Dans la presse...

 Oasis faubourienne - 1937

La vie plus belle

Oasis faubourienne

Ce soir — 20 mars 1937

Tout un coin de Paris est en train de se modifier singulièrement. Huysmans ne reconnaîtrait plus sa Bièvre. Non seulement le ruisseau nauséabond est maintenant couvert depuis bien des années, mais le sinistre passage Moret a presque complètement disparu de la topographie parisienne et, au milieu de cette année, les fameux jardins dont la jouissance était réservée aux tisseurs et dessinateurs de la Manufacture des Gobelins, vergers en friche qui, quelquefois, servaient de dépôt d'ordures aux gens du quartier, auront perdu leur aspect de Paradou abandonné.

Déjà sur une partie de leur surface avait été édifié le nouveau Garde-meubles que Perret a conçu en retrouvant pour un local aussi utilitaire des lignes et des proportions dignes de la plus classique des architectures françaises, c'est-à-dire la plus noble et la plus rationnelle. On peut le dire sans crainte de se tromper, ce bâtiment est un de ceux dont peut s'honorer le plus le nouveau Paris.

Photographie parue dans Ce Soir en 1938

Restait à employer de façon utile et séduisante le reste du terrain dont il ne fallait point perdre le bénéfice. Les espaces aérés et verdoyants sont assez rares en notre bonne ville pour qu'on y tienne ! Aussi faut-il se féliciter de voir qu'on a chargé d'un tel aménagement un des hommes qui connaissent le mieux l'art des jardins et qui savent aimer la nature sous toutes ses formes: l'architecte J.-C. Moreux.

Grâce à lui, les habitants de ce quartier déshérite vont pouvoir déserter à tout jamais le lugubre square de la place d'Italie pour profiter d'un lien qui, je crois, sera un des plus délicieux qu'on puisse imaginer.

J.-C. Moreux a pensé qu'il fallait réaliser avant tout un jardin vivant. D'autre part il a voulu tirer tout le parti esthétique possible de ce terrain oblong et en contre-bas dont le passant peut embrasser toute la superficie du haut de cette sorte de terrasse que forme le terre-plein s'étendant devant l'entrée du Garde-meubles.

Le nouveau jardin, découpé en cinq éléments distincts et d'attributions variées, s'étendra donc comme un agréable tapis de verdure très dessiné et agrémenté d'aimables motifs architecturaux.

Il commencera par un jardin à la française bien dégagé, et heureusement situé au soleil, garni d'escaliers monumentaux et de rampes douces, flanquées d'escaliers plus petits. Son centre sera fixé par un obélisque en rocaille situé au milieu d'un parterre bordé de plates-bandes de gazon et de grecques d'ifs taillés et flanqués de jolies gloriettes qui seront comme des nids de vigne et de chèvrefeuille.

Ce jardin architecture abondera en conifères de toutes espèces : pins noirs, cyprès, pins pleureurs, etc.

Un jardin vert lui succédera, rempli de fleurs et d'arbustes et serti, comme les bosquets de Versailles, par des treillages dont le plan rappellera aux amateurs de souvenir le plan des anciens hortillons des tapissiers.

Enfin, au fond, se trouveront le terrain de sport et jeux pour tous les âges avec sol préparé et accessoires, et, plus tard, un jardin d'enfants avec classe couverte, salle de repos, sans compter les volières et les bassins à poissons. Le tout fleuri dès le printemps.

Mieux encore : on projette de reconstruire, à l'extrémité du terrain de sport, le pavillon de chasse de M. de Julienne, cet ami de Watteau. Ce ravissant petit bâtiment du XVIIIe sis non loin de là, est actuellement la propriété d'industriels, amis des arts, qui auraient l'intention de l'offrir à la Ville. Comme il terminerait bien avec ses aimables proportions toute cette perspective, riante et racée, de délices horticoles épanouissant en pleine périphérie populaire l'attrait de leurs allées, l'ombre de leurs massifs et les grâces de leurs charmilles !

Louis CHERONNET


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Enceinte continue – rive gauche

Cette partie de l’enceinte, beaucoup moins avancée que celle de la rive droite n’aura guère que vingt-huit à trente fronts bastionnés. Elle commence à la dernière maison de la gare d’Ivry et s’en va aboutir à la Seine, un peu au-dessous du pont de Grenelle, vis-à-vis Auteuil. (1841)

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Les derniers mohicans de Paris : Avec les Algériens du boulevard de la Gare

Sous la ligne aérienne du métro dont la longue perspective s'étend à l'infini, le boulevard de la Gare monte doucement vers la place d'Italie. À droite et à gauche, des maisons basses s'alignent, coupées par de petites rues pavées, à l'angle desquelles sont nichés de ridicules et ternes jardinets. Çà et là un immeuble neuf qui usurpe des allures de building, un magasin dont l'étalage déborde le trottoir, des bars, des hôtels, des restaurants, puis encore, sur la gauche, le cube uniforme et sans fantaisie de la raffinerie Say. (1928)

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La mystérieuse petite ceinture : De Vincennes aux Batignolles en faisant le grand tour

Entre Belleville et la Seine, c'est la zone des sifflets désespérés. Si les « Circulaires » qui vont leur petit bonhomme de route ne s’inquiètent guère du parcours à horaires fixes, les autres trains, messageries, rapides et autres, ont sans cesse besoin de demander leur route aux distributeurs de voie libre.
Cris brefs qui courent tout au long de cette frontière illusoire de Paris, cris impatients de ceux qui ne peuvent attendre ou qui s’étonnent des disques et des feux rouges. (1930)

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Le métro sur la rive gauche

La nouvelle-section du Métropolitain, allant de Passy à la place d'Italie (ligne Circulaire-Sud), dont nous avons donné, il y a quelques jours, une description détaillée, a été ouverte, hier après-midi, au service public. Pendant toute la durée de l'après-midi, les voyageurs et les curieux se sont, pressés dans les diverses gares du parcours... (1906)

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Les travaux du 13e arrondissement

Le 13e arrondissement a déjà été l’objet de travaux importants qui ont commencé à assainir le quartier de la Butte aux Cailles. Pour compléter, il faut faire disparaître l'ancien marais de la Glacière, couvrir la Bièvre et ouvrir une communication entre la place d’Italie et la nouvelle gare de marchandises de Gentilly sur le chemin de fer de Ceinture, (1885)

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Saviez-vous que... ?

En 1863, un marché aux chiens se tenait tous les dimanches sur l'emplacement du marché aux chevaux du boulevard de l'hôpital. Il y avait peu de choix.

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Le XIIIème devait initialement porter le numéro 20 lors de l'extension de Paris en 1860. Les protestations des habitants d'Auteuil et de Passy qui, eux, se voyaient attribuer les n°13 associé aux « mariages à la mairie du 13e » autant qu'aux superstitions, eurent raison du projet de numérotation et un nouveau projet aboutit à la nomenclature actuelle.

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La statue de Jeanne d'Arc, dûe au sculpteur Emile-François Chatrousse (1829-1896), installée boulevard Saint-Marcel n'est pas unique. Un second tirage est installé à la Maison de la Légion d'Honneur à Saint-Denis.

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En janvier 1902, la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans avait l’honneur de porter à la connaissance du public qu’à partir du 26 courant, la gare de Paris-Quai d'Orsay et la station de Paris Pont Saint-Michel délivreraient des billets entre elles et pour Orléans-Ceinture.
Inversement la station d’Orléans-Ceinture délivrerait des billets pour Paris-Quai d’Orsay et pour Paris-Pont Saint-Michel.

L'image du jour

La Bièvre, à proximité du boulevard Arago, vers 1904

La rivière n'est plus qu'un égout à ciel ouvert. La pression pour une couverture s'amplifie. La Bièvre disparaitra bientôt.