La disparition de la Bièvre - Le Petit-Journal — 23 février 1894
La disparition de la Bièvre
Le Petit-Journal — 23 février 1894
Rue Croulebarbe, vue prise de la ruelle des Gobelins — Godefroy, Henri
Emile Cimarosa, photographe — Novembre 1896 — CC0 Paris Musées / Musée
Carnavalet
Les Parisiens qui ignorent la Bièvre et le coin pittoresque où elle coule
feront bien de se hâter. Parmi les grands travaux qui doivent être prochainement
exécutés dans Paris, figure la canalisation de nouveaux tronçons de cette rivière
déjà voûtée sur la plus grande partie de son parcours. Elle sera couverte, à
l'angle de la rue de Valence et de l'avenue des Gobelins, sur l'espace qui s'étend
du boulevard d'Italie à la rue de Tolbiac et entre la rue Croulebarbe et la
ruelle des Gobelins.
Les grands travaux de viabilité ont successivement nécessité la canalisation
de ce ruisseau noirâtre, qui, entre le boulevard d'Italie et la rue de Tolbiac,
coule péniblement dans un terrain vague et pelé, répandant par les soirs de
chaleur, une abominable haleine dont souffrent les habitants des quartiers Croulebarbe
et des Gobelins.
Pourtant, depuis dix ans, la rivière condamnée n'a été l'objet d'aucune plainte ;
les dernières remontent à 1878, et on est obligé de constater que les ouvriers
tanneurs qui travaillent sur ses bords se portent bien. Ce qui n'empêche que
l'achèvement de sa canalisation est ardemment souhaité.
Il n'y aura bientôt plus d'objections sérieuses à la réalisation de ces vœux ;
le nombre des usines et ateliers qui exploitent son cours a progressivement
diminué, à ce point que, depuis 1884, les propriétaires riverains ne participent
plus aux frais de son entretien.
Aussi, le jour où tous les intérêts qu'elle dessert auront disparu, la Bièvre
sera rendue complètement souterraine ; en ce moment elle ne va plus, comme
primitivement, jusqu'en amont du pont d'Austerlitz, ainsi que beaucoup de personnes
le croient encore ; son eau corrompue tombe rue Geoffroy-Saint- Hilaire,
dans l’égout collecteur de la rive gauche. Bientôt, irrévocablement condamnée,
la Bièvre sera enterrée au fond de sa vallée nivelée.
Dès neuf heures du matin, les employés des Pompes funèbres sont venus tendre la porte extérieure de la maison où est mort Blanqui, 25, boulevard d'Italie. Au milieu de la tenture se détache un écusson avec la lettre B. Il n'y a que très peu de monde encore sur le boulevard. Ce n'est que vers dix heures que l'on commence à arriver. (1881)
La transformation des anciens boulevards extérieurs, commencée l'année dernière sur la rive gauche, entre le quai de la gare et la place de l'ex-barrière d'Enfer, a été entreprise par les deux extrémités en même temps ; ces travaux sont terminés d'un côté jusqu'à proximité de la place d'Italie, et de l’autre jusqu'au boulevard d'Ivry, qu'on va transformer à son tour. (1864)
Une personne de très bonne foi avait, disait-on, affirmé que le signalement de cet employé correspondait à celui d'un inconnu qui avait été aperçu avec la petite Suzanne sur un banc de l'avenue d'Italie.
Séparé seulement par la largeur du boulevard de l’Hôpital de ce vieux quartier des Gobelins où l'on a fait de toutes parts de larges trouées d'air et de lumière, un mur nu, hideux, noirâtre, immense dans toutes ses proportions, se dresse, entourant un espace de vingt-huit mille mètres carrés. (1903)
Malgré les récentes instructions du préfet de police défendant la formation des cortèges sur la voie publique, les journaux révolutionnaires avaient convoqué leurs amis à plusieurs reprises, pour une heure de l'après-midi, devant la maison où est mort Blanqui l'an dernier, au n° 25 du boulevard d'Italie, au coin de la rue du Moulin-des-Prés. Un temps superbe : pas un nuage au ciel, un chaud soleil et un air vif. (1882)
Le conseiller municipal Paul Bernard, au cours de la dernière session, a réclamé la suppression des murs de la Salpêtrière. Toute la gauche du boulevard de l'Hôpital est occupée, comme on sait, par des établissements municipaux ou privés qui couvrent une surface très étendue. Il y a l'hospice de la Salpêtrière, le magasin central de l'Assistance publique, deux ou trois maisons, puis les chantiers du charbon de Paris et les abattoirs de Villejuif. (1896)
Depuis quelque temps les employés de l'octroi, préposés à la porte d'Ivry, remarquaient qu'un homme d'une forte corpulence, et une femme paraissant en état de grossesse avancé, entraient très souvent dans Paris sans jamais en sortir par cette même porte.