Un jour dans le 13e

 À la poterne des Peupliers

À la poterne des Peupliers

Le Gaulois — 6 novembre 1870

Le 19e bataillon de la garde nationale est chargé du service du Bastion 85, 8e secteur ; un des postes occupés par lui est situé à la poterne des Peupliers, en face de Gentilly, à l'endroit où la Bièvre entrait dans Paris par une voûte aujourd'hui presque entièrement fermée.

L'enceinte fortifiée au sud de Paris - Bastions 84 à 89 (plan établi vers 1870)

Le cours de cette petite rivière a été tellement obstrué qu'il s'est formé en dehors de Paris, dans les prairies avoisinantes, une petite inondation formant une sorte de lac, lequel se déverse en partie dans les fossés des remparts. Il résulte de cette inondation factice des infiltrations dans les maisons des environs et notamment dans celle où se trouve le poste de la garde nationale. Aussi, cette nuit, ouvrait-on de demi-heure en demi-heure une trappe afin de surveiller le flot qui montait, montait toujours.

Nos braves gardes nationaux veulent bien aller au feu, mais ils craignent l'eau, paraît-il ; seulement cette inquiétude n'avait en vue que de préserver une poudrière avoisinante des suites de cette petite inondation si cela devenait nécessaire, et cela ne l'a pas été, heureusement jusqu'ici.

(Le titre a été ajouté.)
Destruction des habitations au bors de la Bièvre près du bastion 85 — Dessin d'Auguste Lançon — vue en direction de Gentilly dont on reconnait le clocher de l'église


Saviez-vous que... ?

Le nouveau théâtre Saint-Marcel ouvrit le vendredi 1er octobre 1869. 15 jours plus tôt, il avait reçu l’autorisation de prendre le nom de théâtre des Gobelins. Son directeur était toujours M. Larochelle. Commentant cette ouverture, le Figaro écrivait : « La salle est simple, mais confortable et bien aménagée. Tout y est neuf, lustre, rideaux, décors, etc. La première pierre de ce théâtre fut posée, il y a à peine un an, par la fille aînée du directeur, une mignonne de six ans. Cet immeuble sera sa dot. »

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L'Hôpital de la Vieillesse pour femmes, autrement dit la Salpétrière, comptait, en 1860, 4422 lits dont 1341 pour les aliénées. En moyenne, par an, dans les années 1850-60, 2100 aliénées y faisaient leur entrée et 800 y mourraient.

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Le marché aux chevaux du boulevard de l'Hôpital s'y installa le 1er avril 1878 revenant ainsi à proximité de son emplacement initial où il avait été installé une première fois au XVIIe siècle et dont il avait été chassé en 1866 pour permettre l'achèvement du boulevard Saint-Marcel.
Entre ces deux périodes le marché aux chevaux était implanté sur le boulevard d'Enfer, futur boulevard Raspail, non loin du boulevard du Montparnasse, sur un terrain rejoignant le futur boulevard Edgar Quinet, alors boulevard de Montrouge.

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Selon Henri Sauval, avocat au Parlement (1623-1676), auteur de « Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris » dont une édition parue en 1724 est facilement accessible, le faubourg Saint-Marceau de composait de quatre quartiers : Mallemaison, Copeaux, Reculettes et Fosse-aux-larrons, autrement dit la potence, aboutissant par en haut à la chaussée de Vitry et par le bas au sentiers des Tripes. Sauval précise que dans la fosse-aux-larrons, il y avait un lieu-dit « Les Tripes ».
Il y eut un chemin puis une rue de la Tripière dans le 13e jusqu’en 1872 au moins, voie qui fut ensuite confondue avec la rue du Gaz.

L'image du jour

Le bureau d'octroi de la porte de la Gare le long de la Seine.

Celui-ci était aux premières loges en cas d'innondation.