Les nouvelles barrières de Paris
La Presse — 12 décembre 1859
C'est au 1er janvier 1860 que le décret impérial sur l'extension de Paris doit recevoir son effet. L'établissement des nouveaux bâtiments d'octroi, conduit avec une rapidité incroyable, est déjà terminé, à part quelques travaux intérieurs de peu d'importance et la pose des grilles de clôtures. On sait, du reste, que la nécessité de les raccorder avec les fortifications, auxquelles ils sont adossés, les a fait construire avec une simplicité bien différente du faste qu'on avait cru déployer dans les anciennes barrières, et qui n'avait produit que de lourdes masses au style prétentieux dont on regrettera peu la disparition.

Les matériaux à provenir de leur démolition seront adjugés dans les premiers jours du mois prochain, quelques-unes seront conservées encore un an, d'autres pour un temps plus long, et affectées à différents services, comme corps-de-garde, casernes, etc. Ainsi, les rotondes de La Villette, de Reuilly et de Monceaux, les colonnes de la barrière du Trône, les deux bâtiments de chacune des barrières de l'École, des Fourneaux, du Maine, d'Enfer, Croulebarbe, d'Italie, de Bercy, de Charenton et de l'ancienne barrière Sainte-Marie, seront provisoirement maintenues ; un seul bâtiment subsistera des barrière du Combat, de Pantin, de Montmartre, de Sèvres, de la Gare, de Picpus, de Saint-Mandé, de Belleville, de Saint-Denis, Blanche et de Passy.

Photographie de Charles Marbville (détail) vers 1867
Les barrières supprimées sont les suivantes :
Franklin, les Batailles, Ste-Marie (la nouvelle), Longchamp, les Bassins, le Banquet, l'Etoile, le Roule, Courcelles/Monceaux, la Réforme, Clichy, les Martyrs, Rochechouart, Poissonnière, les Vertus, La Villette, la Chopinette, Ramponneau, les Trois-Couronnes, Ménilmontant, les Amandiers, Aulnay, Saint-André, les Rats, Charonne, la Râpée, Croulebarbe, Lourcine, la Santé, Saint-Jacques, Montparnasse, Vaugirard, les Paillassons, Lamotte-Piquet, Grenelle et la Cunette.
Elles seront remplacées par soixante-quatre ouvertures dans les fortifications dont les noms suivent :
Porte de Bercy, passage du Chemin de fer de Lyon, portes de Charenton, Reuilly, Picpus, Montempoivre, Saint-Mandé, Vincennes, Montreuil, Bagnolet, Ménilmontant, Romainville, Prés-Saint-Gervais (porte et poterne), Pantin, canal de l'Ourcq, passage du chemin de fer de l'Est, port de La Villette, canal Saint-Denis, portes d'Aubervilliers et de La Chapelle, passage du chemin de fer du Nord, portes ou poternes des Poissonniers, Clignancourt, Montmartre, Saint-Ouen, Clichy, passage du chemin de fer de Rouen, portes d'Asnières, Courcelles, la Révolte, Villiers, Sablonville, les Ternes, Neuilly, Dauphine, la Muette, Passy, Auteuil, Saint-Cloud, le Point-du-Jour, Billancourt, le Bas-Meudon, Sèvres, Issy, Versailles, poterne de la Plaine (au chemin du Moulin), Plaisance, passage du chemin de fer de l’ouest, portes de Vanves, Chatillon, Montrouge, Orléans, Arcueil, chemin de fer de Sceaux, Gentilly, poterne des Peupliers (lit de la Bièvre morte), le lit de la Bièvre vive, portes de Bicêtre, d'Italie, Choisy, Ivry, Vitry, chemin de fer d'Orléans et la Gare.

Les barrières de Paris