Un jour dans le 13e

 Le colonel Cordier, des sapeurs pompiers, est fait officier de la Légion d'honneur

Le colonel Cordier, des sapeurs pompiers, est fait officier de la Légion d'honneur

Le Petit-Parisien ― 27 octobre 1915

Le colonel Cordier, commandant le régiment des sapeurs-pompiers de Paris, vient d'être inscrit au tableau spécial de la Légion d'honneur, pour le grade d'officier. Cette distinction est la juste récompense de l'habileté. du dévouement, du sang-froid et du courage que le vaillant officier manifesta en tant d'occasions, et tout récemment encore.

Parisien de Paris ― il est né boulevard Saint- Michel ―  le colonel Cordier se disposait, le jour où se produisit la catastrophe de la rue de Tolbiac, à inspecter les services du théâtre des Gobelins, quand il perçut le bruit de l'explosion.

Sans prendre le temps d'aller endosser son uniforme, il accourut sur les lieux, où il arriva en même temps que la première équipe de sapeurs. Par les habiles manœuvres qu'il commanda, et au péril de sa vie, il réussit à éviter que l'incendie ne gagnât un important dépôt de chedditte, conjurant ainsi une nouvelle catastrophe, qui eût été plus terrible que la première.

Âgé aujourd'hui de cinquante-six ans, le colonel Cordier débuta, en sortant de Saint-Cyr, comme sous-lieutenant au 104e de ligne. Il entra au corps des sapeurs-pompiers. Après un stage d'une année au 72e de ligne, avec le grade de lieutenant, il revint au corps des sapeurs pour ne plus le quitter. C'est là qu'il conquit tous ses galons. Depuis près de trente ans, il a assisté à tous les grands incendies. Titulaire de cinq médailles d'honneur; il mérita la première à l'incendie de l'Opéra-Comique et la seconde à celui du Bazar de la Charité.

C'est à lui que Paris doit la transformation totale du matériel d'incendie. En 1908, il visita tous les ports de guerre, y compris Bizerte, dans le but de réorganiser le service d'incendie dans la marine. Il fut promu colonel le 6 janvier 1913.

Depuis le commencement de la guerre actuelle, son matériel technique fut constamment requis par l'autorité militaire. Il put fournir également à plusieurs corps des armées en campagne, des cadres expérimentés officiers et gradés et 80 sapeurs.

Le colonel Cordier créa trente-trois postes pour la défense le service d'ordre et la protection d'établissements importantes à Paris Il créa, en banlieue, huit postes permanents de cent hommes pour assurer le bon ordre et coopérer au service d'incendie dans les communes suburbaines, et fournit à l'armée de nombreux conducteurs d'autos. Il fit accomplir, par ses glorieux subordonnés, de nombreuses missions au front. Il assainit le champ de bataille de la Marne.

Après avoir assuré le sauvetage d'un train de blessés, tombé dans la rivière, et de matériel d'artillerie et de munitions également immergés dans l'Aisne, il organisa dans la région de Reims, dès mars 1915, la lutte contre les incendies, provoqués presque quotidiennement par le bombardement. Tels sont les états de service du colonel Cordier, à qui le gouvernement vient d'accorder une récompense tant de fois méritée.

La catastrophe de la rue de Tolbiac - 20 octobre 1915


21 octobre


22 octobre


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28 octobre


29 octobre


31 octobre


18 novembre


21 novembre


10 décembre


L'accident du 23 juillet 1915

Saviez-vous que... ?

Fin juin 1892, M. Jules Beaufils, souffleur du théâtre des Gobelins, était hier à son poste lorsque, au troisième acte de la pièce l'Oiseau bleu, au moment où les spectateurs palpitaient sous l'intérêt du dénouement, la jeune-première, trahie par sa mémoire, manqua soudain la réplique.
S'approchant un peu de la rampe, elle attendit les premiers mots ; mais le souffleur resta muet.
On crut que le souffleur dormait, et des appels désespérés partirent de la rampe, jetés par les artistes en détresse. Mais tout fut inutile : le pauvre homme avait succombé à une affection cardiaque.
Cet incident, qui a vivement ému le public, a trouble un moment la représentation, qui a pu être terminée avec le concours d'un remplaçant.

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En 1911, M. Yendt était commissaire de police du quartier de la Salpêtrière.

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Selon le Figaro du 9 septembre 1899, sur les 266 vieilles lanternes à huile destinées à l'éclairage public que comptait encore Paris, 139 étaient allumées tous les soirs autour de la Butte-aux- Cailles.

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Dans le projet initial élaboré en 1860-1861, le chemin de fer de ceinture rive gauche devait franchir la vallée de la Bièvre grâce à un viaduc de 800 mètres de longueur reposant sur des arches de 10 mètres d'ouverture et d'une hauteur maximale de 15 mètres.

L'image du jour

Le boulevard de la Gare (Vincent-Auriol #Paris13) à la hauteur de la cité Doré

... et face à la Raffinerie Say, le tout avant la construction de la ligne 6 du métro.
Les rails que l'on devine au premier plan, en bas à droite, sont ceux du tramway venant de la rue Jeanne-d'Arc.