A peu de distance de la manufacture des Gobelins, dans la rue de Lourcine,
est l'hôpital qui porte le même nom, et dont on ne peut parler que pour mémoire,
car il est invisitable, même pour les élèves en médecine qui n'y peuvent entrer
qu'avec une carte spéciale.
C'est, du reste, aussi un hôpital spécial, réservé aux femmes atteintes de
maladies vénériennes, pour lesquelles il y a 198 lits de chirurgie, 78 de
médecine et 36 d'accouchement.
Il n'a cette destination que depuis 1836 ; avant cela, la maison, qui occupe
une partie des bâtiments de l'ancien couvent des Cordelieres, supprimé à la
Révolution et qui avait été fondé en 1283 par la reine Marguerite de Provence,
femme de saint Louis, était un hospice pour les mendiants infirmes. Ces
mendiants ayant été transférés ailleurs en 1833, on y mit les orphelins du
choléra, qu'on n'y garda que trois ans.
L'hôpital de Lourcine n'a d'ailleurs rien de remarquable, les bâtiments
conventuels dans lesquels il est installé, ayant été reconstruits au siècle
dernier, mais il y a quelque chose de fort curieux dans la rue, c'est le
pont-viaduc sur le quelle boulevard Arago, qui n'est pas du même niveau, tant
s'en faut, la traverse; il y en a bien un autre aussi et pour le même usage,
dans la rue Pascal, toute voisine, mais celui de la rue de Lourcine est plus
pittoresque parce qu'on a ménagé, de chaque côté, des escaliers qui permettent
aux piétons de passer d'une rue dans l'autre sans faire un long détour.
Signalons, en plein Paris, un foyer d'infection « qui défie toute concurrence : 15, avenue de Choisy, entre le boulevard Masséna et la rue Gandon, existe un dépôt d'ordures ménagères. Les chats et les chiens crevés y achèvent paisiblement leur transformation dernière sous les chauds rayons du soleil de juillet. (1906)
Hier matin, vers dix heures, la concierge de la maison du n° 3 de la place Pinel descendait à la cave, une bougie à la main. Arrivée à la dernière marche de l'escalier, le sol céda sous ses pieds, et elle disparut tout à coup dans une profonde excavation. (1883)
Un nouveau pont vient d'être construit sur la route militaire qui entoure Paris, entre la porte de la Gare et celle de Vitry. Il est parallèle au boulevard Masséna, et franchit la ligne du chemin de fer d'Orléans. De cette façon, on peut parcourir la ligne stratégique sans rencontrer d'obstacles. (1877)
La rue Baudricourt a été hier soir le théâtre d'un drame passionnel. Un nommé Armand Féler, journalier, a tué de deux coups de couteau un ouvrier serrurier, Napoléon Stevenotte.
C'est aujourd'hui qu'on inaugure la « fondation Singer-Polignac » devant un nombreux et élégant public d'invités. À vrai dire, ce n'est pas « tout près d'ici ». C'est à l'autre bout de Paris, à la Glacière, tout près des « fortifs » dans un quartier essentiellement populaire, où l'on vient d'achever une nouvelle église, une nouvelle paroisse, Sainte-Anne, qui succède à la chapelle Bréa. Rue de la Colonie, entre les baraques en planches d'une population inconnue et une usine ; on y arrive par la place d'Italie et la rue Bobillot. (1911)
On appelle arlequins les restes des grands restaurants, lycées, etc., qui, après avoir été accommodés par certains commerçants exploitant ce commerce, sont revendus par eux, pour quelques sous, aux ouvriers nécessiteux.
Les obsèques de M. Curie ont été célébrées, hier, avec la plus grande simplicité et sans aucune cérémonie. Dès trois heures arrivèrent à la maison mortuaire, 108, boulevard Kellermann, des professeurs de la Sorbonne et du Collège de France, ainsi que des membres de l'Institut. Tour à tour ils pénétraient dans la petite maison... (1906)
À trois heures du matin, boulevard Arago — le boulevard Liabeuf, comme l'appellent maintenant, les apaches du quartier — une fusillade terrible s'est engagée entre agents et rôdeurs, sur l'emplacement même où fut exécuté le meurtrier de la rue Aubry-le-Boucher.