Un jour dans le 13e

 L’affaire de Villejuif

L’affaire de Villejuif

L’Opinion nationale — 24 septembre 1870 citée par la France du 25 septembre 1870

Porte d'Italie, midi et demi. Autant l'aspect des quartiers voisins du théâtre de la lutte était navrant l’autre jour à la même heure, après le combat de Châtillon, autant il est rassurant aujourd'hui. La victoire est dans l’air ; mais il est bien difficile, aux bruits contradictoires qui circulent, d’en apprécier encore exactement les résultats et la portée.

La porte d’Italie est sévèrement gardée : impossible de sortir de Paris. Il est interdit, en revanche, aux militaires de l’extérieur d’y rentrer, à moins qu’ils ne soient munis d’un laisser passer en règle. On a voulu, avec raison, rendre impossible le retour d’une nouvelle panique.

La 7e compagnie du 134e bataillon de la garde nationale sédentaire défile avec des trophées prussiens.

Un soldat porte un casque au bout de son fusil ; un autre, un sac ennemi. Un troisième montre avec orgueil un lourd boulet conique, à moitié aplati. On devine l’enthousiasme de la foule.

D'autres compagnies de la garde nationale, qui ont fait également des sorties, rentrent avec des branches d’arbres, en guise de lauriers, au bout de leurs fusils...

À une heure, le général Ducrot, suivi d’une nombreuse escorte d’officiers et de chasseurs à cheval, arrive au galop par l’avenue des Gobelins. Il est accueilli par des cris enthousiastes de : Vive la République !

Quelques instants après, nous croisons le général Le Flô, ministre de la guerre, qui, dans un modeste char-à-bancs, se rend, de son côté, sur le théâtre de la lutte. Il veut se rendre compte par lui-même des conséquences de la bataille.

Paul Courty.


Saviez-vous que... ?

Le nouveau théâtre Saint-Marcel ouvrit le vendredi 1er octobre 1869. 15 jours plus tôt, il avait reçu l’autorisation de prendre le nom de théâtre des Gobelins. Son directeur était toujours M. Larochelle. Commentant cette ouverture, le Figaro écrivait : « La salle est simple, mais confortable et bien aménagée. Tout y est neuf, lustre, rideaux, décors, etc. La première pierre de ce théâtre fut posée, il y a à peine un an, par la fille aînée du directeur, une mignonne de six ans. Cet immeuble sera sa dot. »

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L'actuelle mairie du XIIIème a été construite en 1866 et 1877 (avec une interruption entre 1870 et 1871) sur les plans de Paul-Emile Bonnet, architecte. Auparavant, elle était installée dans un des anciens pavillons Ledoux.

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La rue de Campo-Formio s'est appelée Petite rue d'Austerlitz et, encore avant, rue des Étroites Ruelles.

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Marie-Léonide Charvin, dite « Agar », née le 18 septembre 1832 à Sedan et morte le 15 août 1891 à Mustapha en Algérie, était une actrice de théâtre française, qui fut avec Rachel et Sarah Bernhardt l'une des célèbres tragédiennes de la fin du XIXe siècle.
Le 4 juillet 1888, elle était frappée d’une attaque d’hémiplégie sur la scène du Théâtre des Gobelins la faisant tombée raide, le front sur un portant de décor, en fin de représentation au moment où elle déclamait le Cimetière d'Eylau, le célèbre morceau de la seconde série de la /*Légende des Siècles*/. Mme Agar fut transportée dans l’Hôtel des Arts au 8 de la rue Coypel voisine et put regagner son domicile quelques heures après. Elle en se remit jamais totalement de cette attaque et mourut trois ans plus tard.

L'image du jour

Le quai de la Gare vers 1907.

Ici, nous sommes vers l'ancien n° 141 où M. Morel exploitait un commerce de futailles en gros non loin de l'entrée de la gare des marchandises d'Orléans.