Le Marché aux Chevaux
vu par M. G. Macé, ancien chef du service de Sûreté
Extrait de « Gibier de Saint-Lazare » 1888
En sortant par la grille principale du Jardin des Plantes, sur la droite se tient, les mardis et samedis, le marché aux chevaux. Deux portes en facilitent l'accès. L'une réservée aux chevaux entiers, l'autre aux juments. Les chevaux hongres entrent indistinctement par les portes Saint-Marcel et de l’Hôpital, en compagnie des maquignons, souteneurs et filles.
Les prostituées racolent les gens de toute condition qui se rendent ce marché et les conduisent dans les cabarets borgnes et les hôtels à la nuit en très grand nombre au treizième arrondissement.
Ce coin de Paris offre un aspect particulier : il ne manque pas de pittoresque au point de vue de sa population, formée d'un mélange d'honnêtes ouvriers et de malfaiteurs. Au delà, au milieu de nouvelles constructions existent de véritables bouges servant de refuges à l'écume de la société.

Grenelle a ses bonnes à soldats, la chaussée du Maine, la rue de la Gaîté, ses fausses ouvrières affectant un cachet de modestie ; l'ex-barrière d'Italie, la Butte-aux-Cailles, les boulevards de la Gare, de l'Hôpital, la place Pinel, les rues Nationale, Harvey, les Deux-Moulins, possèdent les plus dangereuses filles, toujours à la remorque de repris de justice prêts faire la chasse aux valseurs (ivrognes) et dévaliser les passants attardés. Ce vilain monde fraternise, et maquignons, voleurs, assassins, ne sortent jamais sans avoir, comme ils disent, leur dogue, leur dague et leur digue (chien, couteau, femme).
Sur le marché aux chevaux
- L'avenir du marché aux chevaux (1866)
- Maquignons et maquilleurs de chevaux (1867)
- Le Marché aux Chevaux (1870)
- Le boulevard Saint-Marcel et le marché aux chevaux (1883)
- Le Marché aux Chevaux vu par M. G. Macé, ancien chef du service de Sûreté (1888)
- Coupeur de queues de chevaux (1888)
- Le Marché aux Chevaux (Alexis Martin, 1890)
- Un truc de faux maquignon (1897)

On remarquera à gauche le dôme de la chapelle de la Salpétrière qui constitue un point de repère