris en a tant compté depuis Gérard de Nerval jusqu'à Privat d'Anglemont — qui se serait aventuré, par une nuit boréale de novembre dernier, à l'une des embouchures du passage des Reculettes, y aurait éprouvé l'impression d'un rêve persistant à travers la veille, et s'y serait cru transporté dans ce monde de la chimère et du fantôme...
(1879)
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Quartier Croulebarbe
par
Henri-Jacques Proumen
Il pouvait avoir cinq ans, ce petit Riquet de la rue Croulebarbe. On lui en eût donné quatre tout au plus, tant il était fluet Son pauvre petit corps se dandinait sur deux longues pattes de faucheux qui prenaient assise dans deux godasses démesurées...
(1932)
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L'octroi de la porte d'Italie
par
Eveling Rambaud et E. Piron
Grâce à l'or du faux baron de Roncières, Paul apporta l'abondance dans la maison de la rue du Moulinet.
On y fit une noce qui dura huit jours.
Perrine avait déserté son atelier de blanchisseuse. Elle tenait tête aux deux hommes, le verre en main.
(1894)
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De la ruelle des Reculettes au passage Moret via la ruelle des Gobelins
par
Georges Spitzmuller et Armand Le Gay
Il était arrivé à l'angle pointu formé par la manufacture des Gobelins où la voie bifurquait ; à droite la rue Croulebarbe continuait, à gauche c'était la ruelle des Gobelins.
(1912)
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Saviez-vous que... ?
A la barrière des Deux-moulins, le bal de la Belle Moissonneuse était fréquenté par les maquignons.
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En 1879, les écoles chrétiennes de la rue du Moulin des Prés, de la rue Jeanne d'Arc et du boulevard de l'hôpital furent laïcisées à la suite de la décision du conseil municipal. Elles furent remplacées par les écoles libres des 61 rue Dunois, 93 avenue de Choisy et 43 rue Corvisart. Une école chértienne tenue par des soeurs fut laicisée et remplacée par une école libre située 35 rue Jenner.
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Le monument élevé à la Gloire des mères françaises implanté sur le boulevard Kellermann à proximité de la porte d'Italie est dû au ciseau des sculpteurs Henri Bouchard et Alexandre Descatoire. Le jardin qui l'entoure a éré dessiné par l'architecte Paul Bigot. Ce monument a été inauguré le 23 octobre 1938 par le président de la République, M. Albert Lebrun. Le maréchal Pétain était présent à cette cérémonie.
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Ferdinand Buisson (1841-1932) fut un des fondateurs de la « Ligue des droits de l'Homme » dont il sera le président, après la mort de F. de Pressensé.
Il fut aussi député du 13e arrondissement.
Ainsi, aux élections générales législatives des 27 avril et 11 mai 1902, il se présenta comme candidat radical-socialiste dans la 2e circonscription du 13e arrondissement de Paris, et fut élu au deuxième tour de scrutin, par 8.468 voix contre 7.747 à M. Paulin-Méry, député sortant, nationaliste.
Il retrouva son siège aux élections générales des 6 et 20 mai 1906, au deuxième tour de scrutin, par 8.887 voix contre 7.764 à son ancien adversaire Paulin-Méry.
À celles des 24 avril et 8 mai 1910, il l'emporta encore sur Paulin-Méry, au deuxième tour, par 8.204 voix contre 7.378.
Mais il subit un échec à celles des 26 avril et 10 mai 1914, où il arriva au premier tour en seconde position après le docteur Auguste Navarre, en faveur duquel il s’est désisté et qui, ainsi, lui succéda.