Un jour dans le 13e

 Une initiative de M. SAY

Une initiative de M. SAY

La Presse — 1er octobre 1870

M. C. Say, raffineur, boulevard de la Gare, 123, étant obligé, dans les circonstances actuelles, d’arrêter sa fabrication, et par suite de laisser sans travail son nombreux personnel, qui s'élève de 1,000 à 1,100 ouvriers, vient d'afficher l’avis suivant dans ses ateliers :

Raffinerie C. Say

Prenant en considération la position difficile des ouvriers da la raffinerie qui font ou peuvent faire partie de la garde nationale, et désirant autant que possible leur venir en aide ; j'ai décidé, qu'il leur serait alloué :

1° Quinze centimes par heure passée à un service quelconque de la garde nationale ;

2° Vingt centimes par heure passée à la raffinerie en dehors de ce service, sans que pourtant le nombre d'heures puisse excéder dix heures par jour.

Chaque ouvrier devra indiquer le bataillon et la compagnie dont il fait partie, et devra justifier du temps passé au service de la garde nationale.

3° Quant aux ouvriers qui par leur âge ou par suite de circonstances particulières ne peuvent en faire partie, ils recevront trente centimes par heure de présence à la raffinerie, sans que la journée puisse excéder dix heures par jour. (Ces derniers ouvriers ne touchant pas l'indemnité accordée par le gouvernement.)

Paris, le 23 septembre 1870.

C. SAY
(Le titre a été ajouté)


Saviez-vous que... ?

La rue du Docteur-Bourneville, voie publique méconnue du 13e arrondissement, débute boulevard Kellermann et se termine avenue de la Porte-d'Italie. Elle honore la mémoire du Docteur Désiré-Magloire Bourneville, né le 20 octobre 1840 à Garencières (Eure), mort le 29 mai 1909 à Paris, médecin aliéniste des Hôpitaux, précurseur de la pédopsychiatrie, conseiller municipal du 5e arrondissement. Il fut l’un des rédacteurs et le signataire du Rapport sur l'insalubrité de la cité Doré et de la cité des Kroumirs établi en 1882 qui fit grand bruit.

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La boucherie centrale de l'Assistance Publique était installée en 1860 au sein de l'abattoir de Villejuif situé 181 boulevard de l'Hôpital. Elle livrait 112.000 kilogrammes de viande par an.

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La piscine de la Butte aux Cailles a été inaugurée le 4 mai 1924.

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Contrairement à la légende habituellement véhiculée par le parti communiste français, René Le Gall n'est absolument pour rien dans la création du jardin ouvert en 1938 et qui porte son nom depuis 1944.
Le jardin des Gobelins est une résultante de la convention conclue en 1934 entre l'État et la ville de Paris, en vue de la réimplantation du mobilier National dans le 13e arrondissement dont les terrains d'assise, situés en bordure de l'avenue Rapp, devaient être libérés en vue de l'exposition internationale de 1937.
Pour ce faire, l’État cédait à la ville le jardin historique des ouvriers de la manufacture des Gobelins à charge pour elle d’y réaliser une promenade publique sur le surplus du terrain où le nouveau mobilier national trouverait désormais sa place.

L'image du jour

La rue Coypel vue du boulevard de l'Hôpital

On remarquera sur la gauche de la rue, la moitié restante du marché couvert des Gobelins qui sert désormais d'entrepôt et de garage. Il demeurera en place jusqu'à la fin des années 1960 pour laisser la place l'hôtel de police du 13e qui remplaça tous les commissariats de quartier qui furent fermés.