Dans la presse...

 Les nouvelles prisons Saint-Lazare et Sainte-Pélagie. - 1877

Les nouvelles prisons Saint-Lazare et Sainte-Pélagie.

Le Siècle — 30 octobre 1876

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La prison de Saint-Lazare date du XIVe siècle. Après avoir servi tour à tour de léproserie et de couvent, elle fut définitivement transformée en établissement pénitentiaire.

Elle occupe une superficie de 21,000 mètres, et comprend dans la même enceinte : 1°une maison d'arrêt pour les prévenues ; 2° une maison de correction pour les condamnées ; 3° une maison d'éducation correctionnelle pour les jeunes détenues ; 4° une prison administrative et une infirmerie pour les filles publiques ; 5° trois services généraux communs à toutes les prisons de la Seine : une lingerie, une boulangerie et des magasins.

La maison de Saint-Lazare qui peut à peine contenir 1,100 détenues et qui en reçoit quelquefois jusqu'à 1,500, est établie dans les plus mauvaises conditions, surtout à raison de la promiscuité qui existe entre les diverses catégories de détenues.

L'application du régime cellulaire aux vieux bâtiments délabrés de cette prison serait matériellement impossible. La commission est d'avis qu'elle soit supprimée et reconstruite à l'une des extrémités de Paris. En la démolissant et en revendant les terrains, on recouvrerait une somme évaluée à 2,750,000 fr.

La prison de Sainte-Pélagie, qui date de 1665, reçoit aujourd'hui les condamnés pour délits de presse, les récidivistes, les ; mendiants et les vagabonds. Elle comprend 810 lits dont 53 en cellules et le surplus en dortoirs.

La prison Sainte-Pélagie, rue du Puits-de-l'Ermite par Charles Marville vers 1865-68
CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

L'état de vétusté et de délabrement des bâtiments de Sainte-Pélagie et son aménagement intérieur ne permettent pas de songer à y installer le régime cellulaire. Le seul parti à prendre, et c'est celui que propose la commission, est de démolir, cette prison et de la reconstruire sur un autre emplacement. L'aliénation du terrain sur lequel elle est actuellement bâtie produirait une somme approximative de 280,000 fr.

Pour la translation des deux prisons de Saint-Lazare et de Sainte-Pélagie, la commission propose un vaste emplacement de 135,000 mètres situé dans le 13° arrondissement et dont la majeure partie appartient à la ville de Paris. Les deux prisons seraient séparées l'une de l'autre par la rue Nationale et circonscrites par la rue de Tolbiac, le chemin de fer de ceinture, la rue du Château-des-Rentiers, et une rue projetée avec voie d'accès sur l'avenue d'Ivry.

Elles seraient conçues d'après les plus larges données. La prison d'hommes contiendrait 1,000 cellules, avec tous les services généraux et spéciaux nécessaires. Elle coûterait 5 millions et demi. La prison de femmes ou plutôt le groupe des prisons de femmes contiendrait 1,500 cellules, sans compter les bâtiments en commun, l'infirmerie et les services généraux communs à toutes les prisons de la Seine. La dépense qu'elle occasionnerait n'est pas évaluée à moins de 16,500,000 fr.


La France — 21 septembre 1877

La direction des travaux de Paris vient de terminer les études préliminaires de deux projets qui doivent être soumis au conseil général de la Seine dans sa prochaine session, c’est-à-dire au mois d’octobre. Il s’agit de la reconstruction des prisons Saint-Lazare et Sainte-Pélagie, qui sont l’une et l’autre dans un état de vétusté et de délabrement tels, qu’on ne peut plus en différer la transformation complète, projetée d’ailleurs depuis plusieurs années.

Les bâtiments de Sainte-Pélagie sont presque inhabitables, et certainement s’ils n’avaient une destination... obligatoire pour leurs locataires, on ne trouverait à les louer à aucun prix.

La prison de Sainte-Pélagie,
rue du Puits de l'Ermite dans le 5ème arrondissement
Photo Atget vers 1898-1900

Quant à la prison Saint-Lazare, aménagée pour recevoir 1.100 détenues, elle en reçoit souvent près de 1.500, circonstance d’autant plus regrettable que les services de cette prison comprennent :

1° une maison de prévention et de justice ;
2° une maison de correction ;
3° une maison d’éducation correctionnelle pour les jeunes filles détenues par autorité paternelle ;
4° une prison administrative et une infirmerie pour les femmes placées sous la surveillance du service des mœurs.

À ces quatre installations qui se gênent mutuellement et empiètent les unes sur les autres, au grand détriment parfois de l’humanité et de la morale, il faut ajouter une lingerie, une boulangerie et des magasins.

La nouvelle prison Saint-Lazare sera élevée dans le 13e arrondissement, sur un emplacement presque double de celui qu’elle occupe actuellement et qui est délimité par la rue de Tolbiac (qu’on perce en ce moment), la rue Nationale, le chemin de fer de ceinture et une voie projetée aboutissant à l’avenue d’Ivry.

Quant à la prison Sainte-Pélagie, elle occuperait un terrain situé en face de celui que nous venons d’indiquer, et qui en est séparé par la rue Nationale ; elle serait circonscrite, en outre, par la rue de Tolbiac et la rue du Château-des-Rentiers.

Dans sa dernière session, le conseil général a adopté ces emplacements ; mais il n’a rien décidé au sujet de l’emploi des terrains qui resteront libres par suite de la démolition des deux prisons. Cette question sera résolue dans la prochaine session, ainsi que la question des voies et moyens, le département n’ayant pas des ressources ordinaires suffisantes pour faire face aux dépenses considérables que nécessitera la réorganisation de ces prisons.

Rappelons à ce propos un projet soutenu au sein du conseil municipal par M. Degouve-Denuncques, et d’après lequel la ville de Paris achèterait du département de la Seine les 15 à 16,000 mètres de terrain formant le périmètre actuel de la prison Saint-Lazare pour y établir un square, au centre duquel s’élèverait une nouvelle mairie pour le 10e arrondissement, dont la mairie actuelle est tout à fait insuffisante.

Remplacée finalement par les prisons de Fresnes, la prison de Sainte-Pélagie fut fermée en 1898 et démolie en 1899. La prison Saint-Lazare, quant à elle, sera fermée en 1927. (NdE)



L'aménagement du XIIIe

Les années 1860 : projets pour les zones annexées et premiers travaux

Le cadre général

Les projets de voirie

Le chemin de fer de ceinture

Les années 1870-80

Quartier de la Salpêtrière

Quartier de la gare

Quartier de la Maison-Blanche

Les années 1890

Les années 1900-1920

Dans la presse...


Le Puits artésien de la Butte-aux Cailles

L'achèvement prochain des travaux du puits artésien de la place Hébert est venu nous rappeler un autre puits du même genr dont le forage fut commencé presque à la même époque que celui du puits des hauteurs des Belleville, mais tombé complètement dans l'oubli depuis une vingtaine d'années : nous voulons parler du puits artésien de la Butte-aux-Cailles. (1889)

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Les concierges des chiffonniers

À l’extrémité Sud de Paris, derrière la Butte-aux-Cailles, là où les rues, qui portent des noms inconnus du public boulevardier, aboutissent en pleine campagne au pied des coteaux de Gentilly, s'étend un immense terrain vague où depuis longtemps sont venus s'installer les chiffonniers de la rive gauche... (1898)

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La Cité Tolbiac

L’embellissement et l'assainissement de Paris se continuent, lentement il est vrai, mais d’une façon raisonnée. De tous côtés, se font des transformations tant au centre que dans la périphérie. Un jour c’est une de ces rues tortueuses du vieux Paris qui cède la place à une voie droite, large et aérée, le lendemain c’est une maison qui eut sa célébrité qui disparaît, aujourd’hui c'est une cité tout entière... (1898)

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Le monument Duval

Quatre habitants du 13“ arrondissement, parmi lesquels figure un ancien membre de la commune, M. Arnold, ont demandé au conseil municipal de donner son concours à l’érection d’un monument au « général » Duval et aux combattants de la Commune « morts pendant la lutte »... (1891)

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La chapelle Bréa sous la Commune

Cette petite chapelle qui portait aussi le nom de Saint-Marcel de la Maison-Blanche avait été élevée à la mémoire du général Bréa, tué à cet endroit au cours de la répression de l'insurrection de 1848. Elle s’élevait à la hauteur du n° 76 de l'avenue d’Italie... (1939)

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Saviez-vous que... ?

La rue du Tibre, dans le quartier Maison-Blanche, a été ouverte sur l'emplacement d'une voirie d'équarrissage, elle a porté le nom de rue de la Fosse-aux-Chevaux, puis du Tibre, à cause de la Bièvre autour de laquelle ont été groupés des noms de fleuves.

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4.054 maisons étaient recensées dans le XIIIème arrondissement par le service des contributions indirectes au début des années 1880. Paris, selon ce service, comptait, au total, 82.352 maisons.

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C'est en 1897 que fut achevé le percement de la dernière partie de la rue Bobillot entre la place d'Italie et la rue de la Butte-aux-Cailles.

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Le 9 juin 1977, une jeune fille, tout en larmes, déclarait, à huit heures du soir, qu'un enfant venait de tomber dans un puits à découvert, sur un terrain entouré de planches, appartenant à la Ville, et situé rue de Patay et de Tolbiac.
Immédiatement, on prévint les sapeurs-pompiers du poste de la rue du Château-des-Rentiers. Sans perdre un instant, ceux-ci se rendirent au puits fatal. Le caporal y descendit, et en revient avec deux chiens vivants.

L'image du jour

Place Pinel