Un jour dans le 13e

 paris-treizieme.fr — L'affaire des Gobelins

L'affaire des Gobelins

Dans Le Cri du Peuple en date du 9 mars 1871

Paris, 6 mars 1871.

Citoyen rédacteur.

Veuillez, je vous prie, insérer dans vos colonnes les faits que je vais relater, au sujet de l’affaire dite des Gobelins, que plusieurs journaux se sont empressés de reproduire, sauf les détails.

Le vendredi 3 mars, le 176e bataillon étant de piquet place d’Italie pour garder les canons qui se trouvent à la mairie du 13e arrondissement, apprend dans la soirée que des agents avaient l’intention d’enlever les munitions qui se trouvaient à la manufacture des Gobelins, et qu’un poste considérable des anciens chevaliers de M. Pietri s’était barricadés dans les galeries de cet établissement pour tenter un coup de main.

Le devoir de la garde nationale étant de s’opposer à un tel acte, quelques compagnies se sont senties froissées de l’attentat que l’on voulait exercer contre la souveraineté nationale, et se sont portées à ladite manufacture, lorsqu’un coup de feu s’est fait entendre, sortant des Gobelins et avant été tiré par l'armée invincible de la rue de Jérusalem.

Il n’est pas à douter qu’on a voulu essayer une seconde édition de juin 1848, puisque toutes les mesures étaient prises pour résister en cas d’alerte.

Certains journaux disent qu’on a pillé dans les Gobelins. Je prends à témoin tous les gardes qui se trouvaient au désarmement des agents, si un pareil fait s’est accompli.

Au contraire, car les soldats du casse-tête avaient des vivres pour plusieurs jours, et personne n’y a touché.

Les honorables de la Sainte-Chapelle doivent la vie à la dignité des citoyens qui les ont laissé passer, sans même leur adresser la parole, comme il convient à des hommes d’honneur de répudier tout ce qui est impur.

Pourquoi la garde nationale ne garde-t-elle pas les Gobelins, puisque c’est une propriété nationale, plutôt que de la faire morfondre de froid, au profit du ce chancre rongeur qu’on appelle la police ?

Quant aux ordres qu’on ne nous a pas donnés, je crois que les gardes nationaux du 13e arrondissement avaient raison de s’en passer, pour revendiquer ce qui leur appartient.

Voilà, citoyen Vallès, les faits tels qu’ils se sont passés dans la soirée du vendredi 3 mars 1871.

Salut et fraternité

WOLFF, capitaine au 175e bataillon de la garde nationale

 



Le 13e avant et durant la Commune
(18 mars - 28 mai 1871)

Saviez-vous que... ?

Depuis le lundi 26 août 1935, et dans un premier temps à titre d'essai, la circulation des véhicules s'effectue à sens unique, d'est en ouest, sur chacune des rampes de la voûte dite « Poterne des Peupliers ».

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Le 26 octobre 1874 (un lundi), la Société municipale de Secours mutuels des quartiers de la Maison-Blanche et Croulebarbe, donnait, à 2 h., au théâtre des Gobelins, un concert au profit de sa caisse de retraite.

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La rue Bourgon et la rue du Tage ont été mises en sens unique le lundi 31 juillet 1933.

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Lorsque fut conçu le projet de doter le quartier Maison Blanche d'une nouvelle église, il était prévu que celle-ci soit construite rue Damesme en face des écoles communales et qu'une rue la relie directement à la place Paul Verlaine.

L'image du jour

La rue de la Butte-aux-Cailles vue vers la rue Bobillot

On remarquera le poste de police sur la gauche. Quelques temps plus tard, le commissariat de la Maison-Blanche sera installé 38 rue Bobillot et on le verra dans Dernier domicile connu avec Lino Ventura, le film se passant essentiellement dans le 13e