Enquête publique sur les projets de voiries intéressant les 13e et 14e arrondissements -1863
Enquête publique sur les projets de voiries intéressant les 13e et 14e arrondissements
Le Temps — 5 mars 1863
Une enquête est ouverte, pendant quinze jours consécutifs, à partir d'aujourd'hui,
aux mairies des 13e et 14e arrondissements, sur divers projets de voirie intéressant
cette partie annexe de la capitale. A l'appui des plans déposés, l'administration
a joint une légende explicative, dont nous reproduisons les termes :
Le projet d'ouverture d'une grande voie, sous le nom de boulevard du Transit,
dans les 13° et 14e arrondissements, et de diverses voies accessoires se rattachant
à cette ligne principale, a déjà été soumis à une enquête aux mairies de ces
deux arrondissements. Ce projet a donné lieu à diverses observations s'appliquant
notamment à la direction de la grande voie à travers le 13e arrondissement,
direction qui a été critiquée comme ne desservant pas suffisamment les centres
des diverses agglomérations connues sous les dénominations de la Glacière la
Butte-aux-Cailles et la Maison-Blanche.
Plan de Paris 1866 avec les voies nouvelles projetées
Suivant le nouveau tracé aujourd'hui soumis à l'enquête, la ligne d'axe du
boulevard projeté part du carrefour des Quatre-Chemins (route d'Orléans), coupe
la rue de la Tombe-Issoire à la hauteur de la rue Sarrazin, traverse la rue
de la Glacière, à dix mètres de la façade de la maison située à l'angle des
rues de la Glacière et de la Santé. Un raccordement est ménagé sur ce point
avec la rue du Pot-au-Lait. Le boulevard se dirige ensuite, en ligne droite,
vers le carrefour des routes d’Ivry et de Choisy, et vient se raccorder avec
la rue ouverte vis à vis de l'église Notre-Dame-de-la-Gare. De ce point, le
boulevard continuera ultérieurement dans la même direction pour traverser la
Seine, à peu près à mi-distance des ponts de Bercy et Napoléon III.
Dans ce parcours, le boulevard coupe la rue de la Tombe-lssoire vers la rue
Sarrazin avec un déblai de 1m,60, et se raccorde avec la première de ces rues
par une légère pente de 0m,145. Mais la déclivité de cette voie, dans son état
actuel, ne saurait en permettre le raccordement avec les fortifications, et
il a fallu y pourvoir par un embranchement partant de la rue de la Tombe-Issoire,
et aboutissant sur la route d'Orléans, en face de la station projetée du chemin
de fer de ceinture.
Au delà de la rue de la Tombe-Issoire, le boulevard rencontre le chemin de
fer de Sceaux. Les nivellements qui font passer la nouvelle voie à 9m,10 au-dessous
de ce chemin, nécessitent, en outre, sur ce point, le redressement partiel du
chemin des Prêtres.
Au delà de la rue de la Tombe-Issoire, le boulevard descend, par une pente
de 0m,025, vers la rue de la Glacière, qu'il coupe à niveau, traverse la vallée,
de la Bièvre sur un viaduc, et coupe la rue de l'Espérance, avec un remblai
de 0m,33 seulement.
De ce dernier point, jusqu'à l'extrémité de la partie du projet mise à l'enquête,
la nouvelle voie ne présente que des pentes inférieures à 0 mètre 0,25, franchit
toutes les rues qu'elle rencontre à leur niveau actuel, sauf la rue du Moulin-des-Prés,
qui ne se prête à aucun raccordement, et sur laquelle un pont devra être construit.
Pour compléter le réseau des communications aux abords des deux moulins,
il a paru convenable de prolonger la rue Nationale vers la porte d'Ivry, afin
de donner à ce quartier une communication plus directe avec la route d'Ivry
et le Petit-Ivry. La grande voie dont nous venons d'indiquer le tracé, est destinée
à être prolongée ultérieurement, pour traverser la Seine à équidistance des
deux ponts de Bercy et Napoléon III.
Le plan soumis à l'enquête comprend, outre le tracé du nouveau boulevard :
1° L'ouverture d'une voie de vingt mètres de largeur, partant du point de
rencontre du boulevard projeté avec la rue de la Tombe-Issoire, et aboutissant
à la route d'Orléans, en face de la station projetée sur ce point du chemin
de fer de ceinture ;
2° Le redressement d'une partie du Chemin-des-Prêtres ;
3° Le redressement de la rue du Pot-au-Lait, à partir du carrefour formé
par les rues de la Santé, de la Glacière et le nouveau boulevard ;
4° Le prolongement de la rue Nationale, entre la place du même nom et la
porte d'Ivry;
5° Enfin, le prolongement de la rue de la Croix-Rouge jusqu'à sa rencontre
avec la grande voie transversale.
Les quartiers pauvres et populeux de Paris sont négligés ou dédaignés par l'administration, tandis que les quartiers élégants sont « embellis » à grands frais. Cette iniquité, à laquelle personne ne songe, et dont beaucoup de citoyens ont malheureusement à souffrir, a fini par provoquer les plaintes légitimes des habitants du 13e arrondissement, c'est-à-dire du coin abandonné qui comprend la route d'Italie, les Gobelins, la Bièvre et la Butte-aux Cailles. (1869)
La cité Doré, entre le boulevard de l'Hôpital et la rue Jeanne-d'Arc, refuge misérable des biffins les plus pauvres, était jusqu'à présent un coin pittoresque de reportage. C'est maintenant le lieu d’une catastrophe douloureuse qui compte cinq morts, qui aurait pu tuer plus de personnes encore, si, par un malheureux hasard elle s'était produite, une heure plus tôt. (1925)
II y a un an, les Kroumirs étalent absolument inconnus en France ; aujourd’hui, comme les Cosaques et les Bédouins, ils ont pris place dans le vocabulaire populaire. Kroumir est passé expression de mépris. La cité des Kroumirs n’est donc pas bien vielle, et son aspect n’a rien qui puisse exciter l’envie. (1882)
Le Bulletin Municipal a enregistré l'expropriation, pour cause d'utilité publique, d'un certain nombre de maisons du 13° arrondissement, situées rue Jenner, boulevard de l'Hôpital, rue Esquirol, passage Crouin, place Pinel, cité Doré, avenue Constance, avenue Constant-Philippe et boulevard de la Gare. (1914)
Ce serait un petit concours à ouvrir : « Quel est le quartier de Paris, qui a le plus changé depuis quinze ans ? » Et il y a gros à parier que le quartier de la Glacière, alias de la Butte-aux-Cailles, se rangerait dans le peloton de tête. (1923)
Rue Xaintrailles, derrière l'église Jeanne d'Arc, demeure une pauvre vieille grand'maman qui nourrit sa fille et ses petites-filles de crottes de chiens cueillies à l'aube sur les avenues qui rayonnent de la place d'Italie. (1893)
Près de la place d'Italie, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, la cité Jeanne-d'Arc forme une sorte de boyau gluant, sombre, bordé de mornes bâtisses de cinq ou six étages aux murs zébrés de longues moisissures. Dès la tombée de la nuit, le coin n'est pas sûr... (1931)
La Cité Jeanne-d'Arc, cet îlot lépreux et insalubre qui, dans le 13e arrondissement, groupe autour de quelques ruelles ses immeubles sordides, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, a vécu aujourd'hui un véritable état de siège. (1935)
La municipalité parisienne a inauguré, ce matin dans le 13e arrondissement, le prolongement de la rue Jeanne-d'Arc qui relie ainsi le quartier des Gobelins à celui de la Gare. (1936)
Nous avons visité les Gobelins à onze heures. C'est le moment le plus propice pour recueillir une impression personnelle. À cette heure matinale, en effet, la foule des touristes n'a pas accès dans la manufacture ; le travail bat son plein dans la cité, et le chantier et l'atelier présentent leur physionomie réelle que n'a pas encore altérée la fatigue d'une demi-journée de labeur. (1900)
Nous nous sommes rendu à l'asile Nicolas-Flamel, 71, rue du Château-des-Rentiers, un asile modèle, d'une extraordinaire propreté, disons le mot d'une belle coquetterie. (1896)
C'est sous cette sinistre appellation qu'on désignait dans; le treizième arrondissement; la redoutable bande de malfaiteurs qui, la nuit venue, se répandaient dans les divers quartiers de cet arrondissement...
Le Refuge Nicolas-Flamel, asile de nuit, est installé rue du Château-des-Rentiers. Délicate attention du hasard. Tout auprès, rue de Tolbiac, il est une gare, munie de ce fronton : Entrée — CEINTURE — Sortie. On s'étonne qu'il n'y ait point, ajoutés par un pauvre, cinq lettres de réponse : «Merci ! » (1922)
A propos des affluents de la Seine, disons que l'un des plus modestes d'entre eux, la petite rivière de la Bièvre, se paye le luxe d'une inondation aux portes de Paris.
Là-bas, tout au bout de l'avenue d'Italie, près de la barrière de Fontainebleau, s'élevait une toute petite chapelle, mystérieusement fermée, et dans laquelle, depuis 1893, personne n'avait prié. Les habitants disaient en passant : c\'est la « chapelle Bréa », beaucoup sans comprendre le sens de cette dénomination. (1901)
L'abbé Garnier a fait cette semaine une tournée apostolique à la Maison Blanche C'est un bon coin de Paris, plein d'honnêtes travailleurs, mais, hélas ! aussi, un pauvre nid à misère. (1891)
Sur commission rogatoire de M. Chesney, juge d'instruction, MM. Berthelot, commissaire de police aux délégations judiciaires, et Loutières, professeur à l'École de pharmacie et inspecteur des pharmacies, se sont transportés au siège d'une succursale de la Pharmacie mutualiste, 113, rue Broca