Une tournée apostolique à la Maison-Blanche - 1891
Une tournée apostolique à la Maison-Blanche
La Croix — 26 avril 1891
L'abbé Garnier a fait cette semaine une tournée apostolique à la Maison Blanche
C'est un bon coin de Paris, plein d'honnêtes travailleurs, mais, hélas !
aussi, un pauvre nid à misère.
— Marche pas toujours, l'ouvrage !
Et il y a là, bien des petites gens que le terme embarrasse et pour qui,
quatre fois par an, le 8 du mois est un vrai quart d'heure de Rabelais.
Cela se trouve là-bas là-bas, derrière la montée des Gobelins.
Le clocher de la chapelle Bréa située 76 avenue d'Italie vu depuis la rue
de la Providence. Extrait d'une photographie de Charles Marville de 1875.
Sur une grande et large avenue, vous apercevez à peine, entre deux toits
plus haut que lui, le clocheton de la petite chapelle Bréa.
Pas grande, la chapelle Bréa ! Et à la première Communion et aux fêtes,
il doit rester plus de monde à la porte qu'il n'en entre dans l'église.
Car c'est là toute l'église paroissiale de cette immense fourmilière de 40
000 travailleurs.
Vous croyez que le Conseil municipal s'en émeut ?
Ah ! bien oui ! Ne vaut-il pas mieux, avec l'argent des contribuables,
se payer de petits voyages d'inspection en Algérie ou ailleurs, avec de modestes
dîners à 30 francs par tête ?
C'est plus fin de siècle que de bâtir une église absolument nécessaire.
Et ne vous y trompez pas, cette petite paroisse-là est une vaillante. Et
il y a là de fameux lapins, comme ce Paulin Enfert, qui a su réunir avec le
concours d'un homme du monde plein de cœur, et de plusieurs étudiants, plus
de 400 enfants des écoles laïques dans un vaste patronage.
Sur l'avenue de Choisy, l'abbé Garnier a pu serrer la main de l'excellent
et sympathique directeur de l'école paroissiale, le Frère Abel-Joseph, si populaire
que les jeunes gens se sont opposés à un déplacement honorable pour lui.
Il a pu constater, rue Vandrezanne et à la Glacière l'existence de deux florissants
patronages de jeunes filles des écoles laïques.
Et je suis sûr que sa parole ardente a trouvé un écho dans le cœur des courageuses
Filles de la Charité, qui sont la providence du quartier.
Ah ! il n'y a que l'Église, voyez-vous, pour faire du bon socialisme
et du pratique ! La vénérable supérieure, dont on faisait naguère les noces
d'or, et qui paraît toute disposée à célébrer bientôt ses noces de diamant,
a successivement établi autour d'elle, dans une véritable cité des pauvres une
grande école, un patronage, deux ouvroirs, un orphelinat, une pharmacie, un
asile enfantin, une crèche (une des plus belles de Paris), enfin, un asile de
vieillards.
Sans compter le fourneau économique, où vous pourrez, si vous voulez m'en
croire, faire un jour une intéressante causerie, sur la misère du quartier,
avec la bonne vieille Sœur Marthe, une fine mouche, comme on dit autour d'elle,
et la providence des pauvres, qu'elle sert lit depuis plus de 30 ans.
Mais surtout, il y a là-bas, dans le clergé, un groupe d'hommes énergiques
et dévoués, qui n'a jamais craint la fatigue, dont l'action ardente et soutenue
a fait la paroisse ce qu'elle est, une des premières de Paris pour l'organisation
des œuvres. Pour cela, il a fallu peiner dur et mordre Terme au gâteau de Maison-Blanche,
selon l'expression humoristique d'un vieux vicaire.
Il faut vous dire que M. le curé n'a pas les jambes engourdies, ni la bouche
close, et qu'il dirige sa petite armée avec une admirable vaillance.
Ah ! messieurs les francs-maçons, d'ici que vous ayez à votre service
des gens de cœur comme ceux-là, il aura passé de l'eau sous le Pont-Neuf.
Salut donc à nos amis de là-bas surtout à notre Comité d'action sociale et
à nos lecteurs. Mais qu'on ne s'endorme pas.
Il faut qu'à Maison-Blanche et ailleurs, tout ce qu'il y a d'ouvriers chrétiens
et qui ont du cœur, s'unissent et s'organisent pour faire face au danger social
qui nous menace.
Place aux vaillants ! aux intrépides! que les jeunes rivalisent de courage
avec les anciens.
C'est en lisant chaque jour le journal catholique populaire, c'est en en
propageant la lecture, que l'on assurera, que l'on décuplera pour l'avenir les
succès obtenus.
Et nous ne doutons pas qu'une intelligente et active propagande du journal
La Croix, ne soit un des meilleurs fruits de la chaude parole de l'abbé Garnier.
Le Promeneur.
L'immeuble au pied duquel est établie la pharmacie du carrefour Tolbiac
existe déjà sur le cliché 1875 ci-dessus.
L'on sait que l'Assistance Publique a racheté la cité Jeanne-d'Arc pour faire démolir les noires masures qui la composent et édifier à leur place, sur les cinq mille mètres carrés qui s'étendent là, au fond de ce populeux quartier de la Gare, entre les rue Jeanne-d'Arc et Nationale, des maisons ouvrières à bon marché, gaies, saines et claires. (1912)
Un orage d'une violence extraordinaire s'est abattu hier après-midi sur Paris. Vers une heure, des nuages lourds venant du Sud-Est s'amoncelaient, et à deux heures et demie de grosses gouttes de pluie commençaient à tomber. (1901)
Depuis la mise en service, pour les messageries de Paris-Austerlitz, des vastes hangars, d'aspect solide, modernes, édifiés en bordure de la rue du Chevaleret, et dont l'entrée se trouve, ainsi que, nous l'avons dit, boulevard de la Gare, à Paris, une armée de travailleurs fait disparaître les anciens quais couverts de la rue Sauvage, ce qui aura pour, avantage de donner à ce coin plus d'air et, avec de petits bâtiments coquets, un cachet plus artistique. (1929)
La ligne de fer se relève aux environs de la MAISON BLANCHE, nom charmant qui s'applique à une contrée peu connue et d'un aspect étrange. C'est assurément le coin de Paris le moins fréquenté Ces solitudes attendent un historien et un géographe, et nous espérons les explorer un jour avec nos lecteurs (1873)
Le train à voyageurs dont le terminus est la station Maison-Blanche, qu'il atteint un peu avant 23 heures, sera le dernier à rouler sur ces voies, dimanche soir. Saluons-le, nous ne le reverrons plus ! (1934)
Les badauds sont rares dans le quartier de la Gare et lorsqu'une inauguration y amène des officiels et dû « beau monde », l'assistance est aussi clairsemée que pittoresque : c'est devant une dizaine de marmots, quelques garçons bouchers et deux ou trois ménagères que la fontaine, offerte par la S.P.A. à la Ville de Paris pour étancher la soif des chevaux et des chiens, a été remise à M. Morain, préfet de police. (1926)
Signalons, en plein Paris, un foyer d'infection « qui défie toute concurrence : 15, avenue de Choisy, entre le boulevard Masséna et la rue Gandon, existe un dépôt d'ordures ménagères. Les chats et les chiens crevés y achèvent paisiblement leur transformation dernière sous les chauds rayons du soleil de juillet. (1906)
Hier matin, vers dix heures, la concierge de la maison du n° 3 de la place Pinel descendait à la cave, une bougie à la main. Arrivée à la dernière marche de l'escalier, le sol céda sous ses pieds, et elle disparut tout à coup dans une profonde excavation. (1883)
Un nouveau pont vient d'être construit sur la route militaire qui entoure Paris, entre la porte de la Gare et celle de Vitry. Il est parallèle au boulevard Masséna, et franchit la ligne du chemin de fer d'Orléans. De cette façon, on peut parcourir la ligne stratégique sans rencontrer d'obstacles. (1877)
C'est aujourd'hui qu'on inaugure la « fondation Singer-Polignac » devant un nombreux et élégant public d'invités. À vrai dire, ce n'est pas « tout près d'ici ». C'est à l'autre bout de Paris, à la Glacière, tout près des « fortifs » dans un quartier essentiellement populaire, où l'on vient d'achever une nouvelle église, une nouvelle paroisse, Sainte-Anne, qui succède à la chapelle Bréa. Rue de la Colonie, entre les baraques en planches d'une population inconnue et une usine ; on y arrive par la place d'Italie et la rue Bobillot. (1911)
Les obsèques de M. Curie ont été célébrées, hier, avec la plus grande simplicité et sans aucune cérémonie. Dès trois heures arrivèrent à la maison mortuaire, 108, boulevard Kellermann, des professeurs de la Sorbonne et du Collège de France, ainsi que des membres de l'Institut. Tour à tour ils pénétraient dans la petite maison... (1906)
Cinq cents personnes environ assistaient, hier soir, à l'Eden des Gobelins, à l'élection de la reine de l'Association Artistique du treizième arrondissement. (1911)
Nous avons visité les Gobelins à onze heures. C'est le moment le plus propice pour recueillir une impression personnelle. À cette heure matinale, en effet, la foule des touristes n'a pas accès dans la manufacture ; le travail bat son plein dans la cité, et le chantier et l'atelier présentent leur physionomie réelle que n'a pas encore altérée la fatigue d'une demi-journée de labeur. (1900)
Nous nous sommes rendu à l'asile Nicolas-Flamel, 71, rue du Château-des-Rentiers, un asile modèle, d'une extraordinaire propreté, disons le mot d'une belle coquetterie. (1896)
C'est sous cette sinistre appellation qu'on désignait dans; le treizième arrondissement; la redoutable bande de malfaiteurs qui, la nuit venue, se répandaient dans les divers quartiers de cet arrondissement...
Le Refuge Nicolas-Flamel, asile de nuit, est installé rue du Château-des-Rentiers. Délicate attention du hasard. Tout auprès, rue de Tolbiac, il est une gare, munie de ce fronton : Entrée — CEINTURE — Sortie. On s'étonne qu'il n'y ait point, ajoutés par un pauvre, cinq lettres de réponse : «Merci ! » (1922)
A propos des affluents de la Seine, disons que l'un des plus modestes d'entre eux, la petite rivière de la Bièvre, se paye le luxe d'une inondation aux portes de Paris.
Là-bas, tout au bout de l'avenue d'Italie, près de la barrière de Fontainebleau, s'élevait une toute petite chapelle, mystérieusement fermée, et dans laquelle, depuis 1893, personne n'avait prié. Les habitants disaient en passant : c\'est la « chapelle Bréa », beaucoup sans comprendre le sens de cette dénomination. (1901)