Un jour dans le 13e

 La catastrophe de la rue de Tolbiac

La catastrophe de la rue de Tolbiac

Le Figaro — 25 octobre 1915

Les obsèques du docteur Desandré, médecin major des sapeurs-pompiers, blessé mortellement, comme nous l'avons dit, par l'explosion d'une boite restée intacte, dans les décombres, ont eu lieu hier matin, à huit heures et demie, au Val-de-Grâce.

Un peloton de sapeurs-pompiers de la caserne de Port-Royal rendait les honneurs militaires. La croix de la Légion d'honneur, qui avait été remise au défunt sur son lit de mort, au Val-de-Grâce, par le Président de la République, était portée sur un coussin par un sapeur-pompier.

Le deuil était conduit par la veuve et les enfants du défunt, ainsi que par le colonel et les officiers du régiment.

Les ministres, les préfets de la Reine et de police, la Conseil municipal, les autorités militaires et civiles étaient représentés à la cérémonie, ainsi que la garde républicaine et le corps des officiera du service de santé. Le colonel Cordier a prononcé l'éloge du défunt. Puis M. Charles Mathiot, avocat, parlant au nom de l'Alliance républicaine et démocratique, a retracé la carrière du major Desandré, « homme d'action, honnête et droit, bon, serviable, républicain traditionnel, aimant passionnément la France, démocrate ardent ayant l'horreur des démagogues ». Au nom de l'Alliance républicaine et de son présidant M. Carnot, il lui a dit un dernier adieu.

L'inhumation a eu lieu au Père-Lachaise, dans un caveau de famille.

Les obsèques des victimes de la catastrophe auront lieu individuellement. Un crédit de 25,000 francs a été ouvert pour les frais et les secours aux familles.

La catastrophe de la rue de Tolbiac - 20 octobre 1915


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L'accident du 23 juillet 1915

Saviez-vous que... ?

Fin juin 1892, M. Jules Beaufils, souffleur du théâtre des Gobelins, était hier à son poste lorsque, au troisième acte de la pièce l'Oiseau bleu, au moment où les spectateurs palpitaient sous l'intérêt du dénouement, la jeune-première, trahie par sa mémoire, manqua soudain la réplique.
S'approchant un peu de la rampe, elle attendit les premiers mots ; mais le souffleur resta muet.
On crut que le souffleur dormait, et des appels désespérés partirent de la rampe, jetés par les artistes en détresse. Mais tout fut inutile : le pauvre homme avait succombé à une affection cardiaque.
Cet incident, qui a vivement ému le public, a trouble un moment la représentation, qui a pu être terminée avec le concours d'un remplaçant.

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En 1892, Mesdemoiselles Dufrène, disposant de hautes références, donnaient des leçons d'italien au 27 de l'avenue des Gobelins.

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La marché découvert des Gobelins — que l'on appelle aujourd'hui le marché Auguste-Blanqui — remplaça le marché couvert à compter du 9 mai 1898 et, comme maintenant, se tenait les mardis, vendredis et dimanches.

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Le 11 aout 1907, un corbillard, qui se rendait, à trois heures de l'après-midi, au cimetière de Gentilly, a été tamponné, à l'angle de la rué de Tolbiac et du passage du Moulinet, par un tramway de la ligne Vincennes-Saint-Cloud. Le cercueil, rapportait le Figaro, qui était tombé sur la chaussée, ne s'est pas ouvert et a été replacé sur le corbillard, qui a pu continuer sa route. Mais pour la Justice, le cercueil fut projeté à terre, se brisa et le corps du défunt roula sur la chaussée.
Ce macabre accident, ajoutait la Justice, a suscité, parmi la foule des promeneurs, une pénible émotion.

L'image du jour

Le boulevard de la Gare (Vincent-Auriol #Paris13) à la hauteur de la cité Doré

... et face à la Raffinerie Say, le tout avant la construction de la ligne 6 du métro.
Les rails que l'on devine au premier plan, en bas à droite, sont ceux du tramway venant de la rue Jeanne-d'Arc.