Un jour dans le 13e

 paris-treizieme.fr — Les canons de la Barrière d’Italie

Les canons de la Barrière d’Italie

Le Bien public — 17 mars 1871

Le parc aux canons de la barrière d'Italie est incomparablement moins prétentieux que le camp retranché de la butte Montmartre.

On sait que dans ces derniers temps la place de l'ancienne barrière d'Italie ou de Fontainebleau a été déblayée et réorganisée.

L'un des anciens pavillons d'octroi, celui du couchant, situé sur une plate-forme élevée d'un mètre et demi au-dessus du niveau de la nouvelle place est présentement occupé par la mairie des Gobelins ou du XIIIe arrondissement.

La mairie du 13e vers 1867, alors installée dans l'ancien pavillon d'octroi (photo Ch. Marville - détail)

C'est sur ce terre-plein, protégé par une barrière à larges claires-voies, que se trouve le parc aux canons ; Ils sont au nombre de 12, six obusiers et six canons de 7 et de 12, toutes superbes pièces rayées en bronze, de notre plus élégant modèle.

Les gueules de ces canons sont généralement tournées du côté de la place, c'est-à-dire vers le quartier Mouffetard ; une seule est braquée comme pour battre la route de Fontainebleau.

Mais comme ces douze pièces de canon sont sans un seul caisson, c'est-à-dire sans gargousses, boulets, et obus, elles n'ont d'autre mérite que d'effrayer les peureux qui tremblent en ne voyant même qu'un affût sans canon.

La garde du parc susdit, et simultanément la garde de la mairie, qui se trouve à sept ou huit mètres des canons, était confiée hier samedi, à midi, à un piquet formé d'une vingtaine d'hommes appartenant au 134e bataillon de la garde nationale sédentaire.

Voilà l'état vrai du parc de la barrière Fontainebleau. Il n'a absolument rien de formidable ; néanmoins, comme il existe en dehors de la légalité et du bon ordre, on fera œuvre de toute justice et de toute convenance en le faisant disparaître.

 



Le 13e avant et durant la Commune
(18 mars - 28 mai 1871)

Saviez-vous que... ?

La rue située entre la rue du Château des Rentiers et la rue Nationale fut dénommée rue Deldroux, en 1888.
Deldroux était un canonnier qui, en 1871, préféra, mourir que de rendre sa pièce.

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Le 21 août 1881, M. François, Jean, Félix Cantagrel (Amboise 1810 - Paris 1887) fut de nouveau élu député du 13ème arrondissement au Corps législatif. Il avait été élu une première fois en 1876.
Son nom fut donné en 1899 à la voie nouvelle reliant le carrefour Tolbiac/Patay à la rue Watt. Il y eut même une rue Cantagrel prolongée.

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En décembre 1871, dans Paris assiégé, le 13e arrondissement comptait 79.828 habitants y compris les réfugiés.

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Le 26 janvier 1881, le sieur Mérenne, 37 ans, demeurant rue Harvey, 17, travaillait à charger de la glace à l’étang de la Glacière, près de la rue un Pot-au—Lait. N’ayant pu se garer à temps, il a été serré entre deux tombereaux, dont l'un était en marche, et a été blessé assez grièvement ; il vomissait du sang en abondance. Après avoir reçu des soins chez un marchand de vin du voisinage, le sieur Merenne fut transporté à l’hôpital Cochin. (Le XIXe siècle, 27 janvier 1881)

L'image du jour

Troupeau de bœufs, boulevard Arago