Rue de la Fontaine-à-Mulard en 1905 par Henri Godefroy, Photographe image sous licence CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet
Rue, ruelle, rote, sente ? On ne pourrait dire. Serrée entre palissades,
élargie, resserrée, elle serpente à travers la vallée de la Bièvre, montant,
descendant, avec des imprévus et des pittoresques qu’on retrouve dans les
vieilles cités ruinées qui s’effritent sous les lézardes du temps.
La fontaine existe encore. Envoûtée, elle est là comme un monument,
rouillée, archaïque, stérile, laissant reposer son unique bras de fer sans
un geste utile qui puisse expliquer sa présence. Et l’on imagine je ne sais
quelle légende de château-fort en regardant autour de cette fontaine
abandonnée, les ruines qui pleurent, les bicoques de hameau et les pierres
qui tombent.
De l’autre côté, on aperçoit soudain un filet d'eau qui coule, et noir et
brunâtre et jaune et violet, multicolore, la Bièvre, que des tanneries
utilisent encore et qui, malgré tout, donne à ce paysage provincial un
aspect de fraîcheur et de vie.
D'anciennes auberges. Puis des lumignons à l'huile : un ressouvenir, un
coin de treizième siècle qui subsiste, tout un poème vieillot quel des mains
sacrilèges détruiront vers par vers, maison par maison, pour construire à la
place des églises d'architecture douteuse et laide, qui alourdiront ce
paysage gothique de leur silhouette encombrante.
Et la Fontaine-à-Mulard disparaîtra et s’en ira où s'en sont allés les
derniers vestiges des siècles disparus.
Paris aura la semaine prochaine un nouveau jardin public, un très beau jardin. Il n’en possédera jamais trop ! Le fait est d’autant plus intéressant que ce nouveau jardin se trouve dans un arrondissement, au reste fort peuplé, le 13e, qui, il y a encore un an, ne possédait pas le moindre square. (1938)
Les habitants de la rue du Dessous-des-Berges, dans le quartier de la Gare, ont été fortement impressionnés hier soir par un drame présentant un côté mystérieux, qui s'est déroulé dans l'immeuble situé au numéro 78. Une mère, Marie Pouquet, âgée de trente-deux ans, est venue s'abattre vers minuit sur le pavé de la cour, elle portait, attaché autour du corps, son enfant âgé de vingt mois.
Hier matin, était inauguré, dans le quartier Croulebarbe, un nouveau jardin public. II s'étend sur 22.500 mètres carrés, derrière la Manufacture des Gobelins et le Garde-Meubles National. C'est à Émile Deslandres que l'on doit cette initiative. Ayant représenté pendant plus de vingt-cinq années ce quartier, au nom du Socialisme, il s’était penché sur les misères et les besoins de la classe ouvrière dont il était lui-même. (1938)
Les transformations de la rue d'AIésia se font, avec une rapidité vertigineuse, dans le prolongement de cette voie, au-delà de rue de la Glacière. Dans cette partie, la nouvelle rue prendra le nom de rue Tolbiac, et sera poussée jusqu'à l'avenue d'Italie. (1877)
L'enquête ouverte par M. Bolot, commissaire de police, sur la tentative d'assassinat dont le maraîcher Duchefdelaville, se prétendait victime s'est poursuivie hier.
La Butte-aux-Cailles, ce n'est plus Paris; ce n'est pas, non plus, la banlieue, encore moins la province : c'est la Butte-aux-Cailles, et voilà tout. (1885)
La place Jeanne-d'Arc a été hier soir le théâtre d'une bagarre qui un instant a mis la police sur les dents. Un nommé Louis Klamber, d'origine alsacienne, âgé de cinquante et un ans, a été assommé par la foule. L’infortuné n'a dû la vie qu'à l'intervention de la police, qui pourtant a craint un instant ne pouvoir l'arracher à ceux qui s'acharnaient sur lui.
Un fait fort curieux se produit en ce moment dans la partie du quartier de la Maison-Blanche, comprise entre les rues de Tolbiac, de la Providence et de l'Espérance. (1898)