Faits divers

 Les étrangleurs de Paris - 1895

Les étrangleurs de Paris

Gil Blas — 25 mars 1895

Le treizième arrondissement, par delà les Gobelins, dans les parages de l'avenue et de la barrière d'Italie, est certainement, de tous les coins excentriques de Paris, le plus mal famé et le plus dangereux pour la sécurité des passants attardés.

Il y a dans ces confins reculés, où il ne fait pas bon s'aventurer seul à partir d'une certaine heure, de véritables coupe-gorge, infestés de rôdeurs, de redoutables bandes d'étrangleurs, habiles à pratiquer le fameux coup classique dit « du père François ». Et, surtout depuis quelque temps, il ne se passait pas de nuit qu'on n'eût de nouvelles agressions à enregistrer.

Aussi, le chef de la sûreté résolut de faire une expédition pour purger une bonne fois ces quartiers mal hantés. Il partait en guerre, la nuit dernière, à la tête d'une escouade d'une vingtaine d'inspecteurs.

Bref, quatorze furent relâchés. Quarante ont donc été écroués au matin. Ils comparaîtront devant le tribunal correctionnel sous les inculpations les plus diverses. Il y a de tout dans ce nombre : des voleurs, des repris de justice, des gens à qui le séjour de Paris était interdit ou que l'on recherchait pour divers délits, toute une pègre des bas-fonds parisiens, une sorte de dessus du panier du crime.

Précisément au moment où M. Cochefert pénétrait dans un des bars, une fille Ventadoux frappait d'un coup de couteau dans le dos un consommateur nommé Soller, ouvrier corroyeur, avec qui elle avait une discussion. L'état de la victime n'est pas grave. La fille a été arrêtée.

On va pouvoir respirer un peu maintenant du côté de la place d'Italie. M. Cochefert, pendant qu'il est en train de se livrer à cette bonne et utile besogne d'épuration, devrait bien continuer et aller faire un petit tour dans les environs de Montrouge et derrière la gare Montparnasse. Il trouverait aussi surement une bonne « cueillette » de rôdeur et de filles à faire par là.



À lire également...

Les roulottiers

1906

Le cocher de fiacre, Émile Canetti se trouvait, hier soir, vers neuf heures, à la station de voitures située avenue de Choisy, à l'angle de la place d'Italie...

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Une bataille boulevard "Liabeuf" entre Agents et Apaches

1911

À trois heures du matin, boulevard Arago — le boulevard Liabeuf, comme l'appellent maintenant, les apaches du quartier — une fusillade terrible s'est engagée entre agents et rôdeurs, sur l'emplacement même où fut exécuté le meurtrier de la rue Aubry-le-Boucher.

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Place des Alpes

Les étrangleurs

1894

Décidément, le treizième arrondissement détient le record des affaires dramatiques, plus particulièrement des affaires nocturnes.
Le garçon limonadier était arrivé à la hauteur de la place des Alpes, qui forme une sorte de rond-point sur la droite du boulevard, lorsque quatre individus se jetèrent sur lui.

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rue Damesme

Odieuse agression

1891

Un commerçant de Gentilly, M. Jodeau, reconduisait hier soir, vers minuit, un de ses amis, nommé Ernest Gilet ; lorsqu'en arrivant au coin de la rue Damesme et de l'avenue d'Italie... (sic)

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Saviez-vous que... ?

La marché découvert des Gobelins — que l'on appelle aujourd'hui le marché Auguste-Blanqui — remplaça le marché couvert à compter du 9 mai 1898 et, comme maintenant, se tenait les mardis, vendredis et dimanches.

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La boucherie centrale de l'Assistance Publique était installée en 1860 au sein de l'abattoir de Villejuif situé 181 boulevard de l'Hôpital. Elle livrait 112.000 kilogrammes de viande par an.

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Edmond Gondinet (7 mars 1828, Laurière – 19 novembre 1888, Neuilly-sur-Seine) dont une rue du 13ème arrondissement porte le nom était un auteur de théâtre qui fit jouer sur les scènes parisiennes une quarantaine de pièces.
On lui doit notamment "Le Plus Heureux des trois" en collaboration avec Eugène Labiche.

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La rue Giffard est l'ancien chemin de ronde de la Gare. Cette voie reçut son nom actuel en 1884. Henri Giffard, né le 8 février 1825 et mort le 15 avril 1882 à Paris, est un inventeur français, à qui l'on doit l'injecteur et le dirigeable propulsé par la vapeur.

L'image du jour

Construction de la rue de Tolbiac : franchissement de la Bièvre à la Glacière

La photographie est de Charles Marville et a été prise vers 1876. La rue d'Alésia est déjà achevée. La construction de la rue de Tolbiac subit beaucoup de retard compte tenu de l'ampleur des travaux.