A L'HÔTEL DE VILLE
La suppression de la Bièvre
Le Petit Parisien — 20 juin 1907
Le conseil ayant décidé, en 1899, après de lentes et nombreuses études, de faire procéder à la couverture de la Bièvre « dont les émanations exercent une influence fâcheuse sur la santé des riverains ou sont au moins pour tous une cause grave d'incommodités », invita l'administration à négocier avec les riverains et au besoin à les exproprier pour cause d'utilité publique.

M. Deslandres, dans un intéressant rapport qu'il vient de faire distribuer à ses collègues, expose le résultat de ces négociations.
Au moment de la décision prise par le conseil municipal, en 1899, sur les huit kilomètres environ que comportait autrefois le cours des deux bras de la Bièvre dans Paris, il ne restait plus que 1,362 m. 65 à ciel ouvert, dont 512 m. 85 sur la Bièvre vive (rues Corvisart, Croulebarbe, boulevard Arago, etc.) et 849 mètres 80 sur la Bièvre morte (rues Monge, de la Clef, etc.) 91 propriétaires ou locataires étaient seuls intéressés au maintien du statu quo.
Depuis cette époque, l'administration a passé des traités amiables avec 63 des intéressés. Pour les 28 qui ont refusé de transiger, M. Deslandres propose de poursuivre les formalités d'expropriation en ce qui les concerne. Il ne s'agit d'ailleurs plus que d'un parcours d'environ 300 mètres, la dépense sera donc peu considérable.
Emile Deslandres (1866-1935), ouvrier typographe, conseiller municipal du quartier Croulebarbe depuis 1905 jusqu' l'élection de 1935 à laquelle il ne se représenta pas. Il mourut quelques mois plus tard. (NdE)