Un jour dans le 13e

 Le Journal — 23 octobre 1915

Au fil des jours.

Le Journal — 23 octobre 1915

Cette affreuse catastrophe de la rue de Tolbiac vient douloureusement nous rappeler qu'il existe ailleurs jusqu'au front des postes de devoir et de danger, et que la femme s'y montre l'égale de l'homme.

Je songe tristement à tous ces combattants qui, là-bas, face à l'ennemi, vont apprendre la mort ou les tortures atroces d'une épouse, d'une sœur, d'une fille, d'une mère peut-être. Je songe à ceux qui, sachant exposées au même sort les chères âmes laissées au foyer, connaîtront au milieu de leurs épreuves l'amertume d'une nouvelle inquiétude.

Ils croyaient avoir pris-pour eux-mêmes tout le risque ; ils se figuraient que leur courage, leur sublime acceptation du sacrifice mettaient à l'abri les doux êtres de faiblesse demeurés en arrière… Non ; parmi celles vers qui vont leurs pensées, il en est aussi qui. pour défendre le foyer contre la misère, ou pour préparer les armes sans lesquelles l'héroïsme viril ne pourrait rien, affrontent comme feux quotidiennement la mort.

Et quel danger peut se comparer à cette menace latente, sournoise, muette, de formidables puissances de destruction dont un geste maladroit, une inattention, un faux pas peuvent à chaque seconde déchaîner la fureur !

Certes, parmi toutes les conquêtes que la guerre a offertes au féminisme, celle de l'égalité dans le risque et la douleur est la seule que nous eussions voulu refuser à jamais à nos sœurs. C'est celle aussi pourtant, j'en suis sûr, qui leur est la plus précieuse.

Qu'elle soit donc complète au moins ; assimilons les ouvrières des explosifs aux mobilisés du front pour le droit à pension, et traitons les victimes de la rue de Tolbiac et leurs familles comme s'il s'agissait de militaires frappés en service commandé : elles aussi sont tombées pour la patrie,  au champ d'honneur.

Jean Weber.

La catastrophe de la rue de Tolbiac - 20 octobre 1915


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L'accident du 23 juillet 1915

Saviez-vous que... ?

Fin juin 1892, M. Jules Beaufils, souffleur du théâtre des Gobelins, était hier à son poste lorsque, au troisième acte de la pièce l'Oiseau bleu, au moment où les spectateurs palpitaient sous l'intérêt du dénouement, la jeune-première, trahie par sa mémoire, manqua soudain la réplique.
S'approchant un peu de la rampe, elle attendit les premiers mots ; mais le souffleur resta muet.
On crut que le souffleur dormait, et des appels désespérés partirent de la rampe, jetés par les artistes en détresse. Mais tout fut inutile : le pauvre homme avait succombé à une affection cardiaque.
Cet incident, qui a vivement ému le public, a trouble un moment la représentation, qui a pu être terminée avec le concours d'un remplaçant.

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L'Eglise Sainte-Anne de la Maison Blanche, de style romano-byzantin, est due à l'architecte Bobin.

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Le 9 octobre 1923, le quotidien Paris-Soir rapportait , qu'avenue d'Ivry, Mme veuve Marie Buronifesse, 73 ans, demeurant rue de la Pointe d'Ivry avait glissé sur une épluchure de banane et s'était blessée si grièvement qu'elle fut transportée à la Pitié.

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Le promeneur qui, après avoir suivi la rue Mouffetard tourne à droite et prend celle du Petit-Gentilly, se trouve inopinément en face d'un des plus beaux paysages qui soient à Paris. Il a devant les yeux une vallée arrosée par la Bièvre, dont il n'est pas assez près pour respirer les émanations délétères et nauséabondes; dans les prairies riveraines, des blanchisseuses étendent le linge sur des piquets ; des vaches paissent comme en pleine campagne; çà et là des jardins plantés au XVIIIe siècle par de riches gentilshommes qui cherchaient le plaisir et le repos dans ces lointains quartiers, dressent les cimes verdoyantes de leurs arbres fruitiers, ou prolongent en arceaux de verdure les débris de leurs nombreuses charmilles.
Les tanneries disséminées çà et là avec leurs greniers à claire-voie ressemblent à des villas italiennes ; le vallon se relève environ à un kilomètre de l'endroit où nous supposons que l'observateur est placé. Les lignes imposantes de la manufacture des Gobelins dominent un amas de toitures, la plupart dégradées par le temps. Au-dessus des maisons se découpent sur le ciel l'Observatoire, le dôme du Val-de-Grâce, celui de l'église de Sainte-Geneviève, les clochers de Saint-Jacques-du-Haut-Pas, de Saint-Étienne-du-Mont et la tour du lycée Napoléon. Nous ne saurions trop recommander aux voyageurs cette vue exceptionnelle, qui mériterait d'être plus connue.(Émile de Labédollière)

L'image du jour

Le boulevard de la Gare (Vincent-Auriol #Paris13) à la hauteur de la cité Doré

... et face à la Raffinerie Say, le tout avant la construction de la ligne 6 du métro.
Les rails que l'on devine au premier plan, en bas à droite, sont ceux du tramway venant de la rue Jeanne-d'Arc.