Les colères de la Bièvre
La République française — 1er juin 1901
La Bièvre ne sort pas souvent de son lit en quoi elle a bien tort ; mais, quand elle s’y met, c’est pour tout de bon : elle pourrait délier l’impétuosité de la Garonne ; on la croirait vraiment du Midi.
Son dernier débordement date du 21 février 1865 ; la chétive pécore, ce jour-là, s’enfla si bien, qu’elle renversa trois logis, en endommagea cinquante autres et noya quarante personnes !
C’était gentil pour une petite rivière. Il est vrai que la Bièvre venait de se reposer pendant plus de deux siècles, car sa précédente escapade remonte au lundi de la Pentecôte de l’année 1625. À cette date, elle s'était montrée tout à coup si méchante, que les habitants du faubourg Saint-Marcel, justement terrifiés, avaient quitté en hâte leurs demeures pour n’être point noyés.
C’est qu’à cette époque on se souvenait encore de la grande inondation, dite Déluge de Saint-Marcel, qui s’était produite le 8 avril 1579, et qui avait eu des effets si terribles, que le Parlement et le corps municipal avaient fait célébrer à Notre-Dame une messe solennelle « pour apaiser la colère divine ». En moins de trente heures, la Bièvre avait abattu une multitude de moulins, murailles et maisons, fait périr une grande quantité de bétail et noyé une vingtaine de personnes.
Un peu moins terrible, bien que désastreux encore, fut le débordement du 15 mai 1526, le premier dont l’histoire fasse mention... Mais qui se serait douté que tant de colères dormissent au fond de cette petite rivière, qui se venge ainsi sans doute de tous les affronts et de toutes les immondices qu’on lui fait journellement avaler !
Crues, inondations et débordements de la Bièvre
Les colères de la Bièvre (La République française, 1er juin 1901)
Crue de 1665
L'orage du 29 mai 1901
- L'orage (L'Aurore, 30 mai 1901)
- Le débordement de la Bièvre (Le Petit-Journal, 30 mai 1901)
- La crue de la Bièvre (Albéric Darthèze, L'Aurore, 31 mai 1901)
- Après l'orage (Le Figaro, 31 mai 1901)
L'article s'attache plus particulièrement aux dégâts survenus dans le secteur r la Glacière autour de la rue Daviel.
L'auteur de l'article évoque les dégâts subis par les habitants du passage Moret.