L’enlèvement des ordures ménagères
Le Gaulois — 26 février 1884
Le Conseil municipal s'est prononcé sur la question des ordures ménagères, après rapport des commissions de la voirie et des eaux et égouts.
Une proposition de retrait de l'arrêté préfectoral a été repoussée par 31 voix contre 28.
Les conclusions des commissions ont été adoptées par 34 voix contre 18.
Ces conclusions maintiennent, en somme l'arrêté, de M. Poubelle, sauf quelques modifications de détail.
Le récipient commun est conservé. Mais le dépôt sur la voie publique devra être effectué une heure au moins avant le passage du tombereau d'enlèvement. Le Conseil pense que les chiffonniers auront ainsi le temps d'exercer leur industrie.
Afin de permettre aux personnes, qui ont un logement exigu ou sortent de bonne heure le matin, de se débarrasser facilement des ordures ménagères, les récipients devront être mis à la disposition des locataires, non plus à sept heures du matin, mais dès neuf heures du soir.
L'interdiction de verser dans les récipients des débris de verre et de vaisselle est main tenue. Les coquilles d'huîtres toutefois pourront trouver l'hospitalité dans les récipients.
Défense est faite, comme par le passé, aux chiffonniers, de répandre les ordures sur la voie publique ; ils pourront opérer le triage sur une toile, à condition de remettre les ordures dans le récipient.
On sait que déjà cette faculté avait été laissée aux chiffonniers par M. Poubelle.
Chiffons et chiffonniers dans le 13e
Territoire en marge de la capitale, le 13e accueillait d'importantes communautés de chiffonniers qui se répartissaient en plusieurs points de l'arrondissement. Ces activités commencèrent à décliner à partir des années 1880 notamment à la suite de l'arrêté du 24 novembre 1883 dit "arrêté Poubelle", entré en vigueur le 15 janvier 1884, organisant l'enlèvement des ordures ménagères et prescrivant la mise en place par les propriétaires d'immeubles de récipients ad hoc à disposition de leurs locataires.
Les lieux
- La Cité Doré par Alexandre Privât d'Anglemont (1854)
- Le Cabaret du Pot-d’Étain (1864)
- La rue Harvey (1889)
La "Cité Tolbiac"
L'expression "Cité Tolbiac" est apparue dans la presse uniquement en août 1898. L'entrée de cette cité était peut-être située dans l'impasse Sainte-Marie, voie de 35 mètres sur 4 débouchant dans la rue de Tolbiac (impasse Tolbiac avant 1877).
- Les concierges des chiffonniers (Le Petit Journal — 5 août 1898)
- La Cité Tolbiac (La Patrie — 16 août 1898)
- La cité Tolbiac (Le Figaro — 16 août 1898)
- L'Exode des « Biffins » (Gil Blas — 16 août 1898)
- Le monde de la hotte (Le Gaulois — 20 août 1898)
Les gens
- Chiffons et chiffonniers (1872)
- Les chiffonniers de la Butte-aux-Cailles (1875)
- Portrait d'un chiffonnier de la Butte-aux-Cailles (extrait du précédant - 1877)
- La villa des chiffonniers (1897)
L'arrêté Poubelle et ses conséquences
L'arrêté du préfet de la Seine organisant l'enlèvement des ordures ménagères via une règlementation des réceptacles et des heures de dépôts et de ramassage allait mettre à mal la corporations des chiffonniers. Quelques journaux s'en émurent et organisèrent des campagnes de soutien aux "chiffonniers affamés à plaisir par l'administration" selon l'expression du Gaulois qui ne faisait pas dans la modération sur cette affaire.
- Arrêté du 23 novembre 1883 dit "arrêté Poubelle" (1883)
- Les chiffonniers de Paris (Le Gaulois — 17 janvier 1884)
- Une première distribution - Ve et XIIIe arrondissement (Le Gaulois — 23 janvier 1884)
- Conseil municipal – Séance du 8 février (Le Gaulois — 9 février 1884)
- L’enlèvement des ordures ménagères (Le Gaulois — 26 février 1884)
Dans la littérature
