La Bièvre ne sort pas souvent de son lit en quoi elle a bien tort ; mais,
quand elle s’y met, c’est pour tout de bon : elle pourrait délier
l’impétuosité de la Garonne ; on la croirait vraiment du Midi.
Son dernier débordement date du 21 février 1865 ; la chétive pécore, ce
jour-là, s’enfla si bien, qu’elle renversa trois logis, en endommagea
cinquante autres et noya quarante personnes !
C’était gentil pour une petite rivière. Il est vrai que la Bièvre venait
de se reposer pendant plus de deux siècles, car sa précédente escapade
remonte au lundi de la Pentecôte de l’année 1625. À cette date, elle s'était
montrée tout à coup si méchante, que les habitants du faubourg Saint-Marcel,
justement terrifiés, avaient quitté en hâte leurs demeures pour n’être point
noyés.
C’est qu’à cette époque on se souvenait encore de la grande inondation,
dite Déluge de Saint-Marcel, qui s’était produite le 8 avril 1579, et qui
avait eu des effets si terribles, que le Parlement et le corps municipal
avaient fait célébrer à Notre-Dame une messe solennelle « pour apaiser la
colère divine ». En moins de trente heures, la Bièvre avait abattu une
multitude de moulins, murailles et maisons, fait périr une grande quantité
de bétail et noyé une vingtaine de personnes.
Un peu moins terrible, bien que désastreux encore, fut le débordement du
15 mai 1526, le premier dont l’histoire fasse mention... Mais qui se serait
douté que tant de colères dormissent au fond de cette petite rivière, qui se
venge ainsi sans doute de tous les affronts et de toutes les immondices
qu’on lui fait journellement avaler !
Les crues, inondations et débordements de la Bièvre
Ce serait un petit concours à ouvrir : « Quel est le quartier de Paris, qui a le plus changé depuis quinze ans ? » Et il y a gros à parier que le quartier de la Glacière, alias de la Butte-aux-Cailles, se rangerait dans le peloton de tête. (1923)
Le feu éclatait, la nuit dernière vers quatre heures, dans une usine de dégraissage de chiffons appartenant à M. Figueros, située tout au fond du treizième arrondissement, 14, rue Brillat-Savarin.
M. Auguste Bazin, marchand de vins, établi avenue des Gobelins, voyait entrer, hier soir, Vers onze heures, dans son débit, un individu, qui ne lui parut pas être dans son état normal.
Rue Xaintrailles, derrière l'église Jeanne d'Arc, demeure une pauvre vieille grand'maman qui nourrit sa fille et ses petites-filles de crottes de chiens cueillies à l'aube sur les avenues qui rayonnent de la place d'Italie. (1893)
Au numéro 21 de la rue Croulebarbe habillait, avec son amant, Georges Deschamps, ouvrier fumiste, âgé de vingt-cinq ans, une femme Céline Pasquet, d'un au plus jeune, journalière.
Près de la place d'Italie, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, la cité Jeanne-d'Arc forme une sorte de boyau gluant, sombre, bordé de mornes bâtisses de cinq ou six étages aux murs zébrés de longues moisissures. Dès la tombée de la nuit, le coin n'est pas sûr... (1931)
La cité Jeanne-d'Arc, dont on connaît les titres à une triste célébrité, a été encore, hier soir, le théâtre d'un drame sanglant. Une mère de famille, une jeune femme, a été sauvagement égorgée par un alcoolique sans que les voisins, terrorisés, aient osé intervenir.
La Cité Jeanne-d'Arc, cet îlot lépreux et insalubre qui, dans le 13e arrondissement, groupe autour de quelques ruelles ses immeubles sordides, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, a vécu aujourd'hui un véritable état de siège. (1935)
Après une nuit d'anxiété, les locataires de la cité Jeanne-d'Arc ont appris avec soulagement l'arrestation d'Henri O..., qui avait blessé sa voisine d'un coup de couteau à la gorge.