Le ruisseau malin
La République française — 2 juin 1901
Nous parlions hier des « grandes » inondations de la Bièvre. Celle de 1665 avait laissé, dans l’esprit des Parisiens, une impression profonde, dont nous retrouvons l’écho dans les vers suivants de l’académicien Colletet, en ses Tracas de Paris :
LA RIVIÈRE DES GOBELINS
Item, ce canal de rivière,
Que tu vois passer par
derrière,
Il n’est qu’un ruisseau, mais malin,
Qui prend son nom de
Gobelin,
Ses eaux sont de telle nature,
Qu’elles servent à la
teinture,
Et tout le monde, en vérité.
En connoist assez la bonté.
Mais quand ce ruisseau se déborde,
Il n’a point de miséricorde.
Il bouleverse les maisons.
Il renverse murs et cloisons,
Inonde
toute la campagne.
Mine, rocher, cave, montagne :
Ensevelit, dedans
son corps,
Des vivants, dont il fait des morts :
Ainsi qu'on a vu,
ces années,
Des maisons toutes ruinées,
Et tant de gens qui sont
péris
Qui furent vous de tout Paris.
Il y a mieux, sans doute, comme poésie ; mais ce petit morceau, d’ailleurs sans prétention, prouve assez que la Bièvre, au temps du Grand Roi, ne laissait point de causer à nos pères une certaine appréhension.
Crues, inondations et débordements de la Bièvre
Les colères de la Bièvre (La République française, 1er juin 1901)
Crue de 1665
L'orage du 29 mai 1901
- L'orage (L'Aurore, 30 mai 1901)
- Terrible orage à Paris (Le Petit-Journal, 30 mai 1901)
- Le débordement de la Bièvre (Extrait du précédent s'attachant plus particulièrement aux dégâts survenus dans le secteur de la Glacière autour de la rue Daviel.)
- La crue de la Bièvre (Albéric Darthèze, L'Aurore, 31 mai 1901. L'auteur de l'article évoque les dégâts subis par les habitants du passage Moret.)
- Après l'orage (Le Figaro, 31 mai 1901)