Sur la Bièvre...

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La Bièvre

Extrait du Dictionnaire de la conversation et de la lecture :
inventaire raisonné des notions générales les plus indispensables à tous,
par une société de savants et de gens de lettres.
(1859)

BIÈVRE, petite rivière qui prend sa source aux environs de Versailles, entre Bouviers et Guyancourt, et vient se perdre dans les égouts de Paris, après un cours de 31 kilomètres, dans lequel elle baigne les villages de Jouy, de Bièvre, dont elle tire son nom, arrose des prairies, se cache dans de fraîches vallées, fait tourner des moulins et alimente des fabriques.

Elle coupe les fortifications auprès de la porte de la Maison-Blanche, fait un détour pour traverser la manufacture des Gobelins et vient longer la rue de Buffon, puis passe le boulevard de l'Hôpital et suit le mur de l'hospice de la Salpêtrière pour venir jusqu'au quai d'Austerlitz, où elle se jetait jadis dans la Seine.

Là un tunnel la reçoit pour la conduire jusqu'au quai Saint Bernard, où, par les embranchements d'égouts des boulevards Saint-Germain et Saint-Michel, elle vient rejoindre à la place du pont Saint-Michel le grand égout collecteur des quais de la rive gauche, qu'un siphon placé près du pont de l'Alma réunira à un nouvel égout collecteur, qui, passant sous Chaillot et Passy, ira se déverser dans la Seine au-dessous de Neuilly. La corruption des eaux de la Bièvre date de loin.

Elle suivait doucement sa pente naturelle, quand les religieux de Saint-Victor voulurent, sous Louis VII, la forcer d'entrer dans leur enclos et d'y moudre leurs grains. Saint Bernard les y aida, au préjudice des riverains. Les fortifications de la ville obligèrent, plus tard, à l'abandon d'une partie de ce nouveau canal.

La partie délaissée devint pour le voisinage un égout ; chacun y jeta ses immondices ; on l'appela le trou punais. Ce fut pour tout ce côté de Paris un foyer de contagion. Ce canal est de venu la rue de Bièvre. Mais la Bièvre coulait en même temps dans Paris pour le travail.

Des drapiers et des teinturiers en laine s'étaient établis sur ses bords dès le quatorzième siècle. Jean Gobelin donna le premier beaucoup d'éclat et de célébrité à ses couleurs. Ses descendants l'imitèrent.

Cette famille des Gobelins devint riche et puissante. Colbert fit de leur fabrique, en 1667, la manufacture royale des Gobelins. La Bièvre en prit le nom. Quarante mille ouvriers vivent, sur ses bords, des industries qu'elle alimente. Ses eaux, dont les exhalaisons ont été si souvent incommodes, si souvent nuisibles, retenues par des travaux bien dirigés, grossies par les tributs de sources voisines, surveillées par une propreté vigilante, pourraient rendre encore de plus grands services.

Un arrêté des consuls avait réglementé le cours, la jouissance, l'usage, l'entretien, la police de la rivière de Bièvre, mais parfois elle débordait, et souvent elle manquait d'eau. La ville de Paris en entreprit la canalisation vers 1844.

Dans son cours supérieur, la Bièvre est voisine de plusieurs étangs, qui, dans les saisons pluvieuses, déversent leur trop-plein dans cette rivière, ce qui a plusieurs fois causé des inondations. Le Journal de l'Etoile cite un débordement de la Bièvre, qui emporta quelques mai sons, et dans lequel plusieurs personnes perdirent la vie.

Pour parer à ces accidents, il a été formé dans le bois de la Minière un étang-réservoir, qui recueille les eaux quand elles sont trop abondantes, et qui les déverse dans la rivière quand elle baisse. Des prises d'eau dans les étangs de la couronne, dans les bois de Versailles, doivent contribuer à l'amélioration de la Bièvre.

La ville de Paris fait aussi forer un puits artésien sur la Butte aux Cailles, dont le trop-plein, en se versant dans la Bièvre, pourra servir à augmenter le volume de ses eaux.

Sur la Bièvre ...

La Bièvre à Paris

Gazette nationale ou le Moniteur universel (8 avril 1855)

Ce qu'il faut savoir sur la Bièvre

Dictionnaire de la conversation et de la lecture : inventaire raisonné des notions générales les plus indispensables à tous (1859)

Paris qui s'en va

A. Hermant (1865)

Les égouts et la Bièvre !

Le Siècle (14 janvier 1867)

La canalisation de la Bièvre !

Le Siècle (30 mars 1867)

La Bièvre — Un enfant asphyxié !

Le Droit (6 avril 1871)

Les eaux de la Bièvre !

Le Temps (7 décembre 1875)

La Bièvre

Charles Frémine (Illust. Auguste Lançon) (1876)

La Bièvre

Gazette Nationale ou le Moniteur universel (1877)

Le canal latéral de la Bièvre

Le Petit-Journal (1878)

Les berges de la Bièvre

Le Siècle (1878)

La Bièvre (in Croquis parisiens)

J.K. Huysmans (1880)

Pauvre Bièvre !

Le Rappel (1883)

L'empoisonnement de Paris

Le Petit-Parisien (1884)

La Bièvre

J.K. Huysmans (1886)

La Bièvre

Lucien Victior-Meunier (Le Rappel - 1887)

La Bièvre

Le Petit-Journal 22 septembre 1887)

La Bièvre

L'Intrangisant (1890)

La Bièvre

Alfred Ernst (1890)

Aux bords de la Bièvre

Rodolphe Darzens (1892)

La disparition de la Bièvre

Le Journal des débats politiques et littéraires (1893)

Le curage de la Bièvre

Le Soleil (1894)

La disparition de la Bièvre

Le Petit-Journal (1894)

La Bièvre

L'Intransigeant (1895)

La Bièvre

G. Lenotre (1896)

La Bièvre déborde

Pierre Véron (1897)

La Bièvre

Louis Sauty (1898)

Au bord du passé

Henri Céard (1898)

La Bièvre et ses bords

Le Figaro (1899)

Paris sur la Bièvre

Henri Céard (1900)

La Bièvre

Gustave Coquiot (1900)

Les colères de la Bièvre

La République française (1er juin 1901)

Le ruisseau malin

La République française (2 juin 1901)

A propos de la Bièvre

Le Temps (9 juin 1901)

La Bièvre (Le vieux Paris)

Paris (1902)

La Bièvre (Paris qui s'en va)

Gustave Coquiot (1903)

La fin d'une rivière

Le Rappel (1904)

La Bièvre

La Petite République (1904)

Le long de la Bièvre

Georges Cain (1905)

Autour de la Bièvre

Georges Cain (1907)

La perdition de la Bièvre

Adrien Mithouard (1906)

La couverture de la Bièvre

A.-J. Derouen (1907)

Le danger de la Bièvre

Le Petit-Journal (1908)

Un voyage à l'île des singes

Raymond Lecuyer (1908)

Le dernier soupir de la Bièvre

F. Robert-Kemp (1909)

La Bièvre

Albert Flament (1911)

La fin de la Bièvre

Léon Gosset (1911)

Pauvres ruisseaux

F. Robert-Kemp (1912)

La rivière perdue (Léo Larguier)

Le Journal des débats politiques et littéraires (1926)

La Bièvre et la fête des fraises (Gustave Dallier)

Le Petit-Journal (1926)

Les fantaisies de la Bièvre

Léon Maillard (1928)

Saviez-vous que... ?

La rue du Tibre, dans le quartier Maison-Blanche, a été ouverte sur l'emplacement d'une voirie d'équarrissage, elle a porté le nom de rue de la Fosse-aux-Chevaux, puis du Tibre, à cause de la Bièvre autour de laquelle ont été groupés des noms de fleuves.

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Alfred Léon Gérault, dit Gérault-Richard, né à Bonnétable (Sarthe) le 11 octobre 1860 et mort à Fréjus (Var) le 7 décembre 1911, journaliste et homme politique socialiste, fut élu député du XIIIème arrondissement en janvier 1895. Il fut battu aux élections de 1898, mais fut réélu deux fois (1902-1906 et 1906-1911) en Guadeloupe, dans des conditions qui ne laissent aucun doute sur leur illégalité.

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Abel Hovelacque, député du 13ème arrondissement, dont le nom a été donné à la rue de Gentilly en 1899, fut le promoteur de l'Ecole Estienne qui ouvrit le 20 novembre 1889. Cette école occupe ses locaux actuels depuis le 1er juillet 1896. Abel Hovelacque ne vit pas cette installation car il mourut le 22 février 1896 à l'age de 53 ans.

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Ferdinand Buisson (1841-1932) fut un des fondateurs de la « Ligue des droits de l'Homme » dont il sera le président, après la mort de F. de Pressensé.
Il fut aussi député du 13e arrondissement.
Ainsi, aux élections générales législatives des 27 avril et 11 mai 1902, il se présenta comme candidat radical-socialiste dans la 2e circonscription du 13e arrondissement de Paris, et fut élu au deuxième tour de scrutin, par 8.468 voix contre 7.747 à M. Paulin-Méry, député sortant, nationaliste.
Il retrouva son siège aux élections générales des 6 et 20 mai 1906, au deuxième tour de scrutin, par 8.887 voix contre 7.764 à son ancien adversaire Paulin-Méry.
À celles des 24 avril et 8 mai 1910, il l'emporta encore sur Paulin-Méry, au deuxième tour, par 8.204 voix contre 7.378.
Mais il subit un échec à celles des 26 avril et 10 mai 1914, où il arriva au premier tour en seconde position après le docteur Auguste Navarre, en faveur duquel il s’est désisté et qui, ainsi, lui succéda.

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Place Pinel