La Ville de Paris osera-t-elle jeter à la rue les locataires du passage
Moret ? - 1927
Malgré l’hiver
Passage Moret, on veut expulser une quinzaine de locataires
L’Humanité — 24 décembre 1926
La Ville de Paris vient de faire procéder à l'expulsion d'une cinquantaine
de locataires du passage Morret, dans le 13e arrondissement, à la suite d'une
vente de terrains.
Certains locataires ont été logés dans les immeubles dit « à bon marché
».
Mais sept autres ménages, soit une quinzaine de personnes, parmi lesquelles
une mère avec quatre enfants cités devant les référés, se sont vu attribuer
… une indemnité, et devront avoir quitté les lieux avant le 8 janvier.
Une indemnité par la crise de loyers actuelle !
Les locataires menacés, n'en veulent évidemment pas et exigent qu'on leur
trouve un simple logement.
Les mettra-t-on à la rue à l'entrée de l'hiver ?
Le scandale des expulsions
La Ville de Paris osera-t-elle jeter à la rue les locataires du passage
Moret ?
L’Humanité — 5 janvier 1927
Nous
avons parlé déjà de la situation des locataires du 11 passage Moret, qui habitent
un immeuble insalubre de la Ville de Paris. Il y a là six ménages qui sont menacés
d'expulsion pour le 7 janvier.
La Ville de Paris, qui loue pour rien les luxueux pavillons du Bois de Boulogne
aux jouisseurs et aux parasites, veut expulser de malheureux travailleurs de
logements peu confortables certes, mais pour lesquels ils paient un lourd loyer.
Les locataires du passage Moret ne demandent qu'à s'en aller, mais ils veulent,
avec raison, que la Ville qui dispose incontestablement de locaux leur procure
un logis convenable.
Notre camarade Gélis s'est occupé de cette affaire. Il faut que l'administration
dont chacun connaît la désinvolture, sache bien que toute expulsion est impossible,
qu'elle ne sera pas tolérée, et que les locataires du 11, passage Moret resteront
dans leurs pitoyables logis jusqu'au moment où le préfet de la Seine aura fait,
auprès des services compétents, le nécessaire pour que des logements suffisants
soient mis à leur disposition.
L'expulsion des locataires du passage Moret est ajournée
La Presse — 8 janvier 1927
Aujourd'hui 7 janvier, expirait le délai consenti aux locataires des immeubles
appartenant, passage Morel, à la Ville de Paris.
Nous nous sommes rendu ce matin dans ce coin reculé du XIIIe arrondissement.
Des groupes nombreux s'étaient formés à la parte des immeubles condamnés. On
discute avec véhémence.
Avez-vous déjà reçu la visite du commissaire, demandons-nous à l'un des « expulsables » ?
— Pas encore ! Nous attendons sa visite d'un instant à l'autre...
Et, pour tuer le temps, par souci d'information aussi, nous poursuivons la
conversation :
— A quelle date deviez-vous « déguerpir », suivant le Jugement, du 21
décembre, ?
— Vingt jours plus tard !... Pensez-vous qu'on puisse trouver, en-vingt
jours, un logement à paris ?
— Avez-vous touché l'indemnité qui vous est allouée ?
— Non : c'est seulement contre la remise des clefs qu'on nous versera
les 500 fr. en question.
« Nous demandons qu'on nous laisse encore dix jours de répit puisqu'aussi
bien nous avons payé notre terme... »
Les minutes passent, le commissaire ne paraît toujours pas. Nous nous rendons
rue Rubens, où se trouvent ses bureaux.
— L'expulsion est ajournée, nous dit-on.
Décidément, le commissaire est vraiment bon enfant.
Les pauvres et déplorables locataires de la ville de Paris, dans son domaine de l'Ile des Singes, partie dénommée sur la nomenclature le Passage Moret, vont apprendre avec joie que l'inondation de leurs taudis, par en haut, va cesser à bref délai. (1925)
Dans le populeux quartier des Gobelins, il est un groupe de gens à qui l'on a mis le bonheur — bonheur relatif, d'ailleurs — à portée de la main, et qui se disputent au lieu de le cueillir sagement. Ces gens demeurent sous le même toit, 9, passage Moret, voie vétuste qui semble être restée dans le même état qu'au temps des mousquetaires. (1926)
La Ville de Paris, qui loue pour rien les luxueux pavillons du Bois de Boulogne aux jouisseurs et aux parasites, veut expulser de malheureux travailleurs de logements peu confortables certes, mais pour lesquels ils paient un lourd loyer. (1927)
Les locataires n'étaient pas plutôt dans la rue que des démolisseurs se mettaient à l'ouvrage pour le compte d'un garage Renault qui fait procéder à des agrandissements. Ainsi les limousines des exploiteurs seront à l'abri et les locataires logeront où et comme ils pourront. (1927)
Que l'on démolisse les taudis, nids à tuberculose qui pullulent dans la « Ville-Lumière », nous n'y trouverons rien redire, au contraire ! Mais que sous prétexte d'assainissement, comme cela s'est produit passage Moret, on expulse, en 21 jours, au profit d'un garage, des malheureux que l’on a finalement « logés » dans des taudis sans nom, c'est un véritable scandale ! (1927)
Tout un coin de Paris est en train de se modifier singulièrement. Huysmans ne reconnaîtrait plus sa Bièvre. Non seulement le ruisseau nauséabond est maintenant couvert depuis bien des années, mais le sinistre passage Moret a presque complètement disparu de la topographie parisienne et, au milieu de cette année, les fameux jardins dont la jouissance était réservée aux tisseurs et dessinateurs de la Manufacture des Gobelins, vergers en friche qui, quelquefois, servaient de dépôt d'ordures aux gens du quartier, auront perdu leur aspect de Paradou abandonné. (1937)
Paris aura la semaine prochaine un nouveau jardin public, un très beau jardin. Il n’en possédera jamais trop ! Le fait est d’autant plus intéressant que ce nouveau jardin se trouve dans un arrondissement, au reste fort peuplé, le 13e, qui, il y a encore un an, ne possédait pas le moindre square. (1938)
Hier matin, était inauguré, dans le quartier Croulebarbe, un nouveau jardin public. II s'étend sur 22.500 mètres carrés, derrière la Manufacture des Gobelins et le Garde-Meubles National. C'est à Émile Deslandres que l'on doit cette initiative. Ayant représenté pendant plus de vingt-cinq années ce quartier, au nom du Socialisme, il s’était penché sur les misères et les besoins de la classe ouvrière dont il était lui-même. (1938)
Les transformations de la rue d'AIésia se font, avec une rapidité vertigineuse, dans le prolongement de cette voie, au-delà de rue de la Glacière. Dans cette partie, la nouvelle rue prendra le nom de rue Tolbiac, et sera poussée jusqu'à l'avenue d'Italie. (1877)
La Butte-aux-Cailles, ce n'est plus Paris; ce n'est pas, non plus, la banlieue, encore moins la province : c'est la Butte-aux-Cailles, et voilà tout. (1885)
Un fait fort curieux se produit en ce moment dans la partie du quartier de la Maison-Blanche, comprise entre les rues de Tolbiac, de la Providence et de l'Espérance. (1898)
Le système d'ensemble des grands travaux de la ville de Paris, rive gauche, touche par des points trop nombreux aux intérêts de la population et de la propriété parisiennes pour que son étude ne soit pas, pour le Siècle, l'objet d'un sérieux examen. Nous analyserons successivement chacune des grandes lignes appelées à ajouter à la splendeur et au bien-être de la ville, et nous allons commencer ce travail par les voies qui doivent régénérer le douzième arrondissement le plus pauvre jusqu'ici et le plus délaissé. (1858)
Deux frères, Georges et Hippolyte Primitif, âgés, le premier de trente-sept ans et le second de trente-deux manouvriers, demeurant dans le treizième arrondissement, avaient voué une haine implacable à un marchand de vin da la rue de Tolbiac
Un orage d'une violence extraordinaire s'est abattu hier après-midi sur Paris. Vers une heure, des nuages lourds venant du Sud-Est s'amoncelaient, et à deux heures et demie de grosses gouttes de pluie commençaient à tomber. (1901)
Depuis la mise en service, pour les messageries de Paris-Austerlitz, des vastes hangars, d'aspect solide, modernes, édifiés en bordure de la rue du Chevaleret, et dont l'entrée se trouve, ainsi que, nous l'avons dit, boulevard de la Gare, à Paris, une armée de travailleurs fait disparaître les anciens quais couverts de la rue Sauvage, ce qui aura pour, avantage de donner à ce coin plus d'air et, avec de petits bâtiments coquets, un cachet plus artistique. (1929)
Au n°27 de la rue Jenner habitent Mme veuve Guilbert et sa fille Julia, âgée de vingt-deux ans. Un cocher, Baptiste Morand, était le commensal ordinaire de !a maison.
La ligne de fer se relève aux environs de la MAISON BLANCHE, nom charmant qui s'applique à une contrée peu connue et d'un aspect étrange. C'est assurément le coin de Paris le moins fréquenté Ces solitudes attendent un historien et un géographe, et nous espérons les explorer un jour avec nos lecteurs (1873)
Des cris déchirants, partant d'un logement du deuxième étage, mettaient eu émoi, hier, vers deux heures de, l'après-midi, les locataires de la maison portant le numéro 6 de la rue Jenner.
Le train à voyageurs dont le terminus est la station Maison-Blanche, qu'il atteint un peu avant 23 heures, sera le dernier à rouler sur ces voies, dimanche soir. Saluons-le, nous ne le reverrons plus ! (1934)